‘‘L’antifascisme à Liège, esquisse d’une lutte jamais abandonnée’’

Julien Dohet n’est pas seulement un historien, c’est avant tout un militant. Et c’est tout l’intérêt de lire la brochure éditée par l’Institut d’histoire ouvrière économique et sociale (IHOES) de Seraing dont il est l’auteur : ‘‘L’antifascisme à Liège, esquisse d’une lutte jamais abandonnée’’. Au-delà d’un travail de documentation sérieux qui brosse à grands traits l’histoire du mouvement antifasciste liégeois depuis les années ‘20 jusqu’à nos jours, la brochure met en lumière les formes d’action des militants contre le fascisme et l’extrême-droite. Elle décrit le positionnement politique des militants qui ont organisé cette lutte et les rapports qu’entretenaient entre elles les organisations qui les soutenaient.

Par Simon (Liège)

Ce travail montre clairement le rôle prépondérant du mouvement ouvrier organisé dans la lutte contre le fascisme, spécifiquement celui des organisations syndicales mais également celui des organisations et militants de la gauche radicale. Singulièrement, il met en évidence comment, au cœur des années ‘30, la classe des travailleurs peut être envisagée, y compris du point de vue de la bourgeoisie progressiste, comme l’épicentre de la lutte contre l’extrême-droite. Il explique également comment s’est organisée la solidarité avec les travailleurs immigrés et les militants italiens, espagnols ou chiliens victimes de la répression dans leur propre pays mais aussi comment ces mêmes militants ont contribué à renforcer la lutte antifasciste à Liège.

La brochure s’arrête sur les principales organisations antifascistes des cent dernières années. Des militants antifascistes italiens manifestants dans les cortèges de 1er mai des années ‘20 en passant par la Jeunes Garde Socialiste Unifiée jusqu’aux différentes déclinaisons d’un Front Antifasciste toujours prêt à renaître de ses cendres, l’histoire de la mobilisation antifasciste est avant tout une histoire de convergences où les militants de différentes tendances de la gauche se mobilisent ensembles par-delà leurs clivages pour faire face à un adversaire commun.

Presse, meetings, collectes et aide aux victimes du fascisme, manifestations et contre-manifestations jusqu’aux milices d’autodéfense : le panel des actions montre la capacité de mobilisation, la réactivité et l’inventivité des militants liégeois contre le fascisme. C’est l’image de ce qu’un réseau militant profondément inscrit dans une ville marquée par les conflits sociaux peut faire lorsqu’il s’approprie les méthodes de lutte du mouvement des travailleurs.

L’histoire détaillée de ce mouvement reste à faire. Par exemple, on gagnerait à connaître la teneur des débats qui se sont fait jour au sein du mouvement, la façon dont les militants, à différentes époques, ont pu ou non mettre de côté leurs divergences pour faire front.
Il reste que cette belle esquisse fourmille d’informations pour qui veut se faire une idée de l’histoire de la lutte antifasciste à un niveau local, des méthodes d’actions et des interactions possibles.

Par les temps qui courent, une lecture qui invite à l’action et qui démontre la profonde conscience antifasciste d’une ville de tradition ouvrière parmi tant d’autres.

Cette brochure est disponible en format PDF sur le site de l’IHOES, elle peut également être commandée en format papier pour la somme de 5 euros en contactant l’IHOES par téléphone au 04/224.60.72 ou via info@ihoes.be.

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