Appel des Syndicalistes CONTRE le Fascisme pour la manifestation anti-NSV du 15 mars 2012 à Louvain

Une période importante s’annonce pour tous les travailleurs, et pour les syndicalistes plus particulièrement. La lutte déterminera qui payera la crise économique : ceux qui en sont responsables ou ceux qui l’ont déjà payée. La voie suivie par le gouvernement ne laisse aucun doute : il offre bien volontiers 4 milliards d’euros à Dexia afin de sauver les spéculateurs, mais une nationalisation d’ArcelorMittal pour 1 milliard d’euros destinée à sauver des centaines d’emplois (600 chez ArcelorMittal et plusieurs fois ce nombre chez les sous-traitants) est un sujet tabou.

Stopper les assainissements annoncés ne sera pas simple. Tous les partis représentés au Parlement sont favorables à ce que ce soit à la population ordinaire de payer la crise. Le taux moyen d’imposition que les 1000 entreprises les plus grandes paient en Belgique n’est plus que de 5,8%, alors que le taux officiel d’imposition sur le revenu des sociétés est de 34%. La déduction des intérêts notionnels nous coûte 5 milliards d’euros chaque année. Mais durant les négociations gouvernementales, même les plus timides tentatives de faire contribuer les entreprises ont été retirées. Les partis de l’opposition parlementaire peuvent bien critiquer, c’est la même logique de casse sociale qu’ils appliquent ou ont appliqué aux gouvernements régionaux et ailleurs.

Nous avons besoin d’un parti à nos côtés pour nous protéger de la soif de profit des entreprises et des actionnaires, d’un parti défendant les intérêts des travailleurs et de leurs familles, avec un personnel politique qui travaille au salaire d’un collègue, pas à celui d’un manager. Bref, nous avons besoin d’un nouveau parti de gauche des travailleurs, capable d’unir les diverses tendances du mouvement ouvrier et de se construire de la base par la pratique du débat démocratique. Mais tant que cela n’existe pas, nous sommes obligés de nous appuyer sur la force que nous connaissons: notre action syndicale. Nous connaissons l’importance d’une délégation syndicale qui fonctionne correctement et d’un noyau militant, surtout dans une période de lutte et encore plus lorsque cette lutte peut durer des semaines, des mois voire des années. Nous savons aussi combien il est important de systématiquement développer nos noyaux militants et de les renouveler avec de jeunes travailleurs.

Cela peut être il y a longtemps pour certains, mais de nombreux militants syndicaux ont connu pour première activité les manifestations du Front antifasciste, le FAF, dans les années ’70 et ’80. Pour les plus jeunes, ce fut à partir des années ‘90, entre autres avec les actions de la campagne antifasciste flamande Blokbuster. Cette dernière décennie, Blokbuster a sauvegardé – à contre-courant de l’acceptation répandue de l’extrême droite – la bonne tradition de la manifestation annuelle contre les fascistes du NSV, l’association des étudiants nationalistes. Nous ne pouvons laisser cette lutte à des écoliers, des étudiants et des jeunes travailleurs aux contrats précaires. Ils sont nos futurs militants, ceux dont nous aurons encore fortement besoin. Nous devons dès maintenant gagner leur confiance en leur montrant que les délégations syndicales sont à leurs côtés.

Quand les partis officiels de ‘‘la gauche ou du centre’’ appliquent une politique d’assainissements drastique et de droite, la droite a la possibilité d’adopter un profil anti-establishment, certainement en l’absence d’un authentique parti ouvrier. A l’heure actuelle, en Flandre, il s’agit surtout de la N-VA, avec sa rhétorique populiste de droite, mais dès qu’elle sera démasquée avec une future participation au pouvoir, l’extrême-droite du Vlaams Belang sera prête à prendre la relève. Sa stratégie est celle de diviser pour régner. De nombreux politiciens, y compris des partis de l’establishment, reprennent cette rhétorique. Ne nous laissons pas entrainer dans ces tentatives de division et mettons au contraire en évidence les intérêts communs des travailleurs dans toutes les régions du pays. Les véritables ennemis ne sont pas les 99% de travailleurs immigrés, bruxellois, wallons ou flamands, mais le 1% de patrons qui nous divisent afin de pouvoir empocher des profits record.

En mars 2012, le NSV organise son annuelle marche de la haine, chaque année dans une ville universitaire flamande différente. Cette fois-ci, c’est au tour de Louvain.

Le NSV est un vivier de formation pour les futurs dirigeants du Vlaams Belang (et aussi de la NVA). Il ne rechigne pas à recourir à la violence afin d’imposer ses idées. Immigrés, demandeurs d’asile, LGBT et tous ceux qui ne partagent pas leurs idées en général courent un réel danger lorsque le NSV envoie ses troupes dans les rues. Les Syndicalistes CONTRE le Fascisme n’acceptent pas cette situation et appellent tous les jeunes et les travailleurs à descendre ce même soir dans les rues avec la campagne Blokbuster. Nous appelons à une mobilisation massive et non-violente afin de montrer que la grande majorité des étudiants, des habitants et des travailleurs refusent d’être intimidés par cette marche d’extrême-droite à Louvain.

Vous pouvez signer l’appel ci-dessus en votre nom propre, ou en celui de votre délégation syndicale, de votre structure syndicale ou de votre organisation d’inspiration syndicale. Veuillez mentionnez le nom de l’entreprise, de la centrale ou de la section syndicale ainsi que vos mandats syndicaux et envoyez cela à l’adresse suivante : syndicalistes@blokbuster.be. La liste des signataires sera publiée ultérieurement.

Site de Syndicalistes CONTRE le Fascisme : http://nopasaranbe.blogspot.com, avec également des liens vers Facebook.

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