Reuzegom: un cercle étudiant meurtrier, raciste et anti-travailleurs

Un an et demi après la mort de Sanda, un jeune métis décédé lors d’un baptême étudiant au cercle Reuzegom, les pratiques de torture se poursuivent. Ce n’est pas un hasard si, dans ce club élitiste, c’est un jeune à la peau foncée qui a trouvé la mort à la suite de pratiques censées donner aux autres un sentiment de pouvoir. Cette élite autoproclamée n’était pas émue au point d’oublier d’immédiatement nettoyer la scène du crime lorsqu’il est apparu qu’ils étaient allés trop loin. Leur procès commencera bientôt.

Le cercle Reuzegom a sa réputation. Les étudiants qui veulent en faire partie doivent élever un lapin durant un an, puis le tuer de leurs mains lors du baptême. Pour faire partie de cette ‘‘élite’’, il faut être dur. Un système où les membres sont sélectionnés sur base de l’humiliation des autres est un système malade.

L’enquête dévoile notamment que les responsables de la mort de Sanda n’ont pas hésité à crier ouvertement des slogans racistes à un mendiant noir ‘‘Coupons-leur les bras, le Congo est à nous’’. Ce slogan est également utilisé par le groupe néo-nazi Schild&Vrienden, un autre club de fils-à-papa. Les membres de Reuzegom viennent des quartiers huppés d’Anvers. Si le procès pour le meurtre de Sanda aura lieu dans le Limbourg, c’est en raison du fait que l’un des suspects est le fils d’un juge anversois.

Où aboutissent ces jeunes après leurs études ? L’un d’eux est assistant en droit international à la KULeuven, membre du conseil d’administration des jeunes de la N-VA à Anvers et effectue un stage à la N-VA au Parlement européen. Presque toutes les traces de Reuzegom sur Internet ont été effacées (car oui, l’élite peut facilement faire ça aussi), mais cet ancien Reuzegom est toujours répertorié comme l’organisateur du ‘‘TD annuel du champagne’’ en octobre 2016, dont l’annonce proclamait : ‘‘Même en ces temps de discipline budgétaire stricte, nous ferons sauter les bouchons de champagne dans toutes les directions.’’

Le responsable du baptême mortel avait déclaré au cours de sa campagne pour être élu à ce poste : ‘‘Cette année n’aura rien à voir avec les écoles techniques où trainent les migrants. Je veux vraiment en faire une année brutale. Une année follement brutale pour l’élite que nous sommes.’’ Mépris pour les travailleurs et mépris pour les migrants se conjuguent allégrement.

Les auteurs sont défendus par des avocats pénalistes anversois bien connus. Ils n’ont pas à faire attention aux coûts de leur défense. L’un d’entre eux a déjà effectué un travail d’intérêt général à la KULeuven. Trente heures de travaux d’intérêt général pour trente heures de torture ayant entrainé la mort. Laxiste ? Un euphémisme !

L’enquête et le procès qui arrive clarifieront notamment à quel point cette jeunesse dorée regarde les travailleurs et les migrants avec mépris. Ces jeunes se préparent en fait à intégrer l’élite en ne reculant devant aucune brutalité. C’est ainsi que sont formés les patrons et leurs collaborateurs les plus proches.

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