Du blé pour la santé !

Pour un refinancement public d’urgence des soins de santé

Le personnel des soins de santé, toutes institutions confondues, dénonce ses conditions de travail depuis des années. Entre sous-effectifs, bas salaires, augmentation des cadences, management impitoyable et autoritaire, c’est tout un secteur qui tire la sonnette d’alarme sur son vécu et les conséquences dramatiques des choix politiques insensés sur la qualité des soins. Au début de la législature du gouvernement Michel, de nouvelles coupes sombres ont été imposées à ce secteur déjà grièvement touché. Arrêts de travail, grèves, manifestations n’ont été jusqu’à présent accueillis qu’avec mépris par la classe dirigeante.

Par Karim, délégué permanent CGSP-Brugmann et membre du collectif La Santé en Lutte

La pandémie actuelle a mis en pleine lumière le dénuement des soins de santé. Les négligences des gouvernements successifs envers ce secteur ne peuvent plus être niées. Les coupes budgétaires dans les soins de santé de ces dernières années et l’absence d’écoute et de réaction du gouvernement face aux difficultés éprouvées dans le secteur ont pesé lourdement sur les conséquences de la pandémie. Un personnel épuisé et en sous-effectif a dû gérer des situations extrêmement graves et compliquées, avec un afflux de patients critiques jamais vu auparavant.

Les soins de santé, ce sont aussi des maisons de repos lâchement abandonnées, sans matériel ni test. Des situations dantesques ont été créées, souvent fatales pour les pensionnaires et le personnel. Il aurait été techniquement possible de soigner tout le monde dans les meilleures conditions si le monde politique avait écouté les revendications légitimes portées par le personnel des institutions de soin depuis des années. Mais ces derniers ont dû faire face, seuls, à l’incurie des responsables politiques.

Le recul du gouvernement

C’est dans ce contexte que le gouvernement a dernièrement fait passer en force deux arrêtés royaux dans le cadre des pouvoirs spéciaux : le premier concernant la réquisition du personnel soignant et le second la délégation de certains actes infirmiers à du personnel non-qualifié. Ces deux arrêtés royaux ont comme vocation première de pallier le manque d’effectifs et de se préparer à une deuxième vague en forçant la main au personnel en première ligne. Ce dernier a pourtant fait de son mieux sans relâche pendant des semaines ! Cela a été vécu comme une insulte et une humiliation par les travailleuses et travailleurs de soin, à juste titre.

L’action très médiatisée du personnel de l’hôpital Saint-Pierre lors d’une visite de la Première ministre, combiné à des préavis de grève déposés par différentes organisations syndicales, a forcé le gouvernement Wilmès à suspendre l’application de ces deux arrêtés royaux légitimement décriés. C’est une première victoire mais le combat doit continuer.

Construisons la riposte

Pour l’ensemble des travailleuses et travailleurs en première ligne et toutes celles et ceux qui subissent de plein fouet la politique antisociale depuis des années, il est crucial d’obtenir des victoires. Cela permet de reprendre confiance en notre force. La question du refinancement des soins de santé et de la sécurité sociale est un de ces terrains de lutte sur lequel on doit s’engager activement pour tenter d’obtenir de telles victoires. Pour cela, il sera nécessaire de mobiliser le plus largement possible et d’investir les rues en nombre. Mais il faudra aussi agir par la grève partout où cela sera possible. La santé concerne tout le monde, tant travailleuses et travailleurs du secteur que la population en général.

Construisons un mouvement populaire large pour refinancer nos soins, améliorer les conditions de travail et offrir des soins de santé de qualité pour toutes et tous ! Arrachons des victoires qui peuvent redonner confiance à l’ensemble de notre camp ! Mobilisons tous ensemble pour la manifestation de La santé en lutte du 13 septembre 2020 !

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