L’année passée, l’université de Liège avait connu une atmosphère inhabituelle rythmée par la lutte contre l’augmentation du minerval et une campagne pour l’élection de la représentation étudiante. Ces deux campagnes avaient reçu l’appui de nombreux étudiants. Une mobilisation de 300 à 400 personnes s’était soldée par l’occupation du rectorat pendant presque 24h. Mais cette année, que reste-t-il de ce mouvement?
Simon Hupkens
La lutte contre l’augmentation du minerval avait débouché sur un accord avec la direction. L’université avait mis en place un “moratoire” d’un an sur l’augmentation du minerval. Cette victoire avait été possible grâce à la mobilisation d’étudiants venus d’horizons militants très différents réunis au sein d’un collectif: le SAEL (syndicat autonome des étudiants liégeois).
EGA avait participé activement à cette initiative et aux élections qui avaient suivi, permettant à 4 de nos camarades d’être élus à l’assemblée étudiante. Mais il était déjà clair pour nous que ces mandats n’étaient qu’un moyen d’amplifier et de catalyser le mouvement contre l’augmentation du coût des études. Il nous semble en effet que l’expérience de l’année passée a prouvé que l’on n’obtenait rien sans la participation d’un maximum d’étudiants et des mobilisations massives afin de faire plier la direction. Il n’en va pas de même pour les autres militants avec qui nous avons collaboré. Ayant intégré depuis cette année l’exécutif de la représentation officielle des étudiants de l’université, ils songent avant tout à négocier avec le rectorat la reconduction de l’accord. Cette nouvelle bureaucratie, puisque c’en est bien une, est animée des meilleures intentions du monde: progressiste, elle entend militer pour une liberté d’accès accrue aux études. Mais elle ne semble pas tirer les mêmes conclusions que nous.
Plutôt que de préparer son entretien avec la direction, elle devrait se consacrer dès maintenant à la construction d’un mouvement large des étudiants qui pourrait montrer au recteur que les étudiants soutiennent ses revendications. Au delà de ça, cette mobilisation pourrait contribuer à rendre les étudiants acteurs à part entière du processus, conscients et critiques face à la direction, élaborant eux-mêmes leurs moyens de lutte et leurs revendications. EGA, en tout cas, n’a pas attendu les négociations avec le recteur pour relancer les mobilisations de l’année passée.
Si nous sommes seuls à mener campagne sur ce thème pour le moment, nous sommes certains de pouvoir compter sur le soutien d’un nombre grandissant d’étudiants, organisés ou non. Il va de soi que dès que la lutte s’élargira, nous ne resterons pas seuls à mener des actions dans notre coin: nous mettrons tout en oeuvre pour mener cette campagne de façon unitaire.