La société de matelas Veldeman Bedding veut accorder une prime à tous ceux qui se rendront au travail lundi, journée de grève générale contre l’austérité. Cet exemple illustre que tous les arguments avec lesquels on nous rabâche les oreilles à longueur de temps contre les augmentations de salaire ne valent rien. Si la marge existe pour accorder une prime de 30 euros, pourquoi cela ne devrait-il pas être maintenant une habitude mensuelle en augmentant les salaires ?
La direction de Veldeman Bedding veut éviter que la grève générale des secteurs public et privé du 30 janvier ne soit un succès, et a fièrement annoncé aux médias sa décision de donner cette fameuse prime à ceux qui seront présents pour travailler. Cette société emploie 150 travailleurs, dont la moitié environ envisage de partir en grève. Selon la direction, il n’en resterait plus maintenant que 20.
Il s’agit là d’une vieille tactique anti-grève. Il y a un siècle, on distribuait de la soupe gratuite pour maintenir les travailleurs au boulot, et c’est aujourd’hui une prime de 30 euros. Les syndicats sont, bien naturellement, indignés et parlent de harcèlement.
La direction de l’entreprise a refusé des années durant de satisfaire les revendications des travailleurs concernant les chèques-repas, en disant systématiquement qu’il n’y avait pas suffisamment d’argent en caisse pour faire face à une hausse de la valeur des chèques-repas. Mais la société parvient tout de même à avoir un chiffre d’affaires d’environ 181.000 euros par jour, et la marge existe bel et bien pour accorder une prime de 30 euros. En d’autres termes, de l’argent, il y en a.
Peut-être cet acte anti-grève doit-il maintenant être utilisé pour exiger une augmentation effective des salaires. Si la direction peut bien payer 30 euros par travailleur en plus, cela peut très certainement être le cas sur base régulière. Ce vieil argument du »pas d’argent dans les caisse » vient d’être balancé à la poubelle.