Pourquoi faire grève le 30 janvier ?

Les trois syndicats veulent empêcher que le gouvernement et les patrons ne nous fassent payer la crise de leur système de profit. Si ce gouvernement de casse sociale ne change pas fondamentalement ses projets, ils menacent de mettre le pays à plat le 30 janvier. Les 99% qui doivent subir cette politique décidée par les 1% par-dessus nos têtes ont donc tout intérêt à ce que cette grève soit un succès.

Tract du PSL

Tract en version PDF

Nous sommes tous responsables? FAUX

Pour l’instant, personne n’ose nier que la crise a été causée par la cupidité des banques et autres spéculateurs. Mais on tente de nous rendre également responsables, car nous aurions nous aussi tenté de rendre notre épargne la plus rentable possible. Nous sommes tous dans le même bain, selon cet argument. Dans le même bain ? Les 99% ne l’avaient pas remarqué…

En danger

  • 5.000 emplois à BPost
  • La prestation de services des TEC et de la STIB
  • Les statuts à la SNCB
  • Les pensions (des fonctionnaires, le crédit-temps,…)
  • Le droit à une retraite anticipée
  • Les allocations des chômeurs et des invalides
  • Le stage d’attente
  • Les soins de santé et l’enseignement
  • L’emploi dans des entreprises privées telles qu’ArcelorMittal, Duracell, BRC…
  • Les notes de gaz et d’électricité
  • Et d’ici peu l’indexation des salaires

Nous vivons au-dessus de nos moyens. FAUX

Les fortunes des familles belges représentent 1.700 milliards €, soit cinq fois le montant total de la dette publique. Alors que 341 milliards € se trouvent chez les 1% les plus riches, les 50% les plus pauvres possèdent ensemble 235 milliards €. Ces grandes fortunes ne se sont pas construites par le travail. En 2009, le revenu annuel d’Albert Frère était de 3,9 millions €, ce qu’un salarié ne pourrait en moyenne obtenir qu’en travaillant 130 ans environ. Albert Frère gagne d’avantage en dividendes et en redistribution de bénéfices grâce aux actions de diverses entreprises. Ces gens-là payent en moyenne 11% d’impôts, quasiment rien même pour les plus gros d’entre eux. En 2010, les sociétés cotées en Bourse ont distribué 4,4 milliards € de dividendes. On parie qu’Albert Frère considère que le commun des mortels vit au-dessus de leurs moyens ?

Nous vivons plus longtemps, il est normal de travailler plus longtemps. FAUX

En 1960, la moyenne d’espérance de vie était de 70 ans, pour presque 80 en 2007. En 1960, on travaillait en moyenne 2.289 heures par an, contre 1.611 en 2007, soit presque 30% de moins. Mais par contre, depuis lors, nous sommes passé d’une productivité moyenne de 11,89 $ par heure en 1960 à 53,18 $ aujourd’hui (en prenant la valeur du dollar en 2007 pour base comparative). Cela provient des améliorations technologiques, de l’augmentation de la formation et, surtout, d’un rythme de travail beaucoup plus élevé. Tout cela, avec l’augmentation du nombre d’employés (passé de 3,5 à 4,3 millions), a entraîné un quasi quadruplement de la valeur annuelle de la production totale dans notre pays (de 97,5 milliards $ à 371,5 milliards $).

Trop de gens profitent de la sécurité sociale. FAUX

La génération actuelle de travailleurs serait-elle plus fainéante et plus bête que la précédente ? Ou alors se pourrait-il que la formation demandée et le rythme de travail soient tellement élevés que plus de gens ne suivent plus ? Tout le monde ne peut être le plus intelligent, le plus rapide, le plus beau, le plus jeune, ou le plus endurant. Une maladie, un accident, une mauvais passe, peuvent ruiner notre vie. Certains se sont découragés, peut-être bien. Dans les années 60, un salaire suffisait à entretenir une famille, mais c’est désormais loin derrière nous. Il était aussi possible de faire carrière dans la fonction publique, mais elles sont devenues des entreprises soumises à la concurrence. Nombreux sont ceux qui dépendent d’emplois faiblement rémunérés et précaires, avec de longues période sans travail.

