Début mars, le parti d’extrême droite flamand a présenté son ‘nouveau’ programme socio-économique. Le Vlaams Belang prétend défendre la solidarité et être différent des néolibéraux asociaux de la N-VA. Pourtant, il n’y aucune différence entre les deux. Les tentatives du VB pour s’ériger en défenseur des travailleurs sont en totale contradiction avec son véritable programme.
Le Belang se base encore sur le solidarisme, un courant qui affirme qu’il n’y a pas de contradictions de classe entre les travailleurs et les patrons. Mais la négation des contradictions de classe sert surtout à assurer le pouvoir des patrons et à déconseiller aux travailleurs de riposter !
Voici un aperçu de leur programme :
- Travail plus flexible. Le VB veut faciliter le recours aux heures supplémentaires et mettre un terme aux primes de travail en équipe. ‘‘Les charges salariales, primes de travail en équipe incluses, ne peuvent pas être plus élevées dans les pays voisins.’’
- Remplacement partiel des salaires par des actions. ‘‘L’indemnité pour le travail se compose d’un salaire et d’un paiement en actions.’’ La concertation sociale peut être remplacée par l’assemblée des actionnaires. ‘‘Les travailleurs reçoivent une voix consultative directe dans la politique d’entreprise par l’assemblée générale.’’
- Suppression de l’index. Le VB veut limiter l’index aux salaires nets. Il veut ‘‘mettre fin au handicap salarial par l’application de la loi sur les capacités concurrentielles et une composition des salaires comparable aux pratiques des pays voisins.’’
- Consolidation de la déduction des intérêts notionnels. ‘‘Tant qu’il sera politiquement impossible de diminuer les impôts sur les sociétés, le VB soutiendra la déduction des intérêts notionnels à condition qu’elle ne soit pas constamment rajustée ou vidée de son contenu.’’
- Limitation de l’allocation de chômage dans le temps.
- La retraite serait uniquement possible après une carrière de 40 ans. ‘‘Notre parti est acquis à un système de retraite robuste qui donne droit à une retraite complète après 40 ans de travail. De cette façon, on met fin à la discussion théorique sur l’âge de départ à la retraite.’’
- Mettre un terme à la prépension. Partir plus tôt en retraite signifiera d’obtenir une allocation extrêmement basse.
- Attaquer les syndicats. “Les syndicats ne peuvent plus endommager impunément des tiers ou l’économie comme cela se passe souvent pendants les grèves ou autres actions syndicales.’’ Cela explique la proposition d’introduire une personnalité juridique pour les syndicats (ce qui signifierait de pouvoir les attaquer en justice après une grève par exemple).
La seule ‘‘nouveauté’’ de ce programme est leur position concernant l’Union Européenne. Alors que le VB affirmait précédemment que l’UE n’allait pas assez loin dans l’imposition d’une politique néolibérale, le parti suit maintenant la politique de Marine Le Pen. Mais il ne va pas plus loin qu’avec l’imposition d’un ‘‘Euro du Nord’’ basé sur ‘‘des accords durs et contraignants entre nations libres.’’ Cela signifie une ‘‘application stricte des principes budgétaires.’’ En bref : une politique européenne d’austérité, mais seulement dans le nord (la ‘‘zone neuro’’ commençant à la frontière linguistique de notre pays …).
Le VB ne défend pas les intérêts de la majorité du pays. Ce parti est trop occupé à criminaliser tous ceux qui n’ont pas la ‘‘bonne’’ couleur ou religion. Ce programme socio-économique illustre clairement que l’extrême droite n’a pas de réponses face à la crise. Plaider pour toujours plus de cette politique antisociale ne fait que s’en prendre plus profondément encore à notre niveau de vie.