Le mot d’ordre de grève générale semble avoir été bien suivi dans la région. Les trains étaient évidemment à l’arrêt, mais également la grosse majorité des bus de la TEC. Nos camarades de la section de Wavre (dont aucun ne sait conduire ) ont dû marcher de Louvain-la-Neuve jusqu’à la gare d’Ottignies, où seuls quelques bus de la TEC et ceux des sociétés privées, où il n’y a pas de délégation syndicale, roulaient. Un bus nous a conduit au dépôt de bus de Lasne, et de là, nous nous sommes rendus à pied et en stop jusqu’au Zoning de Wavre, en passant par le bureau de poste de Lasne.
La section de Wavre
Au Zoning Nord de Wavre, quelques boîtes étaient en grève. Mais nous n’avons pu intervenir que sur l’une d’entre elles : Vanparys Chocolatier, une entreprise dont l’actionnaire majoritaire est Albert Frère. Depuis 30 ans, il n’y avait plus eu de grève dans cette boîte. Aujourd’hui, les travailleurs ont bloqué l’entreprise. Seuls les 2 délégués effectifs CSC et 2 intérimaires étaient au travail. Le patron, pour essayer de casser la grève est venu faire pression sur certains au piquet et a fait appel à Adecco pour que des intérimaires viennent travailler. Mais 20 à 25 travailleurs bloquaient l’accès à l’usine, y compris les membres de la CSC.
Globalement, sur l’ensemble des piquets que nous avons vus, l’heure était à l’unité : délégation FGTB et CSC organisaient les piquets ensemble. Au Carrefour de Wavre, les deux délégations avaient organisé cette semaine une Assemblée Générale de mobilisation pour l’action d’aujourd’hui. Près de 150 membres du personnel sur 320 y ont participé. Nous avons encore été voir les piquets sur Delhaize, Brico et Lunch Garden à Wavre, où les délégations FGTB sont majoritaires. Il n’y a qu’au Disport de Wavre que la délégation majoritaire au piquet était celle de la CSC… mais bien décidée à ne pas se laisser divisée de ses collègues FGTB ! On percevait clairement le ras-le-bol des politiques du gouvernement, mais également de celles des bureaucraties syndicales. Les travailleurs veulent avoir une certaine sécurité pour leur avenir et celui de leurs enfants. Partout il y avait aussi une volonté d’un plan d’action à plus long terme. Des délégués des 2 syndicats nous prévenaient que si un mauvais accord était signé, on allait vers des mouvements de ce type plus régulièrement.
Enfin, plusieurs délégués nous expliquèrent que si aucun piquet n’avait été envoyé à l’Esplanade de Louvain-la-Neuve ( le tout nouveau centre commercial ), c’était parce qu’il n’en était qu’à son deuxième jour d’ouverture, et parce qu’aucun des travailleurs n’y est encore syndiqué. Une action de syndicalisation est prévue pour les semaines qui viennent. Sur notre petit tour, nous avons vendus 13 journaux et fait 10, 77 euros de fonds de lutte, notamment grâce à nos autocollants "C’est au patrons de payer, nous on est déjà fauché."
En clôturant ce rapport, nous venons d’apprendre qu’ un de nos camarades est aussi intervenu à Nivelles au piquet de Arjo Wiggins, une fabrique de papiers. Le travail dans cette entreprise était perturbé suite à la grêve organisée par la FGTB. Ce camarade a aussi vendu 5 journaux.