L’UGent contre l’austérité : « Nous ne nous tairons pas et nous continuerons à lutter ! »

Le plan de coupes budgétaires de l’université de Gand suscite la controverse. Dans notre précédente édition figurait une interview du délégué principal de la CGSP/ACOD, Tim Joosen, qui y développait le plan de résistance syndical. L’Université de Gand veut notamment externaliser certains services, réviser l’assurance hospitalisation, supprimer certains jours de congé et augmenter sensiblement les frais d’inscription des doctorants. Le 25 janvier, un rassemblement du personnel a eu lieu devant le rectorat tandis qu’une manifestation est prévue ce 23 février. Vous trouverez ci-dessous un compte rendu de l’action du 25 janvier.

Par Arne et Lize (Gand)

Une pancarte résumait le mécontentement du personnel de cuisine : « Si vous touchez à la cuisine, aucun plat ne sera préparé. » La crise sanitaire a clairement démontré qui fait tourner le monde, mais l’administration de l’université et les dirigeants politiques du gouvernement flamand ne l’ont pas compris ainsi. Leur façon de penser n’est pas acceptable pour le personnel.

Deux assistantes maternelles ont témoigné de leur colère : « L’incertitude quant à l’emploi, le salaire et nos horaires de travail, en pleine pandémie, alors que le coût de la vie ne cesse d’augmenter ! » Deux travailleuses de la garderie expliquent leur rencontre avec le responsable de la logistique et le directeur des services aux étudiants. « À chaque question, nous avons obtenu la réponse suivante : nous ne pouvons pas encore répondre à cette question. Le directeur a affirmé qu’il était ouvert à la communication et que le personnel aurait son mot à dire à l’avenir, mais lorsqu’on lui a demandé de consulter le syndicat, il a refusé. C’est pourquoi nous nous rebellons maintenant, c’est pourquoi nous voulons nous faire entendre. Il s’agit de nos enfants, de nos parents. »

L’incertitude quant aux conséquences sur le personnel du plan de réduction des coûts est le principal sujet de discussion, et pas seulement parmi les travailleurs des garderies. La peur est forte, mais la détermination domine. Un membre du personnel du restaurant témoigne : « Où vais-je aller à partir de maintenant ? Je travaille ici depuis 34 ans. Je vis seul. Je dois encore payer mon loyer. Cela fait 29 ans que j’attends ici un CDD, ce qui est déjà scandaleux. Ils ont joué avec mes pieds pendant 29 ans. Je travaille ici depuis 34 ans, mais après cinq ans de contrat à durée indéterminée, ils me jettent dehors. Honteux, mais je n’ai pas peur de parler. Je ne vais pas les laisser faire après 34 ans. »

La vague de privatisation et de politiques éducatives antisociales se poursuit depuis bien plus longtemps. Par exemple, la même employée du restaurant nous a dit qu’au début de sa carrière, les maçons, les peintres et le personnel de nettoyage étaient encore employés par l’UGent. Entre-temps, ces services ont été privatisés et le dernier est désormais géré par la multinationale ISS, connue pour ses conditions de travail et de rémunération déplorables.

Au cours de l’action, les représentants des trois syndicats ont pris la parole. Le représentant de la CGSP/ACOD, Tim Joosen, a précisé que ces coupes budgétaires sont antisociales, mais surtout un choix délibéré d’attaques contre le statut du personnel et de privatisations. « D’autres réformes, comme la privatisation statutaire, qui permettrait également à l’Université d’économiser de l’argent, ne sont pas envisagées. Le choix est fait de s’attaquer au personnel et donc à la qualité de l’enseignement. Il s’agit d’un choix politique tout à fait conforme au cabinet du ministre flamand de l’éducation Ben Weyts. C’est pourquoi nous disons aujourd’hui : Non aux coupes budgétaires !”

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai