Les politiciens sont-ils devenus hypnotiseurs ? “Austérité, austérité, encore austérité”, des mots répétés tels une complainte, avec comme une senteur de parfum capiteux. Cette lamentation fait le tour du globe, le public doit partout être convaincu qu’il FAUT rembourser les dettes réalisées pour sauver les banques, ces joueurs pathologiques accros à la logique de casino. Ceux-là, ils peuvent bien compter sur la compassion de l’Union Européenne. Sous peine d’amendes, les pays membres de l’UE seront contraints et forcés de ne plus présenter de budgets comprenant des déficits ! Accepter une telle Europe, c’est forcer des millions de familles de travailleurs à ne plus compter que sur la charité.
Par Els Deschoemacker
Sous prétexte de le protéger, notre modèle social européen flanche de plus en plus sous les coups de boutoir des mesures d’austérité. C’est un (mauvais) tour de passe-passe vieux comme le monde ! Di Rupo n’est en cela pas fort différent de ses collègues néolibéraux de Belgique ou d’ailleurs. Chaque baisse de la notation du pays, chaque envolée du taux d’intérêt, chaque révision à la baisse des perspectives de croissance économique,… sont autant d’occasions d’aller encore plus loin dans la casse sociale. Nous devrons nous plier à ce qu’exige l’Europe! Les partis traditionnels ont tous intégré cette pensée unique néolibérale. Quelques voix disent comprendre la colère des travailleurs, comme Laurette Onkelinx (PS), ‘‘parce qu’il n’y a pas eu de véritable concertation.’’ Mais le problème, ce n’est pas le ‘‘déficit de dialogue’’, c’est le projet lui-même ! C’est comme s’il n’était pas possible de faire autrement que de faire payer aux travailleurs et à leurs familles la facture de la crise avec une pauvreté, une crise sociale et un taux de chômage grandissants.
Aucune alternative ?
Depuis début décembre, les syndicats mobilisent – à juste titre – pour se faire entendre. Leurs revendications : un plan de relance économique pour des emplois de qualité ; une annulation de toutes les mesures antisociales sur la fin de carrière ; le maintien du pouvoir d’achat ; une réforme de la fiscalité qui cible les revenus des fortunes, des capitaux et des profits ; la fin des attaques contre les services publics et des engagements concrets pour une Europe sociale.
Ne nous laissons pas faire ! Un ouragan d’austérité aveugle à tous niveaux nous menace. Opposons-lui un ouragan de protestations afin de briser toute attaque et de réaliser ces revendications syndicales dont on parle si peu dans la presse. Une grève générale de 24 heures bien organisée et massive doit constituer le tremplin vers une organisation conséquente de toute la classe des travailleurs à travers un bon plan d’actions et de nouvelles grèves, jusqu’à ce que le gouvernement fasse marche arrière ou qu’il tombe !
Le mouvement des travailleurs ne peut toutefois pas faire l’économie d’une discussion sur sa représentation politique, contre tous ces politiciens qui se retrouvent dans l’autre camp à la table de négociation. Un nouveau parti de masse est nécessaire – pour et par la classe des travailleurs – tant pour la lutte que pour défendre une alternative à ce système capitaliste qui nous réserve un avenir de crise et de pauvreté.
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