Alternative Socialiste Internationale a fait retentir le besoin urgent d’un changement socialiste pour le climat à la COP26

« Un homme s’est fixé l’objectif d’arrêter l’alcool dans 29 ans, en 2050, grâce à une méthode par paliers où il ne changera rien pendant 20 ans tout en bénéficiant de crédits d’alcool pour les années où il n’a pas bu, ce qui pourrait déplacer sa date de fin de consommation vers 2065. En attendant, il s’est déjà acheté un second frigo à bières qu’il décrit comme une méthode de ‘capture et stockage’ » La blague circule en plusieurs langues sur internet et synthétise parfaitement la « politique » dominante actuelle en matière de lutte contre la crise climatique. Tout porterait effectivement à rire si la situation n’était pas aussi dramatique.

S’adressant à la foule à la suite de la manifestation du vendredi 5 novembre à Glasgow, Greta Thunberg a parlé de la COP26 comme d’un échec, une « célébration du ‘business as usual’ et du blabla », un « festival de greenwashing ». Six ans après l’accord de Paris qui visait à limiter le réchauffement de la planète bien en deçà de +2°C, si possible +1,5°C, nous nous dirigeons vers un réchauffement catastrophique de +2,7°C selon l’ONU. Ces 6 années ont été les plus chaudes jamais enregistrées et les avertissements retentissent les uns après les autres. Mais l’inaction criminelle des dirigeants du monde se poursuit.

Durant la première semaine de la COP26, il a plu des déclarations optimistes sur la déforestation, la sortie du charbon ou encore la levée de milliards de dollars pour des investissements verts. Comme l’explique Mohamed Adow, directeur du groupe de réflexion sur le climat Power Shift Africa basé à Nairobi, il y a « deux réalités » : « L’une est le monde des communiqués de presse du gouvernement britannique annonçant une multitude d’initiatives, suggérant que tout va bien et que nous avons presque résolu la crise climatique. L’autre réalité est hors de cette bulle de relations publiques. Le climat, ce sont les faits. »

Comme pour illustrer toute l’hypocrisie du sommet, l’industrie fossile compte la plus grosse délégation à la COP26, avec 503 délégués, largement devant les pays les plus impactés par le changement climatique. Plus de 400 jets privés ont été mis à disposition pour amener diverses personnalités à Glasgow. Parmi elles se trouve le milliardaire Jeff Bezos, qui avait récemment fait part de sa solution pour le climat : « Nous devons déplacer toutes les industries lourdes, toutes les industries polluantes dans l’espace. » Qu’un pareil personnage soit invité à participer au sommet de l’ONU sur le climat est en soi une illustration de ce que nous avons à en attendre. La pollution causée par ces ultra-riches et VIP capitalistes produira plus de gaz à effet de serre que 1600 Écossais en un an… uniquement pour leur arrivée ! Contrairement à ce que les décideurs politiques et les médias dominants tentent de nous faire croire, nous ne sommes pas toutes et tous égaux face à la crise climatique. Là aussi, il y a deux réalités.

D’un côté l’on trouve les criminels climatiques qui possèdent les leviers de l’économie et qui décident en toute connaissance de cause de continuer à sacrifier la Terre et l’humanité au profit des actionnaires. De l’autre celles et ceux qui subissent et subiront le plus durement les conséquences de la crise climatique alors que ce sont celles et ceux dont le travail, avec la nature, est source de toutes richesses.

Contre le gaspillage de l’économie de marché, la planification démocratique socialiste

Alternative Socialiste Internationale (ASI, dont le PSL/LSP est la section belge) avait mobilisé un imposant contingent international (d’environ 300 militantes et militants) afin de défendre une alternative face au chaos et au gaspillage de l’économie de marché. Une économie socialiste démocratiquement planifiée pourrait radicalement changer la situation en quelques mois à peine. Quelques exemples :

