La grève du personnel soignant a été également bien suivie dans les hôpitaux du Namurois

En plus des travailleurs organisés dans les trois principaux syndicats (CNE et SETCa Non Marchand et CGSLB), de nombreux travailleurs non syndiqués étaient également solidaires du mouvement.

Par Jeremy (Namur)

Les responsables syndicaux interrogés au cours du rassemblement de jeudi matin devant l’hôpital universitaire Ste-Élisabeth mettent en avant l’écart entre les moyens nécessaires pour assurer des soins de qualité des patients et ceux effectivement consentis par la direction. Un écart qui les pousse à des cadences infernales pour soutenir le rythme des prises en charge.

« Je n’ai droit qu’à 4 min par patient, nous explique un infirmier en radiologie, ce compris la désinfection complète du local jusqu’aux poignées de porte. L’autre jour, une patiente venue pour un examen en oncologie a fondu en larmes devant moi sur le coup du stress après deux semaines d’attente pour avoir une place pour une inspection préventive en radio. Pendant que j’essayais de la soutenir, le médecin dans le fond de la pièce tapait le cadrant de sa montre pour me signaler que le temps presse. Nous n’avons plus le temps de nous occuper de l’humain. »

Un autre nous explique la réaction de son chef de service au moment de lui faire part de sa fatigue liée à sa surcharge de travail : « fatigué de quoi ? Maintenant tu dois être habitué, non ? » Dans l’esprit de la direction, l’état d’urgence est devenu la nouvelle norme.
Le personnel organisé dans les syndicats déplore notamment que le fonds « Blouses blanches » débloqué en 2019 n’ait jusqu’ici pas été employé pour améliorer structurellement les conditions de travail par le recrutement de personnel dans des emplois réellement utiles sur le terrain. Une mauvaise gestion aggravée par le manque de vision à long terme permettant de pallier aux difficultés de recrutement de personnel infirmier dans le secteur par une revalorisation de la fonction et l’embauche de personnel de soutien en attendant l’arrivée de jeunes infirmiers sur le marché de l’emploi.

Le soutien au mouvement atteint une ampleur encore jamais vue, ce qui a contraint la direction à la réquisition forcée de membres du personnel en grève avec arrêt de réquisition formelle adressé par la province. Ce qui n’a pas empêché le personnel réquisitionné de se joindre aux rassemblements pendant leurs temps de pause pour montrer à quel point le personnel, bien que fatigué, est plus que jamais déterminé !

Cette journée de grève très bien suivie en Wallonie et à Bruxelles est un succès sur lequel construire pour arracher un refinancement public massif des soins de santé !

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