Le personnel du journal grec Eleftherotypia n’a pas été payé durant des mois l’année dernière. Le journal s’est déclaré en faillite et a fermé ses portes, mais la direction a voulu éviter les arriérés de salaires et indemnités de licenciement qu’elle devait payer. Le personnel a alors entamé une grève et a repris possession du journal. La première édition de ce nouveau journal des employés,"Le carnet de travail", vient d’être publiée et a rencontré un succès instantané dans les kiosques.
Il y a quelques jours, le député européen Paul Murphy a effectué une visite en Grèce dans le cadre d’une délégation de la gauche européenne. Les Irlandais sont maintenant prêt à voter en faveur d’une campagne contre l’austérité. La protestation contre la politique d’austérité de l’Union Européenne ne se limite pas à un seul pays, il est important que la résistance s’organise à travers l’Europe toute entière. Le Comité pour une Internationale Ouvrière a appelé à ce qu’il y ait plus d’initiatives européennes pour s’opposer aux coupes budgétaires, et c’est dans ce cadre que Paul Murphy n’a pas hésité à se rendre en Grèce pour en discuter, avec la délégation du groupe GUE/NGL (Gauche unitaire européenne).
Le dernier jour de sa visite, Paul s’est rendu au ministère du travail occupé par le personnel du logement social. Étant donné que le second Mémorandum imposé par la Troïka est passé au Parlement (malgré une manifestation de plus d’un demi-million de personnes devant ses portes), on remarque une diminution du nombre d’actions d’occupation, mais il est clair que ce n’est que temporaire. Le mécontentement reste élevé et cherche des moyens de s’exprimer. La visite d’un député européen sur le site de l’occupation du ministère du travail a été bien reçue, il y a un large soutien à l’idée d’une lutte commune des travailleurs dans toute l’Europe.
Paul s’est ensuite rendu à un procès de grande importance, intenté contre le personnel de l’ancien journal Eleftherotypia. Le personnel n’a pas été payé pendant des mois l’an dernier. Le journal a fait faillite, a fermé ses portes, et la direction ne voulait pas assumer les arriérés de salaires du personnel ainsi que les indemnités de départ. Le personnel a donc organisé une grève et a repris le journal. Il y a deux semaines est sortie la première édition de »Oi Ergazomenoi », qui signifie »Le carnet de travail ». La première édition fut un grand succès: il a directement été le journal le plus vendu du pays. Cela illustre la large solidarité dont bénéficie le personnel du journal, mais aussi la soif d’idées de gauche et de rapports des autres luttes.
Le propriétaire a essayé de faire interdire la publication du nouveau journal par les tribunaux. La société a fait valoir que sa propriété intellectuelle a été utilisée, y compris dans le format choisit qui était similaire. Les avocats du personnel ont fait valoir que l’interdiction réprimerait la liberté des médias et les droits des travailleurs. La Cour a déclaré qu’elle prendrait en considération les arguments des deux parties, mais qu’il ne serait pas facile de publier une décision officielle. Quelques instants plus tard, il a été annoncé que le juge avait statué en faveur des employé et que la publication du journal pouvait se poursuivre.
Dans les bureaux du journal, il y avait une atmosphère optimiste. Tout était prêt pour la prochaine édition afin de préparer le personnel qui sait désormais que l’édition sera encore plus grande. Paul Murphy a parlé avec beaucoup d’employés, les deux journalistes et le personnel technique. A travers leurs journaux, ils continuent de montrer la force du mouvement ouvrier. Ils demandent que leurs arriérés de salaires soient payés et ils sont à la recherche d’un soutien international. Paul a promis de faire connaître leur affaire au niveau international, cet article en est d’ailleurs le début. La bataille du personnel a même été appuyée par la Fédération internationale des journalistes. Ils ont aussi mis en place un blog, que nous vous conseillons d’aller consulter : erganet.wordpress.com.
Face à la politique d’austérité qui touche la population ordinaire, nous devons nous organiser à travers l’Europe dans une lutte pour une Europe des millions des gens au lieu de l’Europe pour les millionnaires. Cette solidarité est nécessaire et nous devons aussi défendre les formes communes de lutte.