Grogne dans l’enseignement flamand. Il faut un plan d’action pour plus de moyens

“Le mécontentement dans le secteur de l’enseignement est grand, et croît de jour en jour”. Ainsi s’ouvre le cahier de presse que les syndicats de l’enseignement flamand ont distribué le 31 août sous le titre ‘Vers une rupture de confiance?’. Le texte passe au crible de la critique les plans d’austérité du ministre de l’Enseignement Vandenbroucke et réfute sa campagne mensongère dans les médias. Mais il faudra attendre, semble-t-il, pour un plan d’action qui soit à la mesure de l’ampleur des coupes d’austérité.

Simon Van Haeren

Tout l’été, le ministre a essayé d’influer sur l’opinion publique avec des chiffres falsifiés et tirés de leur contexte. Ainsi, il a déclaré vouloir investir 600 millions en plus dans l’enseignement. Pourquoi ces mensonges? Le ministre se rend compte du fait que la résistance contre ses mesures va se construire, et il veut déjà se couvrir. Répandre des mensognes dans les médias est une tactique éprouvée pour isoler le personnel de l’enseignement du reste de la population. Le gouvernement ne manquera pas de se servir des coupes d’austérité dans la sécurité sociale et dans les pensions pour essayer de dépeindre l’enseignement comme un ‘secteur gâté’.

Au niveau de l’emploi, le plan de VDB signifie la perte de 1534 emplois (équivalents temps pleins) et la supression des pools de remplacement (2000 emplois). Moins de personnel avec de plus en plus de nouvelles tâches et de responsabilités sans aucun encadrement complémentaire. Il est inévitable que la pression du travail atteingne des sommets. Et malgré cela, le gouvernement refuse d’admettre qu’il y a un manque de personnel dans l’enseignement…

7% du PIB pour l’enseignement!

Les syndicats exigent que le budget de l’enseignement soit relevé à au moins 7% du Produit intérieur brut régional. C’est ce qu’ils nomment un investissement nécessaire afin de maintenir la qualité de notre enseignement. Depuis les années 70, ces investissements ont chuté de plus de 7% du PNB (à ce moment, l’enseignement était encore une matière nationale) jusqu’à environ 4% aujourd’hui; les revendications syndicales ne visent donc qu’à corriger 20 années de sous-financement.

Pas question cependant de refinancer l’enseignement avec du capital privé, comme l’envisage le gouvernement. Cela signifierait en effet la privatisation de l’enseignement. Les Etats-Unis peuvent servir d’exemple: deux tiers des moyens de l’enseignement y proviennent des entreprises. On en connaît les conséquences.

Qu’attend la direction syndicale? Il est temps d’agir!

Malgré l’ampleur des coupes d’austérité, la direction syndicale refuse d’appeler à des actions sérieuses. Pendant tout l’été, les militants étaient invités à se ‘tenir prêts’, maintenant qu’il y a offensive, nous nous demandons toujours où en est la contre-offensive. Seules des actions ludiques sont prévues à l’occasion de la Journée de l’Enseignant – le 5 octobre – devant quelques écoles de la région de Leuven (l’arrondissement du ministre) où on distribuera symboliquement des sachets avec une pomme et un oeuf.

VDB s’y est déjà préparé et mène lui-même campagne: lors de la Journée de l’Enseignant, il enseignera lui-même pendant une journée. Ce sera un tête-à-tête convivial entre le ministre et la direction syndicale. Est-ce que la direction syndicale croit encore en Saint-Nicolas? Si nous voulons la satisfaction de nos revendications, il faudra lutter. Nous ne voulons pas de pommes et d’oeufs, mais une grève de 24 heures avec une campagne d’information envers les lycéens/étudiants et leurs parents pour expliquer pourquoi l’enseignement a besoin de 7% du PIB.

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