Des centaines de Nigérians se sont réunis vendredi dernier aux portes de l’ambassade du Nigéria afin d’y démontrer leur solidarité avec leurs frères et sœurs qui, dans leur pays d’origine, sont entrés en lutte contre la suppression des subsides des autorités sur le carburant. En effet, cela a directement signifié une hausse brutale des prix des denrées de base pour la population. Ce lundi 9 janvier se déroule d’ailleurs au Nigéria une grève générale sur cette question, la première grève générale de l’année 2012 au niveau mondial.
Lors de cette action, organisée rapidement par la campagne “#OccupyNigeria”, des membres de la diaspora nigériane, tant de nouveaux arrivants que des Londoniens de longue date, ont occupé les rues en chantant “Solidarity forever” et en criant des slogans contre le gouvernement Jonathan et ses récentes attaques contre les masses. L’atmosphère était faite d’une confiance renforcée par les nouvelles des préparatifs de la grève générale de ce lundi au Nigéria. Seule la lutte paie, et cette vérité était bien présente lors de la protestation devant l’ambassade.
Les slogans sur les pancartes dénonçaient la suppression des subsides, et dénonçaient aussi les abus de cette classe criminelle qui dirige le pays et contre tous ceux qui pillent les richesses du pays. Une pancarte disait notamment : “Les Nigérians, partout à travers le monde, disent non aux politiques du FMI”. De nombreux manifestants faisaient directement le lien entre les attaques contre les subsides sur le carburant et la contradiction grotesque qui existe entre les conditions de vie luxueuses de l’élite et des multinationales qui pillent les richesses du pays face aux conditions des masses qui ne bénéficient aucunement des revenus du pétrole et souffrent d’une grande pauvreté dans un contexte de manque d’infrastructure et de services publics.
Des membres du Socialist Party (section du CIO en Angleterre et Pays de Galles) ont également participé à cette action, en distribuant notamment le matériel politique produit par le Democratic Socialist Movement, section du CIO au Nigéria. Le tract du DSM défend la construction d’une lutte de masse, contrôlée démocratiquement par la base au travers de comités de travailleurs et de pauvres groupés autour du programme d’un gouvernement des masses de travailleurs. Nous défendons la propriété publique et démocratique des ressources naturelles du pays, afin de résoudre les problèmes fondamentaux des masses. Cette approche a pu compter sur un écho enthousiaste. Au moment où les gouvernements capitalistes, partout à travers le monde, accélérant le pas de leurs attaques contre les pauvres, la solidarité internationale et l’unité dans la lutte sont des éléments plus importants que jamais.