Maisons de repos et de soins : Stop à la mainmise du privé !

Les multinationales s’imposent dans les soins aux personnes âgées. Ces dernières années, le nombre de places supplémentaires dans le secteur fut principalement le fait d’entreprises privées souvent détenues par des groupes d’investisseurs. Senior Living Group, Orpea et Armonea sont les trois plus grands opérateurs commerciaux des maisons de repos et de soins en Belgique. Les trois structures sont françaises. Ensemble, elles représentent plus de la moitié des établissements reconnus comme maisons de repos du pays.

Les groupes privés qui investissent dans les maisons de repos (MR) et les maisons de repos et de soins (MRS) ne le font pas par souci de permettre aux aînés de passer les dernières années de leur vie dans un établissement confortable. Ils le font avant tout pour le profit. Car ces établissements de repos et de soins sont très rentables. Les économies d’échelle et les ‘‘gains d’efficacité’’ (faire plus avec moins de personnel) ont dopé les bénéfices. Si les actionnaires ont reçu de solides dividendes, plusieurs scandales ont éclaté sur la façon dont le personnel et les résidents sont traités. En 2017, un reportage de la VRT révélait qu’à peine 3,5 euros par jour et par occupant était consacrée aux repas dans une maison de repos. Pourtant, un séjour dans une maison de repos en Flandre coûtait en moyenne, à la famille, 59 euros par jour en moyenne, soit 1.771,5 euros par mois. Rappelons que la pension mensuelle s’élève en moyenne à 1.100 euros !

Le nombre très élevé de décès dus à la pandémie a fortement réduit la confiance des familles envers les maisons de repos. Cet été, 9.000 lits étaient inoccupés dans l’ensemble des institutions flamandes, soit plus de 10% de la capacité totale. Une fois n’est pas coutume, la réaction du ministre flamand, Wouter Beke, a été rapide: le gouvernement flamand a immédiatement alloué 122 millions d’euros pour compenser le manque à gagner. Les autorités flamandes ont été plus promptes à assurer les profits de ce secteur privé qu’à protéger la vie des aînés.

Les dirigeants du secteur restent optimistes. ‘‘Le vieillissement de la population continue et nous pourrons alors remplir à nouveau les chambres’’, déclare un cadre supérieur du Senior Living Group. Cet optimisme n’est pas surprenant : les déficits d’aujourd’hui sont pour la collectivité, mais les bénéfices de demain seront pour les actionnaires. Le secteur compte sur la pénurie de soins pour obliger les gens à payer beaucoup d’argent pour des soins de base.

Nos aînés méritent mieux ! Nous voulons des soins humains et accessibles à tous et avec un personnel bénéficiant de bonnes conditions de travail et de bons salaires. Impossible ? Tant que l’on accepte le modèle commercial, certainement. Finissons-en avec la logique de marché et la soif de profit !

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