Le gouvernement flamand est très ancré à droite et la liste de ses victimes s’allonge de jour en jour. Mais l’opposition qui lui fait face s’intensifie également. Les partis au pouvoir (N-VA, CD&V et Open VLD) avaient déjà perdu des plumes aux dernières élections en raison de leur politique antisociale. Cela ne les a pas empêchés de s’en prendre à nouveau, et encore plus brutalement, aux dépenses sociales. L’impératif qui guide leur budget est simple : cajoler encore plus les riches. La note est salée : ce sont nos emplois et nos services publics qui trinquent.
Tract du PSL distribué lors de la journée d’action du 5 décembre
Les soins de santé, le secteur social, la culture, les transports publics, etc. exigent de nouveaux moyens. Mais les autorités flamandes ne veulent pas mettre un terme au sous-financement qui sévit depuis de trop nombreuses années et elles prévoient de nouvelles réductions de budgets. Lorsqu’il est devenu ministre-président flamand, Jan Jambon avait promis un « gouvernement d’investissement », mais c’est un gouvernement de destruction sociale, une casse sociale qui sert à payer les cadeaux fiscaux aux grandes entreprises. De ce transfert de richesses là, la N-VA et les partis au pouvoir n’en parlent pas !
Ce gouvernement de droite ne sert que les intérêts de l’élite. Alors, pour tenter d’éviter les critiques, les partis de droite pointent des boucs émissaires, les migrants le plus souvent. Les nouveaux arrivants sont obligés de suivre un cours d’intégration qui leur coûte 360 euros. Un système d’apartheid est introduit pour obtenir un logement social ou accès à la protection sociale flamande. Les habitants sont ainsi divisés en différentes catégories aux droits différents. Ces mesures ont été présentées comme des nécessités visant à dégager des marges selon le principe « notre propre peuple d’abord ». Les mesures de harcèlement des migrants ont bien été mises en œuvre avec efficacité, mais les promesses sociales pour les autres sont restées lettre morte. Le gouvernement s’en prend non seulement aux nouveaux arrivants, mais aussi à tous les plus faibles de la société, aux travailleurs sociaux et aux services publics en général.
La majorité de la population est touchée par les mesures d’austérité prises par le gouvernement Jambon. Il y a l’abolition de l’allocation logement, la réduction des allocations familiales à, partir du troisième enfant, une attaque contre les fonctionnaires flamands (1.500 emplois disparaîtront), le projet d’imposer un service communautaire aux chômeurs ou encore une réduction des subsides à la société de transport en commun De Lijn. Dans tout ça, il n’y a évidemment pas la moindre trace d’un plan pour le climat. Tous les niveaux de l’enseignement sont également touchés et l’université de Gand vient d’annoncer qu’elle devrait en conséquence procéder à des économies structurelles (c’est-à-dire s’en prendre au personnel). Tout cela à un moment où les gens se plaignent partout de la charge de travail insupportable et de la nécessité d’engager plus de personnel.
De la colère à la révolte : arrêtons le travail !
Les travailleurs des CAW (Centrum Algemeen Welzijnswerk, centres d’aide sociale) où 70 travailleurs sociaux sont menacés à cause des nouvelles mesures d’économie avaient mené une première journée de grève. Mardi, ce sont tous les CAW de Flandre qui ont débrayé tandis que des milliers de travailleurs sociaux manifestaient à Bruxelles. C’est un exemple à suivre, d’autant plus que nous pouvons compter sur une large sympathie.
Le 19 décembre, les mesures d’économie annoncées seront votées au Parlement flamand. Nous avons donc deux semaines pour mobiliser davantage l’opinion publique avec les nombreuses actions en cours. Mais il faudra davantage pour mettre fin à cette politique d’austérité. Pourquoi ne pas organiser une grève générale le 18 décembre dans tous les secteurs touchés par ce gouvernement austéritaire ? Tout en prévenant déjà que de nouvelles grèves prendront place si le gouvernement persiste sur sa lancée. Si le secteur social, l’enseignement, le socioculturel, la VRT, De Lijn,… organisent une journée de grève, ce ne sera pas sans conséquences et cela permettra de construire la pression sociale nécessaire pour que ce gouvernement revienne sur ses plans.
L’argent ne manque pas
Ce gouvernement flamand a doublé les subventions aux entreprises pour qu’elles atteignent 400 millions d’euros. La pauvreté en Flandre est à son apogée alors qu’une richesse inédite est entre les mains d’une petite minorité. Si nous voulons une société qui prenne à coeur de répondre aux besoins sociaux, il nous faut aller chercher l’argent là où il est. Nous en avons bavé assez, il est grand temps de passer de la défense à l’attaque. Repousser les nouvelles mesures d’économie ne devrait pas être notre seul but, cela doit constituer la première étape d’une lutte sérieuse et offensive.
La lutte paie ! C’est ce que l’Histoire nous enseigne. Ecrivons de nouvelles pages de cette Histoire avec toutes les victimes du gouvernement austéritaire flamand : c’est-à-dire la grande majorité de la population ! Mais stopper la politique d’austérité de manière permanente exigera de renverser ce système qui ne repose que sur la soif de profits. C’est pourquoi le PSL défend la construction d’une société socialiste démocratique.