De la solidarité à la lutte pour plus de moyens pour les soins de santé

La Santé en Lutte devant la Tour des finances à Bruxelles. Photo : La Santé en Lutte.

Soudain, les politiciens sont presque unanimes à faire l’éloge du personnel de santé. Ils félicitent également les nombreuses expressions de solidarité de la part de la population. Quelle hypocrisie après des années de réductions budgétaires dans les soins de santé ! Quelle hypocrisie après des années de criminalisation de la solidarité ! Mais cela en dit long sur le pouvoir de la solidarité de la base de cette société. Même dans les milieux dirigeants, il convient de faire au moins semblant d’être d’accord.

Bien sûr, applaudir à 20 heures ou suspendre un tissu blanc à sa fenêtre, c’est insuffisant pour obtenir les moyens qui font si cruellement défaut à nos hôpitaux. Mais le fait que ces initiatives soient si populaires illustre le potentiel existant pour une lutte concrète quand cela sera possible. Et ce ne sera pas un luxe : la N-VA a proposé lors des négociations gouvernementales d’économiser encore plus de 5 milliards d’euros dans les soins de santé ! Tôt ou tard, avec l’augmentation des déficits budgétaires, les autres partis traditionnels se pencheront également sur les soins de santé et la sécurité sociale pour y faire de dangereuses économies. Ces dernières années, tous les partis gouvernementaux se sont accordés pour imposer une norme de croissance plus faible pour les soins de santé.

Les soins de santé ont déjà été soumis à un régime impossible ces dernières années: la croissance des besoins n’a pas été accompagnée d’une augmentation égale des ressources (tant financières qu’en infrastructures et en personnel). Le progrès médical a permis d’économiser sur le nombre de lits et le personnel. En conséquence, les hôpitaux sont maintenant potentiellement en difficulté, malgré les efforts héroïques du personnel.

Depuis des années, le personnel soignant se mobilise pour avoir plus de collègues et de meilleures conditions de travail pour assurer une meilleure prise en charge des patients. Il n’y a pas eu de gouvernement contre lequel la « colère blanche » n’a pas protesté. Après cette crise, la lutte pour obtenir davantage de financement public pour les soins de santé devra se poursuivre, en mobilisant tout le soutien et la solidarité que l’on voit aujourd’hui s’exprimer aux fenêtres.

Le soutien de l’élite capitaliste vise à contenir et même à récupérer cette solidarité. Même dans les applaudissements on trouve une différence de classe : d’une luxueuse villa isolée, cela ne se voit presque pas. Mais dans un quartier populaire, l’acte prend résolument un caractère collectif.

Nous ne nous laissons pas avoir par les politiciens qui justifiaient les mesures d’austérité hier ou qui en réclamaient davantage ! S’ils essaient de se lier à notre solidarité, c’est parce qu’ils en ont peur. Mais n’en restons pas là et assurons que les personnes coupables des économies réalisées sur les soins de santé aient une frousse bleue après cette crise !

Comme l’a fait remarquer le groupe d’action « La Santé en Lutte » le week-end dernier : « Merci pour vos applaudissements tous les soirs, mais nous vous demandons surtout de ne pas oublier ce qu’il se passe maintenant et de continuer à nous soutenir dans nos futures mobilisations. Une fois le confinement levé, nous aurons de quoi dire et nous aurons de quoi faire. Et nous aurons besoin de vous ! »

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