Protection maximale des travailleurs, qu’ils soient au travail, à la maison ou au chômage temporaire

Travailleuses et travailleurs confinés

En conséquence de la gravité de l’épidémie et de l’impact désastreux de la politique néolibérale sur les soins de santé, le respect des mesures de confinement s’impose. Cela nécessite de nombreux sacrifices, tout particulièrement de la part des familles les plus pauvres. Mais ces précautions sont mises en péril parce que les patrons et les gouvernements veulent que les affaires continuent, alors que le personnel de santé supplie que nous respections un confinement strict. C’est une décision scandaleuse.

  • Ceci est une partie du programme plus global du PSL face à la crise du coronavirus auquel vous pouvez accéder en cliquant ici.

Les activités non-essentielles sont toujours autorisées, tant qu’une distanciation sociale est assurée sur le lieu de travail. En de nombreux endroits, il a fallu l’entrée en action des travailleurs pour imposer le respect de cette mesure pourtant largement insuffisante. Une liste de secteurs essentiels a été établie par le gouvernement fédéral, en respectant les volontés du patronat pour qui cette liste devait être la plus large possible, jusqu’à inclure l’activité de la multinationale brassicole InBev ! D’autre part, sous le prétexte de l’activité effectivement indispensable de certaines entreprises d’un secteur (une entreprise qui produit des blouses médicales par exemple), c’est la totalité de celui-ci qui est déclaré crucial. Non seulement les activités non-essentielles représentent un risque de contagion mais, de plus, certaines entreprises non-essentielles utilisent du matériel qui fait défaut à l’effort hospitalier, dans la chimie par exemple.

Le mouvement des travailleurs et les représentants élus des travailleurs dans les Comités pour la prévention et la protection au travail (CPPT) doivent prendre l’initiative et constituer le noyau de comités anti-crise pour évaluer la pertinence ou non de maintenir l’activité de leur entreprise. Des CPPT doivent être instaurés dans toutes les entreprises à partir à partir de 20 travailleurs, faute de quoi l’entreprise devrait être saisie par les autorités et placée sous contrôle et gestion démocratique des travailleurs.

Ces comités doivent notamment avoir à charge d’établir un plan visant à déterminer quels sont les lieux de travail, entreprises ou secteurs essentiels, quels travailleurs peuvent être déployés à cette fin, et comment fermer dans les plus brefs délais les entreprises non-essentielles encore en activité. Ces comités devraient également permettre d’assurer que tout le matériel de prévention (masques, désinfectants,…) aille en priorité vers le secteur des soins et les autres secteurs essentiels (nettoyage, transport, chaîne alimentaire, ramassage des déchets, etc.). Les personnes qui travaillent dans une entreprise non essentielle devraient également pouvoir temporairement aider le secteur des soins et les entreprises essentielles.

Toute personne contrainte à ne pas travailler doit être protégée des soucis financiers. Les loyers, les hypothèques ou le coût de la vie ne vont pas diminuer. Et même si le paiement de certaines choses va être différé (les loyers par exemple), ce n’est qu’une solution à court terme. Il faut garantir le maintien du revenu durant toute la durée de la crise et au-delà. L’augmentation de l’allocation de chômage temporaire de 65 % à 70 % du salaire est un premier pas, mais c’est insuffisant. Le salaire doit être garanti à 100%, avec assistance des autorités publiques uniquement sur base de besoins prouvés, y compris dans le cas de faux-statuts d’indépendants.

Le travail intérimaire et les flexi-jobs se sont largement développés ces dernières années. Il faut mettre fin au travail précaire et assurer à chacune et chacun des contrats de travail décents, avec CDI et salaire horaire d’au moins 14 euros de l’heure. Lorsque cela n’est pas possible, une allocation de chômage inconditionnelle doit être assurée, avec un montant qui dépasse le seuil de pauvreté, en tant que première étape vers une allocation qui permet de réellement vivre dignement.

