Des milliers de personnes du secteur des soins ont manifesté à Bruxelles aujourd’hui. Le personnel est à bout et en colère : il n’a pas ménagé ses efforts ces derniers mois et le secteur subit une pression intense. Un nombre croissant de collègues ne tiennent plus. Des moyens supplémentaires ont bien été promis, mais ils sont insuffisants et tardent à arriver. Ils ne parviennent qu’au compte-gouttes sur le terrain.
Cette demande de moyens supplémentaires a résonné particulièrement fortement aujourd’hui. On attendait jusqu’à 2.000 participant.e.s, mais il y en a eu au moins 6.000. Le fait que la manifestation ait dévié de l’itinéraire prévu a d’ailleurs illustré le caractère inattendu de cette participation. Les manifestants ont brièvement bloqué le périphérique intérieur, où ils ont reçu un grand soutien de la part des automobilistes coincés dans les embouteillages. Rue de la Loi, des policiers se tenaient derrière des chevaux de frise. Lorsque le cortège, mené par les pompiers, s’est placé face à eux, certains agents ont retiré leur casque par respect.
La raison immédiate de la manifestation est la proposition d’écarter le personnel non vacciné. Chaque collègue est nécessaire, déclare-t-on chez les soignant.e.s. Le gouvernement cible une partie du personnel et menace de mettre encore plus de pression sur le secteur au lieu d’accorder les moyens qui font cruellement défaut dans le secteur. Une grande partie du personnel soignant vit la chose comme un coup de couteau dans le dos.
Lors de l’action de ce mardi, de nombreuses pancartes étaient artisanales. Nombre de participant.e.s n’étaient pas des habitué.e.s des manifestations syndicales. Beaucoup ont clairement indiqué qu’iels n’ont aucun problème avec le vaccin, mais qu’iels ont un problème avec les sanctions contre les collègues qui ne sont pas vaccinés. « Vaccin : oui, sanctions : non », était un avis très présent, même si l’on trouvait également une certaine confusion quant à l’utilité du vaccin.
Cette manifestation a montré quelle est la colère qui règne parmi le personnel soignant. Près de deux ans après le début de la pandémie, le secteur souffre toujours de pénuries diverses. Le personnel travaille dur depuis des mois. Combien de temps peuvent-il continuer comme ça ? Toute approche sérieuse de la crise sanitaire commence par un plan d’investissement public massif dans les soins pour que le travail y soit humain, avec suffisamment de collègue et d’infrastructures ainsi que des salaires décents. C’est nécessaire pour la santé de tou.te.s.
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