Grève à Bruxelles. Quelques rapports

Les membres du district de BXL-Brabant-wallon du Mouvement pour une alternative socialiste sont intervenus à différents piquets de grèves importants. En voici quelques rapports.

Piquet à Delta

Ce matin, nous nous sommes rendus avec 4 camarades au piquet du dépôt de la STIB à Delta. C’était un petit piquet, certainement si on le comparait avec celui de la grève du 7 octobre, seulement composé de militants de la CGSP et un militant de la CCSP, qui est venu plus tard. Selon un délégué de la CGSP, le piquet à la STIB n’était qu’une formalité, en tous cas, 95% du personnel faisait grève.

Ce matin, maximum 5 bus sont partis entre 5 et 8h. Sur le piquet, il y avait une discussion sur le résultat attendu par cette journée d’actions. Tout le monde était d’accord que la manif ne serait pas assez pour faire changer d’avis Verhofstadt et Co, et pour faire tomber le gouvernement. En fait ces deux éléments étaient selon eux intrinsèquement liés. Tout le monde était d’accord que si le gouvernement tombe et est remplacé par une coalition rouge-romaine, le même programme d’austérité sera appliqué. Personne n’était opposé au fait que le FGTB doit casser ses liens avec le PS, même si certains n’étaient pas vraiment convaincus de ça. Certains avaient déjà entendu parlé du Linkspartei en Allemagne, et étaient d’accord de dire qu’un tel développement était également nécessaire en Belgique. Mais personne n’avait une idée concrète la-dessus.

A Delta, le 7 octobre, la FGTB avait organisé un blocage du ring. La police avait ce jour là essayé de convaincre les militants de faire un blocage filtrant, dans le sens que filtrant pour eux était que tout le monde puisse passer. Et comme si la police voulait faire la paix après les menaces du patronat et du ministre Dewael, ils bloquaient eux-mêmes la route, suivis par la remarques des grévistes : « Est-ce qu’ils vont faire le boulot à notre place? »

Après ça, un chef de police est venu demander si on ne voulait pas distribuer des tractes, pendant que 30 policiers réglaient la circulation. Soudainement il y eut la confusion au piquet , mais beaucoup de militants allaient quand même prendre place sur le carrefour. Très vite, les militants finir par comprendre que la police voulait en fait éviter un piquet « dur » en changeant les militants en gentils distributeurs de tracts. Après 10 minutes, la distribution était finie, et les policiers furent obligés de se promener un peu sur le trottoir pour passer le temps.

Au moment du départ vers la Gare du Nord pour la manif, il était clair qu’il n’y aurait pas de bus ou de tram aujourd’hui. Sur le chemin, on rencontrait beaucoup de piquets, avec aussi beaucoup de chasubles vertes. Il est clair que Verhofstadt devait comprendre que ce ne sont pas les grévistes qui sont isolés dans la presse, mais lui, le patronat, et leurs représentants politiques ainsi que leurs clercs …

VW

Le piquet de grève sur VW Forest rassemblait une petite centaine de travailleurs affiliés aux trois syndicats. Nous y sommes intervenus vers 5h du matin. Nous avons donc pu toucher l’équipe de jour sur le piquet mais également l’équipe de nuit qui finissait son travail et allait revenir le soir pour à son tour faire grève. Nous avons distribué un tract appelant à la création d’un nouveau parti des travailleurs et nous avons pu discuter avec quelques travailleurs sur la nécessité de rompre avec les partis politiques censés représenter nos intérêts.

STIB HAREN et ZAVENTEM

Ce vendredi matin, nous nous sommes rendus au piquet du dépôt de la STIB à Haren. Le faible nombre de grévistes présents sur le piquet était largement compensé par une atmosphère très combative. Notre tract fut assez bien reçu et tous étaient d’accord avec le mot d’ordre de chute du gouvernement. La grogne des travailleurs était ici renforcée par les effets de la politique d’austérité menée par la direction de la STIB ; en effet, la flexibilité a considérablement augmenté ces dernières années dans l’entreprise publique et la pression mise sur les épaules des chauffeurs est devenue intenable. Un contrôleur qui sortait du dépôt nous expliquait son amertume de ne pouvoir participer à la grève, du fait que, comme tous les autres contrôleurs et comme lors de la grève du 7 octobre, ceux-ci ont été réquisitionnés par la direction pour effectuer les tâches ingrates.