Travailleuses et travailleurs en activité

Celles et ceux qui travaillent devraient avoir librement accès aux mesures de protection telles que les masques de protection. Dans de nombreux secteurs qui s’avèrent aujourd’hui essentiels, les salaires sont très bas. Y augmenter les salaires est donc une priorité. Les promesses de primes uniques, souvent sans versement de cotisations à la sécurité sociale, ne devraient pas remplacer ces augmentations. Mais l’augmentation de la charge de travail dans les supermarchés, par exemple, devrait s’accompagner d’une prime de risque. Afin d’éviter que les travailleurs malades ne continuent à travailler pour des raisons financières, cette prime doit être entièrement convertie en une indemnité de maladie. La réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires doit permettre d’éviter l’épuisement rapide d’un personnel indispensable face à une crise de longue durée, mais aussi permettre une meilleure organisation de la garde d’enfants suite à la suspension des cours, par exemple. Sur ces lieux de travail, des comités de crise organisés démocratiquement doivent être mis en place en reposant sur les CPPT.

Le personnel des secteurs essentiels devrait bénéficier d’une protection suffisante offerte gratuitement. Le contrôle de cette situation ne doit pas être laissé aux politiciens, aux patrons ou aux conseils d’administration. Ce sont les travailleurs eux-mêmes qui savent le mieux ce qu’il faut faire.

Nous exigeons :

  • L’arrêt de toutes les activités économiques non-essentielles (hors des soins de santé, du nettoyage, des transports, de la chaîne alimentaire, du ramassage des déchets, etc.).
  • A travail essentiel, salaire essentiel et conditions de travail décentes. Stop aux statuts précaires : un emploi = un contrat à temps plein. Introduction d’un salaire minimum de 14 euros/heure.
  • Le personnel des secteurs clés doit être correctement rémunéré. Une prime de risque pour le personnel des supermarchés, entre autres, peut être envisagée, à condition qu’elle ne remplace pas des augmentations de salaire qui ne soient pas limités à cette crise.
  • L’indemnisation des pertes subies par les travailleurs en raison de l’annulation de vacances, de concerts, ou d’autres activités, sauf sur base de besoins prouvés.
  • Le versement de la totalité du salaire aux travailleurs par les entreprises sans aide de l’Etat, sauf sur base de besoins prouvés.
  • L’indemnisation sur base de besoins prouvés des petites entreprises et des indépendants qui se retrouvent en difficulté à cause de la crise.
  • En attendant le maintien des salaires et la nationalisation du secteur de l’énergie, l’annulation temporaire des factures d’énergie, des loyers et des hypothèques pour les personnes en difficulté.
  • Le contrôle des prix par des comités de crise dans le secteur de la distribution et par la communauté en général afin de lutter contre la spéculation.
  • La suppression des statuts précaires : un emploi = 1 CDI à plein temps!
  • Le relèvement des allocations sociales au-delà du seuil de pauvreté (estimé à 1 198,6 euros pour une personne isolée en 2018), comme première étape vers des allocations qui permettent de réellement vivre dignement.
  • L’arrêt de la chasse aux chômeurs et la suppression du stage d’attente !
  • L’instauration du salaire minimum de 14 euros/h.
  • L’instauration d’une pension minimum de 1500€ net.
  • La réduction collective du temps de travail avec embauches compensatoires et sans perte de salaire vers les 30h/semaine.
  • L’instauration de comités de crise organisés et gérés démocratiquement composés d’experts sanitaires, de représentants de collectivité locale et des travailleurs pour déterminer quelles sont les activités essentielles et en superviser le fonctionnement.
  • L’expropriation et la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs et de la collectivité des entreprises qui tentent de se déroger à leurs obligations envers leur personnel, par exemple en poussant ce dernier à prendre ses congés durant la crise ou en mettant en place leur propre comité anti-crise.
  • L’expropriation et la nationalisation sous contrôle et gestion des travailleurs et de la collectivité des entreprises qui procèdent à des licenciements collectifs.
Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai