L’homophobie tue encore !

En 1998 aux USA, Matthew Shepard est battu à mort parce qu’il est gay. 14 ans plus tard, Ihsane Jarfi est assassiné à Liège pour la même raison. L’indignation est énorme. Nous marchons aujourd’hui pour lui rendre hommage tandis que les déclarations de nos ministres se succèdent dans la presse… Mais demain, il faudra aborder un problème de fond : comment combattre efficacement la recrudescence des agressions homophobes.

Tract du PSL pour la Belgian Lesbian and Gay Pride 2012

Tract en version PDF

Rubrique "LGBT" de ce site


« Cette année, la Gay Pride est endeuillée. Le meurtre odieux d’Ihsane Jarfi nous blesse et fait prendre conscience à chacun que cette égalité à laquelle nous aspirons n’a pas encore été gagnée. »


Notre Premier ministre étant ouvertement gay, d’aucun pourrait y voir le signe que l’homosexualité est désormais acceptée dans la société. Pourtant, les agressions homophobes se succèdent et dépassent le supportable. En août déjà, deux lesbiennes ont été tabassées dans la capitale, l’une d’elle ayant le crâne fracassé sur le trottoir. Toujours à Bruxelles, un homosexuel a été agressé à coups de chaise. Et l’on ne compte plus les provocations homophobes dans des bars gays ou ‘‘gay-friendly’’. Le centre pour l’égalité des chances affirme que cette réalité est encore largement sous-estimée, de nombreux homosexuels n’osant pas porter plainte, notamment en raison de craintes et de doutes concernant la réaction des policiers, loin de toujours faire preuve de délicatesse dans ce genre de situation. Du côté judiciaire, ça coince aussi. La circulaire COL14 (le signalement des actes homophobes par la police) n’étant pas toujours appliquée, les procureurs eux-même ne sont pas toujours informés d’une procédure qui date pourtant… de 2006.

Malgré les lois interdisant toute discrimination homophobe, malgré les lois qui permettent le mariage gay et garantisse le droit d’avoir des enfants, l’homophobie reste bien ancrée dans notre société. Ces lois sont bien évidemment fort utiles. Pourtant, comme le décrit le Centre pour l’Egalité des Chances, ‘‘l’égalité en termes juridiques ne doit pas conduire à une sous-estimation de la réalité de l’homophobie.’’

En effet, s’il suffisait d’une législation progressiste pour lutter contre les inégalités, les femmes seraient les premières à en bénéficier, et ce depuis longtemps. Malheureusement, il n’en est rien. Aprésent, il est plus qu’urgent de trouver de vrais solutions pour que l’horreur de Liège ne se reproduise plus jamais.

 »Avec les lois en Belgique, tout est réglé ? » NON

Ces lois, écrites et pensées pour et par des hétérosexuels, sont parfois discriminantes notamment en matière de don de sang. On voit aussi que les difficultés et la longueur des procédures d’adoption restent décourageantes pour les homoparents. Il manque cruellement d’assistantes sociales pour répondre à la demande des futurs adoptant. Par ailleurs, on remarque que trop souvent on ne fait pas appel à des familles d’acceuil homosexuelles, préférant laisser des enfants ayant besoin d’un foyer et d’amour au sein d’une institution plutôt que de les confier à une famille «différente». D’un autre côté, la procréation médicalement assistée reste très chère et est un vrai parcours du combattant. Le droit d’être parent est un droit fondamental, il faut accorder la gratuité des soins de santé pour tous, aussi pour les PMA. De même, la psychiatrisation des trans est un scandale. Les trans n’étant pas des malades mentaux, il faut réviser le manuel psychiatrique et refuser la mention du sexe sur les papiers officiels. Enfin, il faut aussi dénoncer les expulsions des sans-papiers, qui sont parfois renvoyés dans un pays où le fait d’être LGBT les met en danger.

L’égalité des droits reste à gagner.

 »Davantage de policiers pour lutter contre l’homophobie ? » NON

Dans sa déclaration de politique générale, le gouvernement Di Rupo a clairement annoncé son intention de lutter ‘‘avec la plus grande fermeté’’ contre les violences faites aux LGBT. Hélas, la réalité sur le terrain est loin d’avoir bougée. Tant qu’il y a des pénuries il y aura des conflits et des discriminations pour se partager les moyens disponibles. A moins qu’on nous explique comment généraliser une vraie prévention à l’école sans les moyens adéquats dont les enseignants manquent cruellement? Comment lutter contre la discrimination à l’embauche en permettant que le chômage frappe tellement de personnes dans ce pays? Comment lutter contre la discrimination face au logement tant qu’il y aura pénurie de foyers? Comment lutter contre la violence dans la rue sans renforcer la présence d’agents de prévention, les éclairages publics et les projets de quartier? Ou comment lutter contre les agressions la nuit sans faire rouler les transports en commun toute la nuit?

Pour un programme social qui répond aux besoins de la majorité de gens.

 »L’homophobie est un problème personnel ? » NON

Les difficultés rencontrées par les gays et lesbiennes dans le monde du travail en sont un bon exemple. Une enquête révélée par le journal français Libération démontre que 28% des salariés du privé ne se sentent pas très ‘‘à l’aise’’ avec le fait que leur collègue soit homosexuel. Une proportion qui conduit l’employé homo à avoir une chance sur trois de se retrouver sous les ordres d’un chef homophobe. Autre fait marquant de cette enquète, les gays gagnent en moyenne 6% de moins que leurs collègues hétéros. Et ce, pour le même niveau de qualifications et de responsabilités, pour des salariés travaillant dans des entreprises de même taille. Un écart qui atteint 10,5% de moins que leurs collègues hétéros mariés ! Ce chiffre n’étant qu’une moyenne, et étant donné que tous les homos ne sont pas visibles sur leur lieu de travail, on imagine que ceux qui le sont subissent une discrimination plus importante encore.

Il faut lutter collectivement contre l’homophobie.

 »L’homophobie est moins grave que le racisme ou le sexisme ? » NON

Au lieu d’opposer, comme on le fait trop souvent, les causes antiraciste, antisexiste et antihomophobie, nous préférons les relier. Toutes les discriminations sont insuportables et méritent qu’on les combatte. Quelles que soient les préjugés répandus de part et d’autres, ce n’est qu’en s’alliant avec les autres jeunes et travailleurs, opprimés et discriminés, que tous ensemble, nous pouvons faire avancer la société. Ainsi, une soirée littéraire au Passa Porta donnait hier la parole aux mères musulmanes ayant accepté le coming out de leurs fils. Elles partipent elles aussi à la Belgian Pride aujourd’hui ! Les 1% des plus riches dans le monde décident de tout, de la production à la distribution des richesses néanmoins produites par le travail des 99% autres – pour garder ce pouvoir les 1% ont besoin de diviser le 99% pour notamment affaiblir la lutte contre leurs privilèges. Pour arrêter ce système capitaliste il faut que la majorité s’organise et s’unifie dans une lutte pour un système qui fonctionne pour les besoins de la majorité et non pas pour les hyper profits d’une petite minorité.

Pour faire de ça une réalité, solidarité entre tous les jeunes et travailleurs.


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