Un autre terroriste d’extrême-droite dans l’armée

Photo : manifestation contre la menace du terrorisme d’extrême droite lors du procès de BBET en 2013 à Termonde. Il s’agissait également de soldats actifs dans les milieux néo-nazis et au sein du Vlaams Belang.

Quinze ans après la découverte d’un groupe de néo-nazis dans l’armée, un nouveau scandale de terrorisme éclate. Le fugitif lourdement armé Jurgen Conings, 46 ans, est un soldat connu pour ses opinions d’extrême droite. Ce qui n’a pas empêché qu’il dispose d’un accès à des armes ! Ses contacts avec Tomas Boutens – l’ex-militaire qui a dirigé le groupe « Bloed, Bodem, Eer en Trouw » (en français : Sang-Terre-Honneur et Fidélité, une devise nazie) et avait été condamné à cinq ans de prison pour diffusion d’idéologie violente et préparation d’attaques visant à déstabiliser le pays – étaient connus du commandement militaire. Jurgen Conings avait déjà été interrogé après ses menaces proférées à l’encontre du virologue Marc Van Ranst. Sans qu’aucune mesure ne soit prise. Ce n’est que lorsque l’individu a disparu avec des armes lourdes, dont une arme antichar, en laissant des lettres d’adieu derrière lui que des recherches ont été lancées.

Tout comme en 2006, les déclarations n’ont pas manqué pour dire qu’il ne faut pas laisser d’espace à l’extrémisme dans l’armée. L’Etat-major semblait moins prompt à agir. Mercredi, les dirigeants de l’armée ont annoncé qu’une enquête serait menée. Un porte-parole du syndicat militaire a maintenu que l’avenir de Conings dans la Défense semblait « très incertain ». Cette approche très douce à l’égard d’un individu d’extrême droite n’est pas une nouveauté. En mars dernier, on apprenait d’ailleurs qu’une trentaine de militaires d’extrême droite sont actuellement suivis de près par le Service général du renseignement et de la sécurité (SGRS) de la Défense.

Il est remarquable que l’on assiste également au développement de la méfiance à l’égard du système actuel au sein de l’armée, qui constitue toujours une partie cruciale de l’appareil d’État. Il s’agit d’une expression déformée du discrédit dont souffre actuellement le capitalisme. Récemment, en France, une lettre ouverte signée par d’anciens généraux, soutenue par une partie de la droite et Marine Le Pen, mettait en garde contre une guerre civile. Aux États-Unis, l’attaque contre le Capitole au début de cette année n’aurait sans doute pas été possible sans une certaine implication des « forces de l’ordre ». À chaque fois, la réaction de l’establishment politique et économique capitaliste fut remarquablement molle.

Ce nouvel incident confirme qu’il existe une réelle menace terroriste de la part de l’extrême droite. Le soutien électoral croissant dont bénéficie le Vlaams Belang en Belgique donne une confiance accrue à des spécialistes de la haine, tant sur les réseaux sociaux que dans la vie réelle. Certains d’entre eux perdent patience et décident de passer à l’action. La menace croissante du terrorisme d’extrême droite est inextricablement liée à la progression électorale du Vlaams Belang qui rend la haine plus acceptable.

Nous ne devons pas attendre de solution de la part du commandement de l’armée ou de l’establishment capitaliste. Luttons contre la haine et le terrorisme par la solidarité ! Seule la mobilisation de la résistance antifasciste peut briser la confiance en soi de l’extrême droite. C’est d’autant plus possible en défendant une alternative au capitalisme qui s’en prend au terreau sur lequel se développe l’extrême droite grâce à un programme qui répond aux nombreuses déficiences et aux tensions sociales intrinsèques au capitalisme.

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Première page de Lutte Socialiste