Ensemble pour un meilleur chemin de fer, pour le personnel et la collectivité.
L’augmentation constante de la productivité, les économies considérables, le sous-financement et la préparation à la libéralisation font que le personnel des chemins de fer est débordé. Mais nous ne sommes pas les seuls à en ressentir les conséquences. Toute la population belge en est victime : le train est de moins en moins une alternative agréable, fiable ou abordable.
Pour le nouveau protocole d’accord social, la direction propose d’affaiblir davantage le statut et de travailler avec plus de personnel contractuel. Probablement pas avec une semaine de 36 heures comme le personnel statutaire, mais avec une semaine de 38 heures. Son objectif : un système à deux vitesse pour le personnel, un bon moyen de casser les mécanismes de solidarité. C’est toute la logique de la libéralisation.
L’augmentation de 20% de la productivité et les 4 500 emplois perdus sous le gouvernement précédent se font déjà sentir. De nombreuses professions sont à genoux depuis un certain temps déjà, entraînant un déséquilibre total entre le travail et la vie privée. A cela s’ajoutent les nombreux postes vacants résultant des salaires et des conditions de travail peu attrayants que le gouvernement et le conseil d’administration ont créés. L’été dernier, c’était le droit à partir en vacances qui était menacé pour les accompagnateurs de train !
En raison d’un sous-financement structurel, beaucoup de choses doivent être rattrapées aujourd’hui, à la fois en termes d’infrastructures et d’équipements. L’entretien est insuffisant, en raison du manque d’équipement, et les investissements dans la sécurité sont reportés ou rallongés en permanence. La récente condamnation d’Infrabel et de la SNCB dans l’affaire de l’accident de Buizingen rend la responsabilité encore plus claire.
Nous avons un énorme problème d’embouteillage. Au cours de l’année écoulée, des millions de personnes sont descendues dans les rues du monde entier pour lutter contre le réchauffement climatique et pour un air plus sain. Néanmoins, la direction et le gouvernement semblent faire tout ce qui est en leur pouvoir pour rendre les transports publics aussi peu attractifs que possible. Et pourtant, un investissement massif dans les transports publics est une étape nécessaire tant pour l’environnement que pour le problème de la congestion.
Le personnel et les usagers partagent les mêmes intérêts : un système de transport public bien organisé et très développé. Avec un personnel à nouveau fier de travailler pour les chemins de fer et d’offrir ainsi de meilleurs services. Ensemble, nous devons lutter contre les économies et la réduction sans cesse croissantes des services, mais en même temps, nous devons également lutter pour des investissements massifs dans des transports publics plus nombreux et de meilleure qualité.
Nous sommes à la veille d’événements importants à la SNCB. Le train restera-t-il un service public ou la libéralisation sera-t-elle mise en œuvre ? Pouvons-nous conserver ce statut ou sera-t-il encore érodé et remplacé ? Ces choses et d’autres s’approchent de nous et nous devons nous y préparer.
La seule façon d’y mettre un terme est de nous unir, au-delà des frontières syndicales et des catégories professionnelles. Nous devons parler à chaque collègue et à chaque usager, afin d’expliquer les enjeux des développements futurs et les luttes nécessaires. Nous devons élaborer un programme alternatif à propos des transports publics, où ceux-ci ne seraient pas gérés par des gestionnaires et des personnes politiquement désignées, mais bien par le personnel et les usagers. Car ceux qui font et qui utilisent les transports publics savent mieux que quiconque ce qui est nécessaire.
Des investissements massifs doivent être consentis pour que les transports publics deviennent une véritable alternative à la voiture. Les jeunes pour le climat appellent à la gratuité des transports publics. Ils ont raison : les transports publics doivent être accessibles à tous. Nous n’obtiendrons pas cela d’un seul coup. Cela s’oppose à la logique du capitalisme où seuls les profits de quelques-uns comptent et non les besoins de tous. Même pour quelque chose de parfaitement logique, de bien développé et de meilleure qualité, nous devons nous battre pour une société différente.
Il en va de même pour les 14 € de l’heure à la SNCB !
Les syndicats exigent une augmentation de salaire de 1,1%. C’est certainement nécessaire. Mais aux chemins de fer aussi il faut regarder les salaires les plus bas : même ici, il y a du personnel qui gagne moins de 2 300 euros bruts par mois. Ce n’est pas acceptable et doit aussi être combattu. Luttons pour un salaire minimum de 14 € par heure !
La politique actuelle : des agents sur le terrain en moins, des postes de direction en plus…
Entre fin 2017 et fin 2018, le nombre d’employés (en équivalent temps plein) est passé de 18 764 à 18 342. Le seul groupe qui s’est amélioré est celui des membres du conseil : de 342 à 418 !