Partout sur terre, le mouvement des indignés s’est levé contre la dictature des banquiers et des politiciens. En Espagne, en Grèce et au Portugal, le mouvement a rapidement pris un poids de masse. Aux Etats-Unis et en Israël, les mouvements Occupy sont plus restreints mais restent massivement soutenus dans la population (60% de soutien à ‘‘Occupy Wall Street’’). Et chez nous ?
Par Julien, responsable du travail Jeunes à Bruxelles
En Belgique, les effets de la crise ne se sont pas encore totalement abattus sur les travailleurs. Il y avait encore jusqu’il y a peu une certaine croissance économique et nos politiciens ont mis bien du temps avant de trouver leur formule d’austérité pour satisfaire les marchés. Les actions contre l’austérité se sont faites attendre un moment dans notre pays et les Indignés belges se sont donc basés sur la solidarité internationale avec la Grèce et l’Espagne et sous l’inspiration des actions ‘‘Occupy’’ aux USA.
En comparaison aux manifestations de masse que le Sud de l’Europe a connues, les actions en Belgique étaient limitées. Il n’était pas possible de mener un grand nombre d’actions, mais bien de poser les bases pour de futures actions de protestation, dans le contexte d’appels internationaux mais aussi en réaction à des thèmes nationaux. En ce sens, les protestations syndicales contre l’austérité livrent une excellente opportunité pour le mouvement.
Avec EGA et le PSL, nous voulons tirer l’expérience des pays en lutte afin d’organiser la résistance ici même. En Belgique aussi, le slogan ‘‘ce gouvernement ne nous représente pas’’ prend tout son sens. L’idée des Indignés belges est d’aller manifester sous ce slogan le jour de la formation du gouvernement (et donc du début de l’austérité) avec le slogan ‘‘Nous ne payerons pas 11 milliards pour les banques’’, ce qui pourrait trouver un large écho auprès des travailleurs.
En Grèce et en Italie, la dictature des marchés a maintenant un visage : celui de Papademos et de Monti. Alors que, le 17 novembre dernier, les Grecs commémoraient le 38e anniversaire de la lutte contre la dictature des colonels, Papandemos a fait monter l’extrême-droite au gouvernement quelques jours avant. Voici tout ce que la démocratie bourgeoise a à offrir aux travailleurs : misère, répression et austérité. Il faut en finir avec ce système et imposer notre démocratie avec des assemblées générales, des comités de quartier, d’entreprise ou d’école, coordonnés par des représentants démocratiquement élus, révocables à tout moment et sans privilèges. De tels instruments sont les embryons d’une future société réellement démocratique.
Pour les 99%, les limites du capitalisme sont claires et proches, mais les dépasser ne sera possible que par une lutte résolue avec un plan d’action combatif contre l’austérité. Malheureusement, la bureaucratie syndicale joue le rôle de frein dans plusieurs pays. Les indignés doivent s’orienter vers la base des syndicats afin de construire la lutte au-delà des sommets syndicaux, trop proches des politiciens traditionnels.
Nous pensons que la lutte nécessite son expression politique. Sans alternative à proposer, l’anticapitalisme ne peut progresser. Dans le mouvement des Indignés, nous soutenons l’unité dans l’action et la diversité de pensée pour stimuler le débat sur le changement de société. Les idées antipartis sont compréhensibles vis-à-vis des partis bourgeois. Mais nous pensons qu’un parti révolutionnaire n’a rien à voir avec ces vulgaires machines électorales.
Les marchés et les patrons ont leurs partis: le PS, la N-VA, ECOLO, CD&V,… Contre les partis de la bourgeoisie, il est nécessaire de construire un parti des travailleurs, un parti des 99% de travailleurs, d’allocataires, de jeunes,… Nous voulons construire un tel outil. Comme les travailleurs l’ont démontré à maintes reprises dans le passé, unis, rien ne leur résiste! Un tel parti, contrôlé par les travailleurs et soumis à leur démocratie est la meilleure arme de lutte pour construire une démocratie réelle, une société socialiste démocratique.