24 mars – Manifestation Pro choix – 14h à la Place Poelaert à Bruxelles
“Mon corps, mon choix” – L’avortement a été dépénalisé il y a plus de 20 ans et nous ne pouvons qu’applaudir une telle victoire. Fin mars, nous devrons pourtant faire face à la troisième Marche pour la Vie. Ses organisateurs revendiquent l’abolition du droit à l’avortement et ils tiennent déjà régulièrement des piquets devant plusieurs centres qui pratiquent des avortements pour culpabiliser et intimider les femmes.
Tract du PSL
‘Pro life’ ou ‘pro choix’ ?
Le mouvement «Pro Life» tente depuis un certain temps déjà de s’implanter en Belgique. Et ce n’est pas toujours de la manière la plus amicale. Ainsi, le groupe “Sinterklaas” monte des actions depuis plusieurs années devant des centres de planning familial. Ils ne sont pas seulement présents avec des photos de foetus aux portes des centres, ils vont jusqu’à interpeller les femmes qui s’y rendent. Quand ça ne leur est pas interdit, ils jettent même de l’eau bénite sur les patientes de ces centres ! Il est inacceptable que les femmes soient attaquées de cette façon dans un moment aussi vulnérable ! Nous ne pouvons l’accepter !
Avortement illégal = Avortement dangereux
Dans de nombreux pays, l’avortement est interdit. Cela ne signifie pas qu’il n’y en a pas. De nombreuses organisations de femmes font un lien très clair entre l’interdiction de l’avortement et des interventions dangereuses. Chaque année 19 millions de femmes risquent leur vie lors d’un avortement non médicalisé. Des recherches récentes de l’Organisation mondiale de la Santé montrent que 49% des avortements en 2008 ont été pratiqués dans des conditions dangereuses. Il montre aussi que 1 femme sur 8 meurt après un avortement fait dans de mauvaises conditions! Défendre le droit à l’avortement et un financement public adéquat, c’est également défendre le droit des femmes de ne pas mourir au cours des avortements à risque!
Les acquis ne sont pas éternels s’ils ne sont pas défendus avec acharnement. Dans plusieurs pays, le droit à l’avortement est déjà fortement mis sous pression. Les assainissements successifs ont mis pression sur son financement. Dans certains états des USA, cela a conduit au pouvoir des gouverneurs populistes qui ont limité légalement le droit à l’avortement. En Espagne aussi, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a annoncé un durcissement de la législation : une interruption de grossesse ne sera acceptée que sous certaines conditions. Les développements de la crise, et les bouleversements sociaux qui en découlent, vont permettre à certains, également en Europe et en Belgique, de faire accepter leurs idées réactionnaires. Nous ne devons pas leur laisser d’espace.
Le PSL se bat pour un choix libre et réel
Ce choix n’est aujourd’hui pas aussi libre qu’il n’y paraît. La politique de casse sociale de ces dernières années, renforcée par l’austérité à venir, ne laisse aucune chance au «libre choix». Pour beaucoup de femmes, le choix de l’avortement est entaché de nombreuses préoccupations. Les difficultés financières, le manque d’institutions de soins, le manque de crèches, les prix élevés du logement ne sont que quelques éléments qui rendent difficile de faire un choix véritablement libre.
La défense du droit à l’avortement doit aller de pair avec la lutte pour une société qui peut garantir un choix libre. Nous avons besoin d’un NON clair face à l’austérité !
Contre l’austérité !
D’un côté le droit à l’avortement doit être défendu et nous devons être vigilants pour que le financement public ne soit pas mis sous pression à cause des prochains assainissements. Le gouvernement Di Rupo prévoit pas moins de 2,3 milliards d’euros d’économie dans les soins de santé. Et pourtant, aujourd’hui déjà, beaucoup de besoins médicaux restent sans réponse. Pour permettre une véritable prévention des grossesses non désirées, la contraception devrait être gratuite et accessible à tous. Aujourd’hui, la contraception coûte plus cher qu’un avortement.
L’éducation sexuelle dans les écoles est devenu une blague suite aux économies successives dans l’éducation et dans les soins pour les jeunes. L’éducation sexuelle est alors laissée dans les mains de la télévision et d’internet. Nous avons besoin de plus de moyens pour l’enseignement, davantage d’enseignants, des classes plus petites, où l’éducation sexuelle peut être donnée d’une manière sérieuse.
D’autre part, nous devons défendre le droit d’avoir des enfants sans que cela ne nous rende plus pauvre ou ne nous mange tout notre temps et notre énergie. Nous n’avons pas besoin d’économies dans les services publics mais plutôt un élargissement de différents types de soins et de services qui permettent aux femmes de combiner famille, travail et loisirs.
Il faut également en finir avec les salaires et les contrats précaires auxquels beaucoup de femmes font face. Le marché du travail ultra-flexible, qui n’existe que pour la maximisation des profits, doit être combattu. La lutte pour des emplois décents avec des salaires décents et des horaires fixes et raisonables. Aujourd’hui, il y a encore des milliers de chômeurs, alors que les travailleurs subissent une charge de travail excessive. Nous exigeons la mise en place des32 heures par semaine sans perte de salaire et avec embauches compensatoires.
Les coûts élevés du logement, de l’électricité et du chauffage limitent aussi le libre choix des personnes. Le fait que des milliers de personnes soient sur les listes d’attente pour des logements sociaux, que des milliers de personnes qui paient un loyer trop élevé pour un logement de mauvaise qualité… cela démontre qu’un plan massif de construction de logements sociaux est absolument nécessaire.
Organisons-nous !
Seule une lutte collective des travailleuses et des travailleurs peut obtenir ces acquis et mener la lutte pour un réel choix. C’est la seule manière efficace pour lutter contre ces organisations opportunistes qui exploitent les problèmes sociaux pour imposer leurs idées réactionnaires. Aucun parti politique traditionnel ne représente les intérêts de la grande majorité de la population. Ils défendent les profits des patrons et des grands actionnaires en attaquant nos conditions de vie. Nous avons besoins de représentants politiques qui défendent les intérêts des 99% de la population contre les 1% de grands capitalistes. Ces derniers ne cèderont jamais volontairement un euro pour satisfaire les besoins des 99%. Nous avons besoin d’un système qui répond, non pas aux profits d’une minorité mais aux besoins de la majorité, un système socialiste.
Participez à la campagne pro-choix ! Aidez-nous à mobiliser pour les différentes actions ! Contactez-nous si vous êtes intéressé pour construire la campagne contre les actions des pro-vie devant les centres de planning familial: femmes@socialisme.be