Les 17 syndicalistes FGTB condamnés en appel avec augmentation des amendes financières !

Des assemblées du personnel seront convoquées dès demain pour préparer une journée d’action couverte par un préavis de grève

Environ 200 personnes se sont réunies aujourd’hui à l’appel de la FGTB place Saint Lambert à Liège pour un rassemblement de solidarité dans le cadre de l’affaire dite « du pont de Cheratte ». 17 syndicalistes, dont l’actuel président de la FGTB Thierry Bodson, avaient précédemment été condamnés par le tribunal correctionnel à des peines de prison avec sursis (allant de 15 jours à un mois) et des amendes de plusieurs centaines d’euros pour leur présence sur un barrage routier lors d’une grève tenue le 19 octobre 2015. La cour d’appel de Liège a décidé de confirmer ce jugement scandaleux.

C’est l’entrave méchante à la circulation qui est invoquée (art. 406 du code pénal) pour ce jugement, tout comme ce fut le cas pour le procès qui a condamné le Président de la FGTB d’Anvers, Bruno Verlaeckt, en 2019. Dans les deux cas, ce sont les dirigeants syndicaux qui ont été victimes des peines les plus sévères. L’objectif est évident : désorganiser la capacité de résistance syndicale. La FGTB constituera un recours en cassation et ira faire valoir ses droits à Strasbourg devant la Cour européenne des droits de l’homme.

Lors de sa prise de parole durant le rassemblement, Thierry Bodson a rappelé très justement que c’est la mobilisation de la rue qui est essentielle pour parvenir à des changements, et qu’il n’en ira pas autrement pour que ce fameux article 406 soit modifié de même que pour protéger nos droits syndicaux.

Une attaque contre l’un d’entre nous est une attaque contre nous tous !

Thierry Bodson a également annoncé que le comité fédéral de la FGTB, réuni en matinée à Liège, appelle à l’organisation d’assemblées du personnel dès demain dans toutes les entreprises avec pour objectifs l’information et la sensibilisation des travailleurs et travailleuses aux enjeux démocratiques et syndicaux de la décision de justice qui vient de tomber ainsi que la préparation d’une journée d’action couverte par un préavis de grève de 24 heures dont la date et les modalités devraient être communiquées rapidement. Comme le souligne la FGTB : tous les mouvements sociaux doivent s’inquiéter de la décision qui vient de tomber.

Il s’agit d’une excellente initiative qui doit être considérée comme le début d’une sérieuse campagne nationale en défense du droit à mener des actions collectives et en défense des libertés syndicales, comme cela a été dit de la tribune. Il faut assurer que cela soit bien le cas. Imaginons où nous en serions aujourd’hui si une campagne avec assemblée du personnel avait été menée dès la condamnation des camarades d’Anvers en 2019, voire même dès la condamnation des 17 syndicalistes liégeois en décembre 2020 !

Pour finir, laissons la parole à Silvio Marra, ancien délégué FGTB aux Forges de Clabecq, ex-accusé, avec 12 autres camarades, par le procureur de Nivelles, pour des faits qui s’étaient déroulés lors de la lutte contre la fermeture des Forges de Clabecq (1997). Pour rappel, tous les inculpés de ce procès important avaient été acquittés en 2002. Il nous expliquait l’an dernier à la suite de la condamnation des 17 syndicalistes :

« Tout d’abord on ne peut admettre que les forces de police, les procureurs et les tribunaux interviennent dans les conflits sociaux. Ce procès est l’occasion de relancer le débat sur le droit des travailleurs de ne pas être d’accord avec le patronat qui n’a qu’une chose en tête : accroître l’exploitation des travailleurs pour faire plus du profit. Le droit de faire grève n’est pas un droit qui serait écrit dans un bouquin qu’on appellerait « code civil » ou « code de je ne sais quoi » . Le droit de grève existe parce qu’il existe des classes sociales avec des intérêts antagonistes. Ce droit est celui de contester l’exploitation capitaliste. Il ne peut vivre dans le cœur de centaines de milliers de militants syndicaux élus dans les entreprises et les 3 millions d’affiliés qu’en élevant sans cesse leur niveau de conscience, à travers le débat et l’expérience des luttes sociales. Quand le monde du travail aura découvert sa force véritable, tribunaux, procureurs et forces de répression ne pèseront pas bien lourd. »

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