Lutter et arracher plus de moyens pour la santé et le social !

« Une troisième vague, ce serait honteux! », a déclaré Yves Van Laethem, le porte-parole interfédéral de la lutte contre le coronavirus. Mais soyons clairs, la deuxième l’est déjà tout autant. Quand des spécialistes parlaient de la deuxième vague à venir, des risques du déconfinement en toute hâte, de la catastrophe de la rentrée scolaire,… ils étaient traités de « drama queens » par l’ancienne ministre de la santé Maggie De Block. Ils n’ont pas été plus écoutés par l’actuel gouvernement.

Par Nicolas Croes

Marc Wathelet, Docteur en Science et spécialiste en coronavirus humain, faisaient partie de ceux qui ont alerté les autorités dès le mois de février sur la gravité de la situation. Il explique : « Après seulement deux mois de cours, le niveau déclaré de contamination dans les écoles est alarmant. Et il doit nous alerter davantage encore puisqu’on sait qu’il est très largement sous-évalué en raison de l’absence de dépistage sérieux chez les enfants, et ce, conformément aux recommandations absurdes de Sciensano. Bien sûr, lesdites recommandations sont bien commodes pour qui veut camoufler le problème et prétendre que les contaminations se font au domicile et pas à l’école. » Il poursuit : « La triste réalité, c’est que la motivation principale pour maintenir les écoles ouvertes est de permettre à leurs parents de travailler – il faut être aveugle pour ne pas le voir. » Quant au lieu de travail, c’est un autre foyer de contamination important : la moitié des entreprises contrôlées ne respectent pas les mesures sanitaires imposées (RTL.be, 9 novembre 2020).

« La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent », disait Einstein. Et pourtant, le 16 novembre, les écoles ont été réouvertes en présentiel, une « décision non seulement odieuse, mais également criminelle, car il s’agirait bien d’homicides volontaires » selon Marc Wathelet. Mais la seule folie ici, c’est celle d’avoir continué à respecter la loi du profit des entreprises. L’imposition des masques n’y est toujours pas obligatoire ! Cela ne coûterait rien à l’État, mais bien aux entreprises, et ce sont elles qui dictent la marche à suivre.

Ça suffit !

Alors que le secteur des soins de santé souffre depuis longtemps d’un sous-financement chronique, les autorités refusent de revenir sur les précédentes mesures d’austérité criminelles. Pour répondre aux besoins de soins de qualité dans des conditions de sécurité optimales, il n’y a eu que quelques promesses et mesures insuffisantes, arrachées qui plus est sous la pression de la mobilisation des travailleuses et des travailleurs. Il faut continuer sur cette voie de la mobilisation.

Nous avons besoin d’une refinancement public drastique des soins de santé et du social pour faire face aux effets de la pandémie, y compris psychologiques. Nous avons besoin de la réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires pour être en mesure de nous occuper de nos enfants lorsqu’ils sont à la maison. Et d’un plan d’urgence pour rénover et amplifier l’infrastructure de l’enseignement. Et d’un plan de soutien aux indépendants. Combien allons-nous encore avoir de suicides de personnes qui se retrouvent la corde au cou, à l’image d’Alysson, cette jeune barbière qui s’est suicidée à Liège parce qu’elle ne pouvait pas faire face à ses factures ?

Les Belges veulent un monde plus solidaire. Un sondage Ipsos commandé par le CNCD-11.11.11 a mis en avant que 61 % des sondés (données semblables en Flandre, en Wallonie et à Bruxelles) défendent le renforcement de la sécurité sociale pour faire face à cette crise. 80 % des sondés soutiennent l’inscription d’un vaccin contre le coronavirus dans le domaine public, c’est à dire sans brevet, afin qu’il soit disponible à toutes et tous. Mobilisons cette aspiration à un monde solidaire dans la lutte concrète pour un autre système, pour une société socialiste démocratique !

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