Journée d'action européenne contre l'austérité – Charleroi

C’est dans la bonne humeur que les syndicalistes se rassemblaient hier matin au siège de la FGTB. Beaucoup étaient surpris de voir tant de monde, surtout vu que la mobilisation s’était faite uniquement par le bouche à oreille,  »Pour garder l’action secrète ». La salle de meeting était comble – environ 300 personnes. Nos militants ont rapidement rejoint le petit groupe de Jeunes-FGTB pour descendre en cortège (mais sans slogans malheureusement) vers le siège de la CSC. Là, les “Verts” étaient une bonne centaine ; les syndicalistes ont été rapidement à nouveau rejoints par une forte délégation d’une petite centaine de militants de la CGSLB. Au total donc, c’est un peu plus de 500 personnes qui ont convergé sur le siège de la banque Fortis-BNP-Paribas. Pas mal pour une action à très faible mobilisation, un jour de semaine où les gens sont censés travailler, qui plus est.

Par Gilles

Une bonne partie des militants est partie envahir les bureaux de la banque, tandis que le gros des manifestants bloquait la rue et le carrefour autour de l’entrée, causant la fureur de plusieurs automobilistes. Les Jeunes-FGTB ont sorti colle, pinceaux, affiches, et échelle (!), afin de rapidement recouvrir la totalité de la façade en verre de la banque de slogans du type :  »Quand les riches volent les pauvres, ils appellent ça du business ; Quand les pauvres se révoltent, ils appellent ça de la violence ! » ou encore  »Nos rêves ne rentrent plus dans leurs urnes ! » et de nombreux autres. D’autres militants ont fait descendre les drapeaux de la banque pour y hisser les étendards syndicaux. La sono pendant ce temps jouait l’Internationale, la Makhnovichtchna et le Chant des Partisans. L’occupation devait se prolonger jusque fin de l’après-midi.

Ce fut également l’occasion de discuter de la suite des actions, de la situation en Europe, et d’inviter les gens à venir discuter avec nous de notre contre-manifestation anti-NSV qui aura lieu à Louvain le 15 mars au soir.

Il est clair que les gens sont inquiets face à ce que nous réserve ce gouvernement, et que la situation est bien comprise par la majorité des syndicalistes. Cependant, il est regrettable selon nous que le syndicat se soit contenté d’une action symbolique en guise de stratégie anti-austérité, au lieu d’aller vers une escalade des actions sur la base du succès de la grève générale du 30 janvier.

Ce genre d’action de plus répond sans doute aux attentes de la couche de syndicalistes qui est déjà convaincue de la nécessité de lutter, mais laisse de côté toute la masse des travailleurs qui pourrait être impliquée en cas de grève. Et puis, pourquoi ne pas aller bloquer un zoning, plutôt que des bureaux de banque ?

Il faut veiller à que le mouvement n’atterrisse pas en épuisant les syndicalistes les plus combatifs avec des actions “ludiques”. Organisons une lutte sérieuse qui puisse aller de l’avant et obtenir de réelles victoires. Il faut que les syndicalistes fassent pression sur leur direction pour une reprise réelle du mouvement général de protestation débuté avec la manifestation nationale du 2 décembre, organisent des assemblées dans leurs entreprises pour discuter de la grève et débrayer même sans mot d’ordre de grève nationale de la part de la direction, comme cela a été le cas aujourd’hui dans certaines entreprises.

Photo : Jeunes FGTB Charleroi

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