Coronavirus. Secteur de l’événementiel. « Les collègues craignent la faillite de notre entreprise »

Partout dans le monde, des événements sont annulés à cause du coronavirus. Aucun organisateur d’événements musicaux, sportifs, de foires, etc. ne veut être tenu pour responsable d’une (éventuelle) propagation du virus ou ne veut avoir une gueule de bois financière si personne n’ose venir à l’événement. Le secteur de l’événementiel est donc l’un des premiers à ressentir la crise.

Par Serge, travailleur du secteur à Bruxelles

La société pour laquelle je travaille loue du matériel audiovisuel. Depuis des semaines, les locations annulées se succèdent. Bien entendu, cela a un effet direct sur le lieu de travail. Alors qu’auparavant, il arrivait parfois que dix camions par jour viennent chercher du matériel, ce n’est plus que dix camions par semaine. La situation ne promet pas de s’améliorer. La direction a déjà annoncé qu’aucune location n’est prévue pour le mois d’avril.

L’entreprise emploie normalement environ 300 personnes. 25 d’entre elles travaillent sous contrat intérimaire. Leurs contrats ont récemment été résiliés parce qu’il ne leur reste pas assez d’argent et de travail. Pour le personnel permanent, un système de chômage technique variable est appliqué.

Ces mesures n’ont surpris personne. Néanmoins, mes collègues sont très inquiets. Personne ne peut prédire combien de temps durera cette crise. La direction a déjà fait savoir que si la situation ne s’améliore pas rapidement, des personnes seront licenciées.

Le secteur de l’événementiel est caractérisé par une grande inégalité. Alors que les magasiniers gagnent un peu plus que le salaire minimum légal, la direction se déplace en voitures de sport coûteuses. La concurrence dans le secteur est également implacable. Il est essentiel d’avoir à chaque fois une longueur d’avance sur les autres. C’est pourquoi l’entreprise investit massivement dans de nouveaux équipements avec de l’argent qui n’est souvent pas (encore) là. Les dettes s’accumulent. Les actionnaires sont peut-être encore plus inexorables que la concurrence. Malgré la crise, ils veulent voir leur investissement multiplié.

Tout cela explique que l’entreprise n’a jamais pu mettre de l’argent de côté au cas où les choses ne se passeraient pas comme prévu. Le personnel en paie maintenant le prix. Pour l’instant, cela se limite au chômage technique, mais de nombreux collègues craignent la faillite de l’entreprise.

Nous allons publier différentes réactions de travailleurs et de jeunes concernant l’impact de la crise du Coronavirus à leur travail et dans leur vie. N’hésitez pas à nous envoyer votre contribution via redaction@socialisme.be

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