Liège. « Chez Nous » reste chez lui grâce à la mobilisation antifasciste

Environ 200 personnes (FGTB, CSC, PTB, PSL,…) se sont réunies mercredi soir à la suite de l’annonce de l’annulation du meeting d’extrême droite.

Depuis des années, certains tentent d’établir une formation d’extrême-droite stable du côté francophone. Le potentiel ne manque pas comme le démontrent les sondages sur la popularité de Marine Le Pen. Pourtant, l’extrême droite francophone continue d’être marquée par les groupes instables et les partis qui se déchirent. Comment l’expliquer ?

Réaction de Blokbuster

Une partie de la réponse nous a été livrée mercredi dernier. Plusieurs personnalités d’extrême droite avaient annoncé la création d’un nouveau parti, « Chez Nous », ce qui a immédiatement suscité protestations et mobilisations antifascistes. En conséquence, la réunion prévue à Herstal n’a pas pu avoir lieu, et une médiocre conférence en ligne a été organisée, qui, selon nos amis du Front antifasciste 2.0 (à la base de l’appel à manifester), s’est caractérisée par une courte durée et une mauvaise qualité sonore. Heureusement qu’ils ont pris la peine de suivre cette conférence : même si le président du Vlaams Belang Tom Van Grieken n’a balbutié que six minutes dans un français minable (à traduire ensuite), c’est toujours six de trop pour notre tranquillité d’esprit.

« Chez Nous » a réussi à faire participer deux dirigeants de partis d’extrême droite à un congrès fondateur : Tom Van Grieken du Vlaams Belang et Jordan Bardella du Rassemblement national (le nouveau nom du Front national de Marine Le Pen). Le parti lui-même est dirigé par des personnalités issues de diverses petites formations, du Parti Populaire à la « Liste Destexhe » (autour de l’ancien élu libéral Alain Destexhe). Le résultat est un programme de parti qui combine racisme et approche économique libérale dure. Alors que l’extrême droite en Flandre ou en France tente de se présenter comme « sociale », en paroles tout du moins, ce n’est pas le cas de « Chez Nous ». Le soutien du VB et du RN à cette formation illustre d’ailleurs pleinement à quel point il ne s’agit que d’une question de rhétorique. Le racisme l’emporte toujours sur les tentatives de rendre l’emballage de ces partis plus « social ».

Le congrès de « Chez Nous » n’a pas pu avoir lieu physiquement à cause des protestations antifascistes. Cette pression a amené les autorités communales du lieu secrètement choisi pour le congrès à interdire la réunion. Il s’agissait de la commune ouvrière de Herstal, dirigée par le PS mais avec une forte présence du PTB dans le conseil communal. Le fait que l’extrême droite ne puisse pas se réunir physiquement pour organiser sa haine contre les migrants, les dissidents, les syndicalistes, les personnes LGBTQI+ et autres est une excellente chose. Cela complique l’entrée en activité dans ses rangs et rend plus difficile l’organisation efficace de la propagation de sa haine dans les rues.

L’appel à protester contre l’extrême droite a été activement soutenu par la FGTB et son président national Thierry Bodson, qui avait déjà participé à plusieurs actions antifascistes à Bruxelles et ailleurs. Le mouvement ouvrier peut apporter une contribution antifasciste cruciale pour stopper l’extrême droite. C’est bien entendu plus facile là où l’extrême droite est très faible, mais en même temps, cela crée des précédents qui peuvent également être suivis au nord du pays. Les syndicats sont non seulement capables d’apporter un grand poids social à la lutte antifasciste, mais ils sont également bien placés pour défendre des revendications sociales de manière offensive. C’est la meilleure alternative au désespoir qui pousse certaines personnes à se tourner vers les fausses solutions de l’extrême droite.

Une équipe de militant.e.s des Etudiants de Gauche Actifs et de la Campagne ROSA était présente au « rassemblement de la victoire » qui a succédé à l’annonce de l’annulation du meeting d’extrême droite.
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