Pas de blabla, mais un syndicat de combat !

Nous avons déjà souligné à de nombreuses reprises la nécessité de revenir à un syndicalisme de combat et démocratique contre le syndicalisme de concertation et de négociation qui a prévalu ces dernières années. Les réactions syndicales face au conclave budgétaire de mars ont encore souligné ce besoin crucial.

Ainsi, la secrétaire générale de la FGTB, Anne Demelenne, s’est déclarée ‘‘momentanément soulagée’’ concernant le saut d’index (combien de fois encore devrons-nous accepter des reculs sous prétexte d’avoir sauvé l’index ?). Dans l’émission de la RTBF “Mise au point”, elle précise que l’on était toujours sous le coup des mesures budgétaires prises aux premiers jours du gouvernement et “Il est clair que s’il y avait eu une deuxième couche, c’eut été dramatique”. Elle a toutefois bien admis que les mesures fiscales auraient dû aller plus loin : “Plus une entreprise est petite, plus elle paie d’impôt, et cela ne va pas beaucoup changer”. Rudy De Leeuw, le président de la FGTB, a déclaré de son côté que l’accord épargne le pouvoir d’achat de la population mais que “le gouvernement a quand même raté l’occasion de rendre le budget plus équitable”. Du côté de la CSC, les déclarations des dirigeants allaient dans le même sens.

Ainsi donc, tout le monde est content d’avoir évité le pire, même s’il aurait fallu s’en prendre quand même un peu aux spéculateurs et aux plus riches. Pour nous, cette attitude est largement insuffisante. La situation actuelle est déjà bien assez dramatique, elle justifie à elle seule l’organisation d’une résistance et d’une riposte féroces.

Lors de la manifestation nationale du 2 décembre, le front commun syndical avait présenté un programme anticrise contre la politique d’austérité. A l’époque déjà, tout en émettant quelques réserves sur l’un ou l’autre point, nous avions surtout accentué le fait que concrétiser ce programme syndical signifiait construire un rapport de forces favorable à la classe des travailleurs. Qu’a-t-on fait depuis lors ?

L’austérité appelle l’austérité

Nos dirigeants syndicaux ont véritablement fait atterrir le mouvement contre la réforme des pensions. La grève générale du 30 janvier est restée sans suite, et certainement pas parce que le mot d’ordre de grève n’avait pas été suivi. Au contraire, la participation nombreuse aux piquets de grève et barrages routiers était une claire expression de la volonté de la base d’aller plus loin. La date de mobilisation suivante fut celle du 29 février, dans le cadre d’un appel de la Confédération Européenne des Syndicats (CES) contre le nouveau traité de discipline budgétaire. De petites actions symboliques ont alors été organisées devant divers locaux de la Banque Nationale ou de la Banque Européenne d’Investissement. A cette occasion, Claude Rolin, de la CSC, avait déclaré que ‘‘Nous ne voulons plus de cette austérité qu’on nous impose, car elle est économiquement absurde : en Grèce, plans d’austérité après plans d’austérité, ça va de plus en plus mal.’’ C’est tout à fait correct, mais nous avons besoin d’actes à la hauteur des paroles.

Nous ne devons pas être rassurés par le conclave budgétaire de mars, d’autres mesures arriveront. Il faut préparer la résistance dès maintenant, avec une large campagne d’information et de sensibilisation destinée à contrer la propagande patronale et gouvernementale qui se déversent dans les médias traditionnels. Mais nous avons aussi besoin d’un relais politique qui nous soit propre. Tant que les directions syndicales continueront à considérer un parti comme le PS comme un partenaire privilégié, nos luttes seront constamment freinées.

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