La saga des masques : le manque de planification menace notre santé

D’ici le 4 mai, nous devions tous avoir obtenu un masque gratuit. C’était l’échéance que le gouvernement fédéral s’était fixée. Comme chacun l’aura remarqué, ce délai n’a pas été respecté. Malgré le fait que cinq ministres sont maintenant responsables des masques, le manque de planification conduit au chaos.

Les masques sont obligatoires dans les entreprises où la distanciation est impossible et dans les transports publics. Il est également recommandé de les porter ailleurs. Mais les masques gratuits ne sont pas disponibles. Certaines communes en ont délivré, mais ce n’est pas le cas partout. Pour le ministre Geens : ‘‘Il n’est pas possible de mettre en place à court terme une production nationale qui fournisse suffisamment de masques pour tout le monde’’. C’est pourquoi un appel d’offres a été lancé. Pendant ce temps, la population a été encouragée à coudre ses propres masques.

Le 12 mars, les centres de soins résidentiels ont été fermés et les premières mesures ont été annoncées. Cependant, il a fallu attendre la fin du mois d’avril pour qu’il soit décidé de fournir des masques à tout le monde. Pourquoi si longtemps ? Il est dit que les possibilités de production sont insuffisantes mais, entre-temps, il y a des initiatives privées. Par exemple, Ontex a annoncé qu’elle pourrait lancer une production annuelle de 80 millions de masques chirurgicaux à Eeklo à partir de septembre. Pourquoi l’initiative est-elle laissée aux entreprises privées ? Le gouvernement a scandaleusement réfléchi à la manière de réquisitionner le personnel soignant, mais il n’est apparemment pas possible de réquisitionner les chaînes de production pour produire des équipements de protection.
Il est d’ailleurs remarquable que les supermarchés soient autorisés à vendre des masques à un moment où il y a encore pénurie, même concernant le personnel soignant. Selon le gouvernement, il y a suffisamment de masques en production pour permettre la vente. Pour le personnel de santé sur les genoux, c’est une nouvelle gifle : apparemment, il existe encore des stocks de masques chirurgicaux dans notre pays, mais le gouvernement n’exige pas qu’ils soient utilisés dans les soins de santé. Au lieu d’exiger les masques, le gouvernement a cédé au chantage des acteurs commerciaux.

Protéger notre santé est impossible en respectant les intérêts commerciaux. Nous avons besoin d’une approche planifiée, mais celle-ci entre en confrontation avec la course aux profits. Le manque de protection augmente le risque d’une deuxième vague d’infections et d’un nouveau confinement. Le même problème se pose avec le développement d’un vaccin : au lieu que toutes les connaissances disponibles soient partagées, les sociétés pharmaceutiques se mènent concurrence pour être les premières à commercialiser un vaccin. Cela ralentit le développement, et en laissant l’initiative aux mains du secteur privé, il peut aussi y avoir un problème dans ce domaine pour distribuer rapidement le vaccin à toute la population.

La saga des masques illustre la faillite de ce système. Réquisitionnons les lignes de production nécessaires pour assurer une approche systématique de notre protection et de notre santé !

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