C’est aux patrons de payer. Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

Face à la division du sommet, il faut l’unité à la base

Tract du MAS

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Que veulent le patronat et les politiciens?

Le patronat veut le plus de gains possible par un maximum de flexibilité. Le gouvernement les suit en créant encore plus de faux-emplois pour les jeunes. Ces jobs, que l’on peut refuser, nous coûtent nos revenus depuis que la chasse aux chômeurs est ouverte.

Le patronat trouve que les travailleurs sont trop coûteux. Ils vont piller de préférence la sécurité sociale. Le gouvernement collabore avec le patronat en lui donnant des milliards de diminution d’impôts (5 milliards d’euros en 2005). Maintenir les travailleurs âgés plus longtemps assure d’avoir à sa disponibilité une plus grande offre de forces de travail. Les abus des patrons sont là pour démolir les conditions et les salaires des travailleurs.

Cela explique pourquoi les gains des entreprises connaissent chaque année de nouveaux records. Ces gains sont maintenant de plus de 40 milliards d’euros ; dans les années ‘80, ils étaient encore de 40 milliards de francs belges ! Au Sommet de Lisbonne (mars 2000), il a été décidé que l’U.E., pour 2010, devait devenir le marché le plus compétitif du monde. Dans toute l’Europe, toutes sortes de mesures similaires sont prises. Les autres pays mènent avec autant d’ardeur la course à la démolition sociale, sans attendre d’être rattrapé par l’Europe. Résultat : sur le plan mondial, des super-profits pour les poches des mêmes patrons (avec des filiales dans différents pays) et un appauvrissement pour les travailleurs et leurs familles.

32 heures semaine, sans pertes de salaire

Il y a déjà 600.000 chômeurs en Belgique, mais le patronat et les politiciens veulent nous faire travailler encore plus longtemps. En réalité, ils veulent surtout s’enrichir. Pour cela ils veulent réformer le marché du travail. Non pas en répartissant le travail disponible entre tous ni en maintenant le pouvoir d’achat pour tous, mais en remplaçant les emplois à temps plein, stables et correctement payés par des jobs à temps partiel, instables et mal payés, comme en Suède ou aux Pays-Bas. Le patronat passe cependant sous silence le fait que les familles hollandaises sont sans cesse appauvries, par une forte augmentation du nombre de travailleurs précaires.

Pas touche à nos pré-pensions

Le gouvernement affirme que la sécurité sociale va à la banqueroute. “ Trop d’inactifs pour le nombre d’actifs “, disent-ils. Les jeunes et les vieux sont ainsi dressés les uns contre les autres. Le gouvernement a diminué sa participation à la sécu de 30 % en 1980 à 11 % aujourd’hui. La sécurité sociale n’a pas connu de déficit ces cinq dernières années, mais au contraire un excédent. Les pensions nous coûtaient 5,4 % du PIB en 1980, contre 5,2% à l’heure actuelle. Les pré-pensions sont un moyen pour soulager les restructurations et les fermetures; le gouvernement et le patronat veulent les supprimer. (*)

Chiffres de la sécurité sociale: http://www.cnt-nar.be/

Le sommet de la CSC se trahit, ainsi que sa base

FGTB : que faire après le 7 octobre ?

La CSC réfutait les arguments du gouvernement dans son livre “ 50 mensonges sur le vieillissement “. Pourtant, le sommet de la CSC refusait la participation à la grève du 7 octobre et a quand même annulé la grève du 10 car les pré-pensions à 58 ans, ainsi qu’un certain nombre de conditions secondaires, sont maintenues. La CSC se réjouit que le gouvernement veuille dépenser 400 millions d’euros provenant de l’augmentation des précomptes mobiliers pour les injecter dans la sécurité sociale, les patrons recevant pas moins d’1,2 milliards d’euros supplémentaires de baisse de charges. La FGTB veut -à juste titre- maintenir la pression, mais que faire si le gouvernement applique ses mesures ? Allons-nous retourner au travail la queue entre les jambes ? Y aura-t-il des réunions de militants ? Y aura-t-il des séances d’information dans les entreprises ? Discuterons-nous pour mettre en place un plan d’action ? Le sommet de la CSC, mis sous pression par sa base, prendra-t-il des initiatives ? Cela devra être discuté après le 7 octobre dans des réunions de militants.

Un réseau démocratique de syndicalistes combatifs

A quelques nuances près, tous les partis parlementaires veulent mener la même politique néo-libérale. Le MAS/LSP s’attèle à créer un réseau démocratique de syndicalistes combatifs. Ainsi nous voulons reconstruire un rapport de force dans les entreprises et les différents secteurs, et en même temps revendiquer que les prises de décisions se fassent démocratiquement. Le syndicat appartient à ses membres, mais ceux-ci sont hélas trop souvent mal informés et parfois ouvertement contrecarrés. Les appareils syndicaux sont aujourd’hui pieds et mains liés à la social-démocratie (FGTB) et aux chrétiens-démocrates (CSC), qui exécutent loyalement le programme du patronat. Les militants syndicaux ont besoin d’un parti qui traduit leurs points de vue politiques et qui soit entièrement indépendant du patronat.

Le Parti de Gauche (Allemagne) illustre le potentiel d’un parti des travailleurs

En Allemagne, le succès du Parti de Gauche (8,7%) démontre qu’un programme qui va à l’encontre du néo-libéralisme reçoit un bon écho. Nous pensons que ce potentiel existe également en Belgique. Le MAS veut aider à sa réalisation. En même temps le MAS plaide pour un programme de transformation socialiste de la société, dans laquelle la production sera organisée en fonction des besoins de tous et non pour les profits de quelques-uns.

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Première page de Lutte Socialiste