Le personnel des supermarchés s’est mobilisé dans de nombreux endroits du pays. Dans ce secteur, les salaires sont traditionnellement bas. Parfois, même après dix ans, les travailleurs n’atteignent toujours pas un salaire horaire de 14 euros. La scandaleuse norme salariale de 0,4% et le refus d’augmenter les salaires les plus bas frappent durement le personnel des supermarchés qui travaille en mettant sa santé en danger depuis un an.
Les chaînes de supermarchés ont réalisé d’énormes profits. Dans un tract distribué par le SETCA/BBTK chez Lidl se trouvait l’exemple du patron, Schwarz, qui s’enrichit d’un milliard d’euros chaque année, soit un montant mensuel de 83 millions d’euros. Une augmentation de salaire de 0,4 % signifie moins de 8 euros bruts par mois pour le personnel des magasins de la chaîne. Et qui sont celles et ceux qui ont gardé les magasins ouverts pendant toute la crise sanitaire ?
Les mesures de sécurité dans le contexte de la pandémie ont suscité le mécontentement de certains magasins. Limiter le nombre de personnes dans un magasin tel qu’Ikea représente une toute autre chose que de restreindre le nombre de visiteurs dans un supermarché moyen. Dans un supermarché de, disons, 200 mètres carrés, avec rayonnages et caisses enregistreuses, il est souvent difficile de respecter la distance nécessaire entre personnes. Dans les magasins, la colère se concentre principalement sur les salaires et les conditions de travail, dont la difficulté d’obtenir un contrat de travail permanent, sans parler d’un contrat à temps plein. Mais ce sont bien sûr les bas salaires qui retiennent pour l’instant l’attention après une année très difficile.
Dans les magasins où la grève a pris place, les réactions des clients et des passants étaient nombreuses et positives envers les grévistes. Cela était remarquablement plus fort que lors de nombreuses grèves précédentes. Les clients savent bien que le personnel n’a pas économisé ses efforts ces derniers mois. De plus, la pression sur le pouvoir d’achat est présente auprès de chacune et chacun. Combien nous reste-t-il encore en poche après le loyer ou l’hypothèque ? Tout devient plus cher, mais nos revenus ne suivent pas. Un salaire minimum de 14 euros de l’heure serait à peine suffisant pour s’en sortir, mais même ce salaire minimum est inacceptable pour les actionnaires des grandes chaînes.