Pollution, gaspillage… Vaincre le chaos de l’économie de marché par la planification socialiste

« Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue » (Victor Hugo)

Les défenseurs du capitalisme présentent leur système comme si c’était l’économie la plus efficace et la plus innovante, comme une mécanique bien huilée à la marche irrésistible vers l’avant. C’est tout l’inverse : une broyeuse qui avance au hasard, qui perd ses pièces et qui exhale une fumée asphyxiante. Loin de représenter une manière efficace d’agencer l’économie, la loi du marché exprime bien plus les sentiments, les intuitions et les fantasmes d’investisseurs fortunés et de fonds d’investissement rapaces incapables d’avoir une réelle perspective à long terme.

Par Constantin (Liège), article tiré de l’édition de novembre de Lutte Socialiste

Économie de marché ou environnement : il faut choisir

Le capitalisme repose sur la concurrence entre entreprises. Pour écraser leur concurrent, celles-ci devaient à l’origine construire plus solide. Le problème étant le suivant : comment continuer à faire du profit quand le marché est saturé ? Un constat s’est imposé : vendre des objets solides est une aberration. Pourquoi ne vendre un produit qu’une fois par consommateur ou par ménage ? L’énergie qui a dès lors été dépensée pour convaincre qu’il était pratique – et même nécessaire – de posséder certains produits en double ou en plusieurs couleurs, pour produire des objets à usage unique ou pour diminuer la qualité des produits est tout simplement incalculable. Quel gâchis de talents et de moyens. Ceux qui nous parlent de « capitalisme vert » et qui veulent limiter le champ de notre action à ce qui est acceptable dans l’économie de marché veulent nous faire croire que le système qui a élevé l’obsolescence programmée au rang d’art est capable de nous sauver !

Pour avoir une chance face au changement climatique, nous ne pouvons pas nous permettre de subir davantage le chaos du marché. Nous devons nous extraire de la logique de ce système et nous libérer de la tyrannie des capitalistes qui détruisent notre planète. C’est pourquoi nous sommes pour son renversement et l‘instauration d’une économie démocratiquement planifiée, ce que nous appelons le socialisme.
Planifier l’économie ? Il n’en faut pas plus pour que les capitalistes crient « au fou » ! Pourtant, les propriétaires actuels des moyens de production se livrent à une planification extrêmement poussée et tentent de ne laisser aucun détail au hasard pour écraser leurs concurrents. Les multinationales étudient à travers le monde les différences de salaire et de conditions de travail, comment ils peuvent mettre pression pour les faire baisser, comment organiser la production aux quatre coins du monde et gérer le transport de marchandises, etc. C’est ainsi que l’on se trouve dans une situation où du bois wallon est vendu à de grandes entreprises chinoises qui en font des meubles… vendus en Belgique. Tout est calculé avec le plus grand soin.

Ce que nous entendons par « socialisme », c’est l’extension des éléments de planification déjà présents à l’échelle de toute la société grâce à l’expropriation des grandes entreprises (les banques, les assurances, les géants pharmaceutiques,…) pour les placer sous le contrôle et la gestion démocratiques de la collectivité. De cette manière, nous pourrions mobiliser toutes les possibilités existantes pour faire face au péril climatique.

Que pourrait faire une économie socialiste démocratiquement planifiée en quelques mois ?

  • 12% des émissions totales de CO2 proviennent du transport routier. En investissant massivement dans des transports publics gratuits dans toutes les villes, en transportant les marchandises par rail et en empêchant que le transport maritime mondial soit utilisé comme un moyen de réduire les coûts de la main-d’œuvre, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
  • 6 % des émissions proviennent de la déforestation et des incendies. La déforestation pourrait être rapidement transformée en son contraire, tandis que les incendies pourraient être réduits grâce à la gestion des forêts, à une planification urbaine plus responsable et à des investissements publics dans les services de lutte contre les incendies.
  • L’industrie et les entreprises énergétiques d’aujourd’hui créent d’énormes émissions (environ 10 % des émissions) exclusivement par des processus inefficaces. Avec une économie planifiée qui élimine les déchets inutiles et avec des investissements permettant d’économiser l’énergie, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
  • 17,5 % des émissions proviennent de l’énergie utilisée dans les bâtiments. Il n’en resterait quasiment rien avec un ambitieux plan public d’isolation des bâtiments quartier par quartier.
  • Des structures capitalistes entières et des industries extrêmement destructrices pourraient être démantelées : l’industrie de l’armement, l’industrie publicitaire, la spéculation financière, y compris les cryptomonnaies.
Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai