La casse sociale, ça se combat !

Prochain rendez-vous : le 8 mars, Journée internationale de lutte pour les droits des femmes

La sécurité sociale est née de la lutte acharnée des générations précédentes de travailleurs. Sans Sécu, il y aurait trois fois plus de personnes pauvres en Belgique. La sécurité sociale a pour but de couvrir les risques de la vie, ainsi que les charges de maternité et familiale en s’appuyant sur le principe de solidarité, afin que cela ne retombe pas uniquement sur le dos des individus et de leurs familles. Elle a, entre autres, créé les bases d’une plus grande indépendance des femmes.

Par Emily, organisatrice nationale de la Campagne ROSA

Ce système est cependant sous pression depuis plusieurs décennies et même asphyxié depuis le début de la crise de 2008. Des droits, comme les allocations de chômage, ont été fortement entamé et les attaques contre le statut de ‘‘cohabitant’’ l’ont rendu encore plus problématique. Ce statut a été introduit en 1980 et visait à réaliser des économies en limitant les allocations suite à l’augmentation du nombre de femmes sur le marché du travail. La dégradation de ce statut par les gouvernements Di Rupo puis Michel ont imposé à de plus en plus de personnes (tout particulièrement des femmes et des jeunes) de dépendre encore plus de leurs partenaires ou de leurs parents. Ce qui limite sévèrement les choix qu’elles peuvent faire.

Individualisation des allocations sociale et augmentation de leur montant au-delà du seuil de pauvreté !

A politique inchangée, le déficit de la sécurité sociale s’élèvera à 6,4 milliards d’euros d’ici 2024. Ce n’est pas le fruit du hasard, cela fut organisé de manière très consciente. Et l’idée selon laquelle la régionalisation de la sécu la renforcerait n’est qu’un mythe. Les allocations familiales, qui relèvent désormais de la compétence régionale, ont diminué dans toutes les régions !

Pour des allocations familiales qui couvrent les coûts réels de l’éducation d’un enfant

Les cotisations patronales sont passées de 33% à 25% mais les emplois sont toujours plus précaires (temporaires, à temps partiel, bas salaires). Cela pousse de plus en plus de travailleurs – et encore plus les femmes et les jeunes – dans la pauvreté. De plus, ça limite la possibilité de nombreux travailleurs et travailleuses de rentrer en action contre les politiques antisociales, ce qui réduit à son tour la force de frappe des syndicats pour de bonnes conditions de travail et une sécurité sociale qui permette une réelle sécurité. Ce cercle vicieux, il faut le briser. En Belgique, le salaire minimum ne permet pas de vivre dignement (9,65€ brut/h). Les 10% d’emplois les moins bien rémunérés sont occupés à 70% par des femmes. A l’occasion de la Journée pour l’égalité salariale, participez à la désormais traditionnelle Marche contre le sexisme le samedi 14 mars à Gand organisée par la Campagne ROSA (15h, Hôtel de Ville de Gand).

Pour un salaire horaire brut de minimum 14€

La sécurité sociale a été obtenue par la lutte mais, sous le capitalisme, tout acquis reste précaire et temporaire. La FGTB a eu raison d’organiser le 28 janvier une manifestation pour la défendre. La période précédant les élections sociales est l’occasion de discuter de l’importance de ce combat lors de réunions du personnel. Afin de nous défendre contre les attaques antisociales du prochain gouvernement, quelle que soit sa composition, il faudra un plan d’action au moins aussi conséquent que celui de l’automne 2014, en combinaison d’un programme de progrès social offensif.
La sécurité sociale a été acquise par la lutte, mais sous le capitalisme, tout ce qui a été acquis reste vulnérable et temporaire. Défendre et étendre la protection sociale exige de se battre. Pour assurer que cet acquis soit permanent, il faudra instaurer un autre système : une société socialiste dont le socle sera de satisfaire les besoins de la majorité de la population.

Mobilisons vers le 8 mars

La Marche Mondiale des Femmes, dont font partie les syndicats et des organisations féministes (telles que la Campagne ROSA), mobilise pour une grande manifestation nationale le dimanche 8 mars à l’occasion de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes (14h, place de la Monnaie, Bruxelles). Cette journée est la suite logique de la mobilisation du 28 janvier. Combattre l’oppression des femmes passe par leur indépendance financière. Lutter pour une sécurité sociale de qualité est, à ce titre, aussi une revendication féministe ! Organisons une véritable mobilisation de terrain.
Pour une réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et avec embauches compensatoires et pour des investissements publics massifs dans les services publics afin de prendre en charge le travail domestique non rémunéré et permettre aux parents de concilier vies familiale et professionnelle.

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