Après cela, nous nous sommes dirigés vers la zone de l’aéroport de Zaventem où beaucoup d’entreprises de transport ou de services au sol (TNT, DHL, Aviapartners,…) étaient à l’arrêt. A un carrefour, une vingtaine de travailleurs de différentes entreprises de la zone bloquaient le passage aux voitures. Tout comme à la STIB, la solidarité entre les travailleurs surplombait les divergences syndicales alimentées par leurs directions respectives. La police ne tarda pas à débarquer et à rappeler du renfort pour dégager la voie; les grévistes durent dès lors se résoudre à un barrage filtrant, le rapport de force ne jouant guère en leur faveur. La grande majorité des automobilistes manifestaient clairement des signes de sympathie avec les travailleurs en lutte et là aussi, la combativité des grévistes ne faisait pas défaut. « Le pacte des générations, c’est plus de pauvreté pour les travailleurs, et de nouveaux cadeaux pour les patrons ! », s’exclamait un délégué Setca en distribuant des tracts aux conducteurs. Voilà assez bien résumé les perspectives que nous réserve ce gouvernement…

ULB

Ce vendredi 28 octobre, la communauté universitaire avec les syndicats avaient décidé de bloquer l’accès à l’ULB. A 4h45, les Etudiants de Gauche Actifs ont bloqué l’entrée du bâtiment du personnel d’entretien de l’université avec le soutien de la CNE. Vers 5h30, syndicats et étudiants étaient nombreux à monter des piquets tout autour du campus. L’université a ainsi été totalement bloquée jusqu’à 10 heures du matin, heure à laquelle nous sommes partis rejoindre la manifestation nationale gare du Nord. EGA va continuer à informer et organiser les étudiants sur une base anticapitaliste, en liant les attaques que les étudiants et le personnel de l’université subissent, avec la nécessité d’une riposte unifiée du monde du travail. De plus nous sommes convaincus qu’une organisation de lutte est nécessaire, c’est pourquoi nous appelons tous ceux présents lors de la grève à nous rejoindre.

VUB

Des militants de la CGSP-VUB et des étudiants d’EGA et du MAS se sont rassemblés à partir de 7h30 au resto de la VUB pour annoncer la grève et les raisons de celle-ci ainsi et pour appeler à manifester. On a tenu un stand dans le resto, accroché des banderoles et des groupes de militants se rendaient aux différents services du personnel pour discuter avec (ceux qui travaillaient) sur les arguments mensongers du gouvernement concernant les pré pensions et la sécurité sociale et pour essayer de les convaincre d’arrêter le travail et de nous rejoindre pour la manifestation. On pouvait ressentir le grand soutien qu’il y avait parmi ceux qui n’étaient pas en grève pour les actions contre les plans d’austérité du gouvernement, mais tous n’étaient pas convaincus des possibilités de gagner par la lutte. Avec un groupe d’environ 25 personnes on a participé à la manif. C’étais une fois de plus très clair qu’avec un plan d’action à long terme – avec l’objectif d’arrêter les réformes intégralement et ce jusque à la chute du gouvernement, tous ensemble avec de revendications offensives – encore beaucoup plus de gens peuvent être impliquer dans le combat !

WAVRE

Les camarades de la section de Wavre sont intervenus sur les grandes surfaces de Wavre le vendredi matin avant la manifestation à Bruxelles. Les petites boîtes ne faisaient pas grève. Sur le site, où il y a une vingtaine d’entreprises différentes, seuls les travailleurs de Brico, une partie de ceux de Carrefour (50%) et les employés de Lunch Garden sont partis en grève et sont venus à la manifestation. La première rencontre que les camarades ont faite, a été une voiture de police qui vérifiait qu’il n’y avait aucun piquet bloquant. Ils nous ont averti que bloquer une entrée d’une entreprise, même en cas de grève était illégal et qu’un huissier attendait sur le parking pour intervenir en cas de piquet bloquant. Mais les travailleurs de Brico et de Lunch Garden s’étaient bien préparés aux attaques patronales contre le droit de grève. Ils ont mobilisé toute la semaine pour la grève et la manifestation à Bruxelles. Résultats : à Brico, seuls trois employés, les cadres supérieurs venaient travailler ; chez Lunch Garden, seuls une cadre est venue pour travailler. Bien qu’il n’y eu pas de piquet, les travailleurs se sont rassemblés devant leurs magasins pour prendre les cars.

A travers tous ces piquets, en revendiquant la nécessité d’un nouveau parti des travailleurs, nos militants ont été très bien reçus. Nous appelons chacun de ceux qui lisent ce rapport, qui ont discuté avec nos camarades, qui ont reçu notre tract, à se rendre à nos meetings sur la question d’un Nouveau Parti des Travailleurs afin d’en discuter sur base d’un exemple concret qui est le WASG, et ce avec un de nos camarades du SAV (section sœur du MAS en Allemagne) élu au conseil municipal d’Aix-la-Chapelle et membre du WASG.

Informations pratiques:

> EUPEN. Mercredi 26 octobre. Salle de Kolping 19h. Bergstrasse 124, Eupen

> BRUXELLES. Mercredi 2 novembre. Pianofabriek 19h. Rue du Fort, 35 St-Gilles. (tram Parvis)

> LIEGE. Mardi 8 novembre. ULg, site du 20 Août, 19h. Salle Grand Physique

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai