Débat sur la gratuité des transports en commun : mobilisons-nous pour en faire une réalité

Le PS défend la nécessité d’un « électrochoc » dans la crise climatique, il en a assurément créé un dans les médias cette fin septembre… Dans les pages du Soir, le président Paul Magnette a défendu à nouveau des investissements d’ampleur et, chose neuve, la gratuité totale des transports en commun.

Par Nicolas Croes

Il faut dire que le PS a bien besoin d’un électrochoc qui attire l’attention de l’opinion… Dans le sondage RTL-Le Soir-HLN-VTM publié le 17 septembre dernier, le parti de Paul et d’Elio était à 21,4% des intentions de vote en Wallonie (4,7% de moins qu’aux élections de mai 2019), talonné par le MR à 20,3% et surtout par le PTB à 18,7%. A Bruxelles, ECOLO, PS et MR sont dans un mouchoir de poche (avec respectivement 19,1%, 18,6% et 18,5%) avec le PTB en embuscade à 15,1%. Le PS a tout intérêt à bander ses muscles et à jouer à l’opposition au sein du gouvernement, rôle qu’il a toujours affectionné ces dernières décennies avant de plier « à cause des libéraux », « à cause des partis flamands », « à cause de l’Europe ». Mais si le PTB dispose d’un tel soutien électoral, c’est justement parce que ça ne fonctionne plus si bien.

Les temps changent

Faisant référence à la suspension des normes budgétaire du Traité de Maastricht, Magnette explique : « Le carcan européen épouvantable est suspendu, il faut se battre pour qu’il ne revienne pas. Aujourd’hui, on peut investir massivement. À la limite, le vrai défi c’est de trouver les ressources humaines pour tenir le rythme des investissements. En Wallonie pour arriver à produire les logements, à rénover, aménager les berges, planter des haies, on a presque besoin d’une mobilisation à la Roosevelt. » Un espace s’est effectivement dégagé pour des investissements à la suite de la crise sanitaire et de la crise économique, pour tenter de sauver le capitalisme de lui-même. Qui payera la facture de ces investissements ? Le PS parle encore de la lutte contre la fraude fiscale, prétexte qui par le passé a toujours servi de très inoffensive pour des attaques dures contre la sécurité sociale, les services publics,…

Comme mesure concrète, Magnette défend la gratuité des transports en commun en se basant sur la réduction de 70 % du tarif TEC pour les jeunes de 18 à 24 ans entrée en vigueur ce 1er septembre. Il annonce du reste une mesure similaire est en préparation pour les Wallons de plus de 65 ans. S’il ne dit rien pour le reste de la population, il parle de suite de la SNCB : la gratuité du rail signifie qu’il y a « 700 millions à récupérer à la SNCB, on peut les trouver » avant de préciser de suite que limiter la mesure aux moins de 24 ans et aux plus de 65 ans ne coûterait que 150 millions.

Le PS est le champion des promesses non tenues, on le sait. Le Soir rappelait d’ailleurs que Magnette avait en son temps appelé à la gratuité des repas scolaires, ou défendu le retour de la pension à 65 ans. La meilleure manière de voir s’il est sérieux cette fois-ci, c’est de faire vivre la revendication de la gratuité des transports en commun et un refinancement public massif des transports en commun avec un plan d’action concret unissant usagers et personnel des TEC, de la STIB, de De Lijn et de la SNCB. Les syndicats pourraient dans un premier temps prendre l’initiative d’organiser des manifestations locales développant un élan vers une manifestation nationale autour de la tenue de la conférence de l’ONU sur le climat de novembre prochain.

Une telle campagne active pourrait avoir un succès dans tout le pays, la popularité de la gratuité des transports en commun et son intérêt dans la lutte contre la pollution ne connaissent pas de frontière régionale. Et cela serait aussi l’occasion de mettre à mal le Vlaams Belang et la N-VA.

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