Corée du Nord : Décès de Kim Jong-Il, mais le cauchemar stalinien se poursuit

La mort du dictateur stalinien de Corée du Nord n’apporte aucun soulagement aux travailleurs de ce pays. Ces derniers ont souffert de nombreuses années sous l’occupation japonaise (1905-1945), puis durant la guerre de Corée (1950-1953) et de nombreuses, très nombreuses, années sous la botte du régime stalinien. Après la chute de l’Union Soviétique, l’économie nord-coréenne a subit plusieurs revers et on estime à deux millions le nombre de victimes des famines de la fin des années ’90. La Corée du Nord est l’un des pays les plus pauvres au monde mais, jusque dans les années ’70, le revenu par habitant était plus élevé qu’en Corée du Sud.

Par Gerbrand Visser, Socialistisch Alternatief (CIO-Pays-Bas)

Le règne stalinien de Corée du Nord est placé sous le signe de l’idéologie du  »Juche », de  »l’autosuffisance ». Ce pays n’est pas des plus propices à la production de nourriture, en raison de son climat froid et des montagnes. Ses sols regorgent par contre de nombreux minéraux, dont certains très rares. Le gouvernement chinois est favorable au régime actuel, car il lui donne un accès relativement aisé à ces richesses naturelles. La Corée du Nord offre aussi un  »tampon » à la Chine. Si la Corée du Nord cessait d’exister, la Chine aurait pour voisin un pays abritant un grand contingent de forces militaires américaines.

Pour le japon et la Corée du Sud, la présence de ce régime stalinien est inconfortable, mais elle livre une excuse des plus faciles pour leurs dépenses militaires obscènes. La Corée du Nord affirme posséder la bombe nucléaire. Cela semble être une chose très primitive, similaire aux toutes premières bombes nucléaires américaines, probablement trop grosse pour être fixée sur un missile. La Corée du Nord a opéré deux tests après l’invasion de l’Irak, afin de montrer au monde qu’elle disposait de la bombe. Mais les forces armées de Corée du Nord, très nombreuses et sensées défendre le pays et réprimer la population, ne disposent d’aucune force aérienne ou maritime sérieuses.

La plupart des dépenses du pays sont militaires. Cela n’est pas destiné à changer. Le nouveau dirigeant, Kim Yong Un, est jeune et il ne fait aucun doute que le conseil militaire va fermement maintenir les rennes du pouvoir. Si des dissensions en son sein n’émergent pas, ses membres pourraient rester au pouvoir encore un certain temps – le régime a déjà démontré qu’il était assez tenace. Le régime a totalement isolé le pays et réprime toute activité indépendante de la classe ouvrière.

La vie en Corée du Nord est un véritable cauchemar pour les travailleurs : une lutte des plus dure pour la survie dans un pays qui ne possède pas suffisamment de nourriture, connaît des températures extrêmement basses en hiver, et souvent sans éclairage (il n’y a la plupart du temps qu’une ampoule par appartement). La vie est très difficile pour la population, sans encore prendre en considération l’horrible répression, les camps de concentration, le contrôle exercé sur chaque famille et sur les lieux de travail, la totale absence d’information (les GSM et internet sont prohibés) et la surveillance de la police secrète.

La mort de ce tyran a encore offert une occasion aux défenseurs du capitalisme pour discréditer l’idée du socialisme, en dépit du fait que ce régime brutal, parmi les plus horribles et oppresseur qui soit, n’est qu’une sanglante caricature de ce qu’est le socialisme. Le Comité pour une Internationale Ouvrière (CIO, dont le PSL est la section belge) défend la lutte pour renverser cette dynastie stalinienne corrompue, dans le cadre de la lutte internationale pour mettre fin à la pauvreté, la répression, la dictature et les conflits qui dominent la région asiatique, par le moyen de la lutte des masses. L’instauration d’une démocratie ouvrière et du véritable socialisme en Corée, avec pour base le contrôle démocratique des travailleurs sur les autorités et la planification de l’économie, peut sembler éloignée en ce moment. Mais tout comme l’équipe de football nord-coréenne, les travailleurs nord-coréens peuvent préparer de grandes surprises.

Partager :
Imprimer :

Soutenez-nous : placez
votre message dans
notre édition de mai !

Première page de Lutte Socialiste

Votre message dans notre édition de mai