École en lutte : l’enseignement aussi exige un refinancement public massif !

En 2020, nous avons vu des choses incroyables se produire ! Le 12 mars 2020, le Conseil National de sécurité a pris la décision de fermer les écoles pour endiguer la pandémie. En Belgique, les cours en présentiel sont restés suspendus près de trois mois. Certains élèves ont retrouvé le chemin de l’école au mois de mai, tandis qu’une large majorité des élèves du secondaire ont terminé leur année scolaire à la maison. Du jamais vu !

Par Virginie (Bruxelles), article tiré de l’édition de mai de Lutte Socialiste

Nous pensions que c’était une mesure limitée dans le temps. Nous avons tou·te·s consenti à nous adapter pour assurer la fameuse continuité pédagogique et pour maintenir les élèves accrochés à l’école sous sa nouvelle forme, malgré des conditions de vie et de travail très diverses. Aucun moyen financier ni matériel supplémentaire n’a été débloqué par le gouvernement pour assurer cette transition numérique soudaine. Quant au retour à l’école, il a révélé des prescriptions gouvernementales en décalage avec la réalité de terrain en termes de surface de salle de classe, de nombre de sanitaires et de fenêtres à ouvrir et avec la précarité des conditions matérielles du secteur.

Depuis la rentrée 2020, toute la communauté scolaire est rentrée à l’école – presque – comme si de rien n’était et nous exerçons désormais notre métier téléguidé·e·s par des décisions ministérielles à court terme, annoncées par la presse, peu de temps avant leur application. Être soumi·se·s à de telles décisions ignorantes de la réalité de terrain et dépourvues de moyens supplémentaires pour assurer la sécurité et l’adaptation nécessaires a généré un grand stress. Les discussions en salle des profs ou dans les lieux de réunion ont changé. Les travailleur·euse·s s’interrogent et les syndicats ont finalement appelé à un arrêt de travail le 25 mars, suivi dans de nombreux établissements. C’est un très bon début !

Les attentes face à l’école sont élevées et les défis multiples et de taille, mais le secteur est maintenu dans des conditions matérielles médiocres. Face à cette situation de crise visible, révélant les maux d’un système en crise latente et silencieuse depuis longtemps, des travailleur·euse·s du secteur de l’enseignement ont commencé à se réunir et discuter en vue de construire un collectif École en lutte, inspiré par l’expérience de La Santé en Lutte. Plusieurs réunions en ligne ont déjà eu lieu pour réfléchir et réunir un maximum de personnes concernées par le secteur autour de revendications communes et d’actions.

Ainsi, nous réclamons un investissement massif dans l’enseignement répondant aux besoins essentiels du terrain comme l’engagement de personnel supplémentaire, la construction de nouvelles écoles, un nombre réduit à 15 élèves par classe pour un enseignement gratuit et de qualité, capable de prendre réellement en compte chaque enfant et adolescent. En outre, notre objectif en termes d’action est de porter ces revendications lors de la manifestation de La Santé en Lutte du 29 mai prochain, avec un bloc enseignement, afin de montrer non seulement notre solidarité envers les travailleur·euse·s de la santé, mais également les nombreux liens qui existent entre nos deux secteurs.

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