  • 12% des émissions totales de CO2 proviennent du transport routier. En investissant massivement dans des transports publics gratuits, en transportant les marchandises par rail et en empêchant que le transport maritime mondial soit utilisé comme un moyen de réduire les coûts de la main-d’œuvre, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
  • 6 % des émissions proviennent de la déforestation et des incendies. La déforestation pourrait être rapidement transformée en son contraire, tandis que les incendies pourraient être réduits grâce à la gestion des forêts, à une planification urbaine plus responsable et à des investissements publics dans les services de lutte contre les incendies.
  • L’industrie et les entreprises énergétiques d’aujourd’hui créent d’énormes émissions (environ 10 % des émissions) exclusivement par des processus inefficaces. Avec une économie planifiée qui élimine les déchets inutiles et avec des investissements permettant d’économiser l’énergie, ces émissions pourraient être réduites de façon spectaculaire.
  • 17,5 % des émissions proviennent de l’énergie utilisée dans les bâtiments. Il n’en resterait quasiment rien avec un ambitieux plan public d’isolation des bâtiments quartier par quartier.
  • Des structures capitalistes entières et des industries extrêmement destructrices pourraient être démantelées : l’industrie de l’armement, l’industrie publicitaire et la spéculation financière par exemple.
Salle comble le samedi soir pour notre meeting international…. et même plus encore ! Une autre salle a dû être mise à disposition à l’étage inférieur, où le meeting a été retransmis.

La faillite du capitalisme de plus en plus généralement acceptée

Les militantes et militants d’ASI n’ont pas économisé leurs efforts pour faire entendre ce message en Ecosse lors des deux grandes manifestations qui se sont tenues à Glasgow les 5 et 6 novembre et lors d’une action à Édimbourg le 5 novembre à l’aide de stands ; de la vente du journal de nos camarades d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Ecosse ; de la distribution de tracts ; d’un grand meeting ;… et d’imposantes délégations dans les manifestations de Glasgow.

A Glasgow, le « School strike for future » du vendredi et ses quelques dizaines de milliers de manifestants était un parfait échauffement pour la manifestation du samedi qui a réuni pas moins de 100.000 personnes. Dans ces 2 cortèges, il était difficile de manquer nos délégations dynamiques qui ont regroupé plusieurs centaines de personnes à chaque fois. Le dynamisme et la détermination de ces contingent s’est reflétée dans l’excellente couverture médiatique dont nous avons bénéficié (et dans nombre d’extinctions de voix parmi les camarades). Nous avons tenté autant que faire ce peu de traduire nos idées en action et d’imposer notre marque sur les événements, ce qui s’est révélé payant.

Près de 80 personnes sont parties de Belgique pour rejoindre la délégation d’ASI.

Après la manifestation du vendredi, un podium a réuni divers orateurs et oratrices, dont Greta Thunberg. Nous avons également pu prendre la parole et notre camarade Amy Ferguson, une syndicaliste d’Irlande du Nord, qui a brillamment expliqué quel rôle pouvait jouer la classe ouvrière dans la lutte contre la crise climatique. Ce même jour, nous avons également manifesté à Édimbourg et rejoint des étudiants et étudiantes du secondaire en grève devant le parlement écossais qui, avec le gouvernement écossais (à l’image des politiciens capitalistes du monde entier) continue à laisser les grands pollueurs tranquilles. Le samedi soir, un meeting international intitulé « Le capitalisme tue la planète, luttons pour une transformation socialiste de la société » a réuni plusieurs centaines de personnes à la suite de la manifestation de Glasgow. Dans toutes ces activités, nous avons pu constater à quel point la compréhension de l’incapacité du capitalisme à offrir une issue face à cette crise a grandi et est plus généralement acceptée.

Cette intervention historique de la part de notre internationale fera date dans la mémoire de tous les participantes et participants. Au-delà de notre intervention dans le mouvement pour le climat – en cherchant à orienter celui-ci vers la classe ouvrière et des solutions liées à la nécessité d’une transformation socialiste de la société – des pas de géant ont été fait pour « internationaliser notre internationale » et approfondir les échanges entre camarades des différentes sections à la suite d’années notamment marquées par les confinements. Nous remercions toutes et tous les camarades dont les efforts ont permis cet éclatant succès et vous invitons à y participer à votre échelle en participant au « fonds Glasgow » qui a permis d’assister près de 80 jeunes à partir de Belgique pour rejoindre l’Ecosse.

Manifestation du vendredi 5 novembre à Glasgow

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Manifestation du samedi 6 novembre à Glasgow

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Action à Edimbourg le vendredi 5 novembre

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