Seuls les assainissements peuvent nous sortir de la crise. FAUX

Nos collègues grecs ont dû sacrifier 40% de leur revenu, suivis de près dans cette spirale par nos collègues portugais, irlandais, espagnols et italiens. Mais le remède ne fonctionne pas, il conduit au contraire à une crise plus intense encore. Les déficits budgétaires et les dettes publiques ne diminuent pas, elles sont en constante augmentation. Nous avons échappé à ce sort parce que nous n’avions pas de gouvernement. Notre économie a bien tourné. Mais maintenant, les politiciens veulent lancer une avalanche d’austérité. La croissance économique va se gripper et des coupes plus drastiques vont suivre. L’accord gouvernemental a été scellé pour répondre aux désirs de l’Europe.

Avec la grève, on n’obtient rien. FAUX

Tout ce que nous avons obtenu – la journée des 8 heures, le droit de vote, l’abolition du travail des enfants, les négociations sur les salaires et les conditions de travail – les anciens l’ont gagné par la grève. Ces luttes ont demandé de grands sacrifices, mais c’est ce qui nous a donné ce bien-être qu’on veut aujourd’hui nous enlever. Ce ne sont pas les grévistes à leurs piquets, mais bien les patrons et le gouvernement qui prennent la population en otage. Et quand leur propagande échoue, ils imposent leurs conditions unilatéralement, par procuration, comme en Belgique ou en remplaçant des gouvernements élus par des technocrates.

Les directions syndicales ne vont-elles pas finalement conclure un petit accord ?

La meilleure manière d’éviter cela, c’est d’argumenter au maximum en faveur de la grève dans notre entourage. Si possible au boulot, avec des réunions d’information au cours d’arrêts de travail. Le mieux est d’ailleurs de formellement y soumettre la grève au vote, pour qu’elle soit réellement portée par la base des syndicats. Une grève décrétée d’en haut peut facilement être arrêtée d’en haut tandis que si nous faisons tout reposer sur la base, nous assurons qu’elle a son mot à dire.

Il n’y a pas d’alternative

Vraiment ? La classe des travailleurs est néanmoins parfaitement capable de gérer l’économie, ce qu’elle fait déjà maintenant d’ailleurs, mais au service des 1%. Pourquoi ne pas nationaliser le secteur financier dans son ensemble, avec compensation pour les petits actionnaires sur base de besoins prouvés ? Pourquoi ne pas collectiviser la sidérurgie ? Mittal & Co n’accordent aucune attention à l’acier ou à la collectivité, seul compte le profit. Pourquoi ne pas nationaliser le secteur de l’énergie pour vraiment contrôler les prix ? Ne serait-ce pas mieux une économie au service des besoins de chacun plutôt qu’au service des profits de l’élite ? Voilà ce que nous entendons par ‘‘socialisme démocratique’’.

Un nouveau parti des travailleurs

‘‘Le PS nous a trahi, humilié et abandonné’’ ont récemment dénoncé des militants de la CGSP-Hainaut occidental. De plus en plus de gens en ont marre de la ‘‘politique du moindre mal’’ du PS ou d’ECOLO. La classe des travailleurs, les 99%, ont besoin d’hommes et de femmes politiques qui défendent leurs actions et qui travaillent au salaire d’un collègue de travail et non à celui d’un topmanager. Les syndicats doivent rompre tous les liens qui les lient aux divers partis d’austérité MAINTENANT. Il nous faut un parti composé d’un personnel politique du même type que les dizaines de milliers de militants syndicaux qui sont bénévolement actifs pour leurs collègues. C’est en ce sens qu’en Flandre, le PSL participe à Rood, la nouvelle initiative politique autour de l’ancien candidat à la présidence du SP.a Erik De Bruyn, qui a récemment claqué la porte de ce parti.

En Europe et au niveau international

L’Europe, le FMI, la Banque Mondiale et les marchés financiers s’accrochent à leurs intérêts. Partout à travers le monde, leurs politiques font face à la colère de millions de jeunes, de travailleurs,… Cette contestation se développe même sans claire idée d’une alternative, sans mot d’ordre des syndicats, d’un parti ou d’une autre structure. Quel serait le résultat d’un mot d’ordre commun ? Au début du siècle dernier, la journée des 8 heures a été conquise pays après pays dans le monde occidental, ce n’est qu’ainsi qu’elle a pu être préservée si longtemps par la suite. Maintenant encore, une alternative à ce système de profit doit être défendue au niveau européen et international.

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