Volkswagen. Pourquoi faire des sacrifices? Pour que les patrons puissent frauder !

Depuis quelques semaines, on annonce régulièrement que Volkswagen Forest est menacé de fermeture. Devons-nous prendre au sérieux ces menaces? Ou la direction veut-elle seulement faire pression sur les syndicats pour les négociations sur les conventions collectives ? Le dirigeant Bernard prétend qu’il n’est pas question de fermeture. Les syndicats expriment leur confiance en la direction. Il est possible que la direction veule simplement faire pression.

Tract du MAS

La surproduction dans le secteur automobile est cependant un fait. Si la direction lance une idée, alors il s’agit en même temps d’un test. Si elle a l’impression que les syndicats restent dociles et qu’une fermeture ne demandera pas trop d’efforts, elle pourrait changer rapidement d’idée… Renault Vilvoorde faisait partie des succursales les plus productives. Il y a quelques années, les syndicats avaient déjà accepté des journées de travail de 9 heures. Cette entreprise n’a pourtant pas été sauvée, au contraire, au moment où il était nécessaire de fermer une usine quelque part, Vilvoorde est arrivé immédiatement sur la table. La direction savait que là, la résistance resterait limitée. Les syndicats devraient tirer les leçons de cette défaite: quand tu montres les dents, on y regarde à deux fois avant de t’attaquer, mais si tu t’écrases avant même que la lutte ait commencé, tu te fais très vite marcher dessus.

La direction tente évidemment de faire pression sur les syndicats pour leur faire accepter plus de concessions lors des négociations. Il est question d’une réduction du temps de travail et d’un déplacement de l’équipe du week-end en semaine. La tentative de la direction de neutraliser les 4,3% d’augmentation de salaire qui étaient prévus dans la convention collective nationale s’est heurtée à un ‘Non’ franc et massif des syndicats. Ils refusent de créer un précédent en réduisant à néant cette convention collective nationale. Ce qui ressort des négociations, c’est qu’à Forest, on a clairement le couteau sous la gorge; on est obligé d’être au moins aussi productifs que nos collègues allemands si on veut garder notre emploi!

En Allemagne, les syndicats ont donné leur accord pour un gel des salaires jusqu’en 2007 et pour l’introduction de l’annualisation du temps de travail, par laquelle les travailleurs peuvent travailler jusqu’à 400 heures de plus que sous le rythme normal. Nous devons accepter des réductions parce que la direction veut économiser 10 milliards d’euros. En 2008, ils veulent atteindre 4 milliards d’euros de profits, profits qui disparaissent dans les poches des actionnaires et dans celles de la direction du groupe VW, puisque celle-ci fraude depuis des années. Des entreprises fictives ont été créées pour placer les profits. Hartz, le directeur du personnel de VW et ami personnel de Schröder, a déjà démissionné. Schröder a donné son soutien complet à son ami Hartz qui est le créateur du fameux plan social portant son nom, un plan qui pousse des centaines de milliers de chômeurs dans la pauvreté et qui force les chômeuses à accepter des « emplois »…de prostituées. Payé par le syndicat IG Metall, Volkert, le secrétaire du Conseil d’entreprise, est aussi un voleur. Peters, le président d’IG Metall, aurait été au courant de ces scandales. Des sources chez VW disent que le Conseil d’entreprise (et donc aussi les délégués syndicaux) étaient achetés déjà depuis 10 ans par des voyages au bout du monde et des prostituées de luxe pour « avaler les mesures difficiles et garantir la paix sociale ».

Que les politiciens (y compris les sociaux-démocrates, les chrétiens-démocrates et les verts) remplissent leurs poches sur notre compte, cela ne nous étonne plus. La direction syndicale, à la botte des politiciens, participe évidemment à ces pratiques. Cette direction est payée par nos cotisations et pour défendre nos intérêts. Nous ne devons pas pour autant délaisser les syndicats après de tels scandales: les syndicats sont à nous ! Tout ceci met de nouveau en avant la nécessité de syndicats démocratiques. Des assemblées générales des membres doivent être organisées sur les lieux de travail, pendant les heures de travail, pour que les travailleurs puissent exercer un contrôle sur les élus et les révoquer si c’est nécessaire. Les permanents syndicaux ne peuvent gagner plus que les travailleurs qui les ont élus: c’est le seul moyen d’empêcher qu’ils perdent le contact avec les vraies conditions de vie des travailleurs et de leur famille.

Il n’y a pas seulement des restructurations et des licenciements chez VW ou dans le secteur automobile en général, mais aussi dans d’autres secteurs car, partout, le but est de maximaliser le taux de profit. Seuls des syndicats démocratiques peuvent permettre aux membres, aux militants et aux délégués d’avoir des outils de lutte efficace pour lutter contre les attaques néolibérales sur nos acquis. Cette lutte doit être menée main dans la main avec les travailleurs des autres succursales et des autres secteurs. A la place de la ‘cogestion’ avec le patronat, il est nécessaire de résister sur le plan international pour des syndicats combatifs et démocratiques.

Nos revendications

– Aucun licenciement, luttons pour chaque emploi !

– Contre le chômage massif; réduction du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires !

– Publication des livres de comptes ! Les travailleurs doivent avoir accès aux chiffres de la comptabilité pour savoir où sont partis les profits de ces dernières années

– Nationalisation sous contrôle ouvrier et autogestion de chaque entreprise qui menace de licenciement ou de fermeture ! Ce sont les travailleurs qui créent les richesses; des régions entières sont dépendantes de quelques entreprises. Les décisions sur l’utilisation de ces richesses ne peuvent être dépendantes de la dictature du profit mais doivent être décidées démocratiquement dans l’intérêt des travailleurs et de la communauté.

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