Organisons la lutte pour de réelles augmentations de salaire !

Sans notre travail, leur capital ne vaut pas un balle !

Nos salaires ne pourraient augmenter que de 0,4 % ces deux prochaines années ? C’est un véritable scandale ! Non seulement pour les travailleuses et travailleurs qui ont fait fonctionner la société pendant la pandémie, mais aussi pour celles et ceux qui n’ont reçu qu’une partie seulement de leur salaire durant celle-ci. Et tout ça après des décennies de politiques d’austérité néolibérales qui ont déjà laissé de nombreuses personnes sur le carreau, avec ou sans emploi. La chose est encore plus visible aujourd’hui avec la pandémie et la crise économique : les files d’attente aux banques alimentaires ou pour les logements sociaux n’ont jamais été aussi longues. Alors qu’il sera encore plus dur de mettre de l’argent de côté à l’avenir, les dix personnes les plus riches au monde se sont enrichies de 500 milliards de dollars !

UNE VICTOIRE OBTENUE POUR LES 14€ DE L’HEURE !

Il est inacceptable qu’il puisse encore y avoir en Belgique des gens qui ne gagnent pas un salaire minimum de 14 euros de l’heure ou 2.300 euros bruts par mois. C’est un minimum pour vivre dans la dignité et chaque travailleur le mérite ! À l’université de Gand, cette victoire vient d’être arrachée après une campagne de longue haleine menée par le personnel et les étudiants.

Les richesses ne manquent pas en Belgique pour assurer ce minimum, y compris dans les entreprises qui paient leur personnel moins de 14 euros de l’heure. Il suffit de penser à la grande distribution ou au secteur de l’entretien, où les multinationales encaissent chaque année des milliards de profits et cajolent leurs actionnaires. Mais ce sont les travailleuses et les travailleurs qui produisent la valeur ajoutée. C’est pourquoi cet Accord interprofessionnel (AIP) doit permettre de porter le salaire minimum à 14 euros de l’heure et de le lier à l’index.

Les travailleurs font tourner le monde & l’austérité a échoué

Aujourd’hui, de plus en plus de travailleuses et de travailleurs sont menacés par le chômage. Qui restera debout dans l’horeca ? S’il fallait écouter Rasière, le patron de Belfius, les petits cafés et les restaurants pourraient bien disparaître ! Les restructurations ou les fermetures menacent du reste les autres secteurs également, même les plus rentables.

Les travailleuses et travailleurs de ces entreprises ne sont pas responsables de la crise ! Ils et elles n’ont pas à en payer le prix ! Répartissons le travail disponible entre celles et ceux qui peuvent travailler, sans perte de salaire, pour en finir avec l’épuisement professionnel et le stress insoutenable et offrir un emploi à celles et ceux qui n’en ont pas.

Oui, c’est possible de se battre pour cela aujourd’hui ! La pensée unique néolibérale de ces dernières décennies tombe en morceaux. Tout le monde sait bien que la politique d’austérité qui a suivi la dernière crise économique n’a fait que retarder et compliquer la reprise.
Contrairement à la dernière fois, les ressources des plans de relance doivent bénéficier aux travailleuses et aux travailleurs, pas aux banques ou aux multinationales ! Cela n’arrivera pas du jour au lendemain évidemment. De très nombreux hommes et femmes politiques entretiennent de solides connexions avec les entreprises et espèrent y trouver plus tard un beau poste en guise de remerciement pour services rendus. Construisons un rapport de force ! Si nous nous battons, nous pouvons gagner ! C’est ce qu’ont démontrés les camarades des soins de santé. Le collectif d’action militant La Santé en Lutte a su construire une pression grandissante en organisant ses actions. Grâce à cela et au large soutien en faveur du personnel soignant, des concessions de plus de 2 milliards d’euros ont pu être arrachées. La prochaine action de La Santé en Lutte aura lieu le 15 mai.

Organisons notre colère

La première journée d’action autour de l’AIP a illustré l’indignation qui vit dans les entreprises. De nombreuses et nombreux collègues sont venus apporter leur soutien aux syndicalistes à la porte de l’entreprise. La journée d’action du front commun syndical de ce 25 février réunira plus de monde. Mais il faudra aller plus loin : il faut discuter d’un plan d’action avec des revendications claires et, de préférence, le faire voter lors de réunions interprofessionnelles et d’assemblées du personnel.

Il est possible de s’organiser, même avec les mesures sanitaires. Les réunions du personnel organisées en ligne pendant cette pandémie ont parfois eu plus de participants qu’auparavant. Les syndicats peuvent organiser des concentrations militantes en ligne avec une discussion sur le programme dont nous avons besoin dans cette crise, suivies de réunions du personnel dans le plus grand nombre d’entreprises possible pour expliquer et concrétiser notre plate-forme de revendications. Impossible ? En Grande-Bretagne, le syndicat de l’éducation a organisé une réunion Zoom à laquelle ont assisté plus de 400.000 personnes, après quoi le Premier ministre Boris Johnson a été contraint de fermer les écoles dans l’intérêt de la sécurité du personnel et des jeunes.

Entrer en action reste possible. Puisque nous pouvons travailler, il est également normal de pouvoir arrêter de le faire. La plus grande force du mouvement ouvrier, c’est son nombre. Pourquoi ne pas créer une nouvelle journée d’action dans le but de tenir des arrêts de travail dans quelques milliers d’entreprises avec des actions qui respectent les mesures sanitaires – masques et distanciation sociale – dans une cour ou à l’entrée des entreprises, combinées par exemple à une prise de parole enregistrée et partagées sur les réseaux sociaux avec des photos ? Un plan d’action comme celui de 2014 montrerait à quel point nous sommes sérieux. Cela augmenterait les tensions au sein du gouvernement et pourrait briser la norme salariale et la loi sur les salaires.

Une campagne sérieuse avec l’organisation d’actions et une implication massive des collègues peut nous donner le rapport de force dont nous avons besoin pour être écoutés. Et si les patrons font toujours la sourde oreille, nous aurons alors construit l’élan vers de nouvelles mobilisations. Sous le capitalisme, chaque concession n’est toutefois que temporaire. Les patrons essaieront toujours de reprendre ce que nous avons arraché par la lutte. Si la pandémie, à côté de la crise climatique et de la crise économique, a bien démontré quelque chose, c’est que ce système ne fonctionne pas dans notre intérêt. Le PSL/LSP défend une transformation socialiste de la société : un système où les travailleuses et les travailleurs feraient non seulement tout fonctionner, mais où ils et elles décideraient aussi de la manière de le faire. Grâce à une planification démocratique de l’économie, nous pourrions satisfaire nos besoins sociaux.

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Première page de Lutte Socialiste