Ce jeudi, la FGTB wallonne a mené une action visant à renforcer la concertation sociale mais également à faire respecter le droit de déconfiner les luttes sociales. Environ 150 personnes ont participé, démontrant ainsi qu’en période Covid-19, il est tout à fait possible de lutter tout en respectant les mesures sanitaire, avec notamment la distribution gratuite de masques et en mettant du gel hydroalcoolique à disposition.
Lors de cette action devant l’Elysette, le siège du ministre président de la région wallonne, le président fédéral faisant fonction de la FGTB Thierry Bodson a souligné dans son discours que depuis la chute du gouvernement wallon Magnette en 2017 et l’arrivée au pouvoir du gouvernement Borsus, il n’y a pratiquement plus eu de concertation sociale. S’il y a parfois des rencontres entre patronat et syndicats, c’est surtout pour donner des informations et non pour négocier.
Le gouvernement wallon Di Rupo III qui siège depuis près d’un an n’a pas amélioré la situation, alors que c’est plus que nécessaire tout particulièrement dans ce contexte de crises sanitaire et économique. Cela démontre une fois de plus qu’un gouvernement avec le PS ne revient pas sur les attaques antisociales de la droite officielle et n’est certainement pas synonyme de progrès social. Cela, nous ne l’avons que trop souvent constaté à tous les niveaux de pouvoir.
Thierry Bodson a ensuite abordé les défis que la crise du capitalisme pose actuellement aux travailleuses et travailleurs : entre autres la lutte pour le maintien d’une sécurité sociale fédérale et pour avoir des soins de santé de qualité, mais aussi la nécessité d’une pension minimum de 1.500 euros nets par mois et d’un salaire minimum de 14 euros bruts de l’heure ou de 2.300 euros bruts par mois. Les négociations de l’Accord interprofessionnel (AIP) auront lieu en l’automne et, comme c’est souvent le cas, les organisations patronales tenteront de raboter l’enveloppe bien-être et sur base de la loi de 1996 visant à maintenir la répartition de la valeur ajoutée en leur faveur. Thierry Bodson a déclaré que s’il n’y a pas d’accord d’ici le 15 septembre – ce qu’il considère comme une possibilité – des actions pourraient prendre place dès la semaine du 21 septembre.
Si nous voulons vraiment intensifier la pression sur ces négociations et faire en sorte que ces actions soient un succès, il serait bon que les déléguées et délégués de terrain soient informés de l’avancement des négociations et qu’il y ait du matériel expliquant l’importance de l’AIP et de l’enveloppe bien-être à leur disposition. Ainsi, une campagne d’information pourrait déjà être lancée sur les lieux de travail afin de préparer chaque travailleuse et travailleur à la bataille qui sera nécessaire pour que nos besoins deviennent une priorité.
Des actions seront nécessaires au cours de la prochaine période. L’une d’elles est déjà prévue le 13 septembre à l’initiative du groupe d’action militant La Santé en Lutte. Thierry Bodson a également abordé ce sujet, en déclarant que l’action de ce jeudi illustre que l’action sociale peut avoir lieu et que la FGTB jouera son rôle en organisant des actions pour défendre les intérêts des travailleuses et travailleurs en Belgique.