Action de solidarité contre la répression policière en Grèce

La répression policière s’intensifie actuellement en Grèce. Les membres de notre organisation sœur grecque, Xekinima, en ont eux aussi été récemment victimes (voir cet article à ce sujet). Ce samedi 7 décembre, une action est organisée à Bruxelles contre la violence policière et en solidarité avec ses victimes. Le PSL soutient cet appel, que vous pouvez lire ci-dessous.

Initiative et appel des « Grec.que.s solidaires de Belgique » 

La Grèce, considérée par beaucoup comme « le berceau de la démocratie », vit depuis quelques mois des évènements qui rappellent ceux qui ont lieu au Chili, en Bolivie, en Iran et en Turquie.

Depuis le mois de septembre, la police anti-émeute (MAT) a évacué brutalement des squats d’accueil de migrant.e.s et de réfugié.e.s à Exarcheia, au centre d’Athènes, puis les a condamnés.

Elle a ensuite pris d’assaut des cafés et des bars, prétextant la recherche de stupéfiants. Des dizaines de personnes présentes ont cru à une attaque terroriste. La police anti-émeute les a obligés à s’agenouiller, se déshabiller, en leur criant qu’ils n’avaient aucun droits. Bien entendu, ces interventions violentes ne visaient pas à arrêter les trafiquants qui poursuivent leurs activités sans être dérangés.

Le dépôt d’un projet de loi sur l’éducation par le nouveau gouvernement de droite (Nouvelle Démocratie) a provoqué de vives réactions des étudiant.e.s. Le gouvernement n’a pas hésité à envoyer sa police anti-émeute pour réprimer violemment une marche étudiante, blesser par lacrymo un étudiant, briser pour la première fois depuis plus de 40 ans l’asile universitaire en entrant dans la faculté d’économie d’Athènes sous prétexte qu’il y avait des explosifs (ils ne trouveront que des casques et des bouteilles de bières vides). Le jour même, un étudiant, membre d’une organisation de gauche dénoncera la fouille de sa voiture par des policiers alors qu’ils n’avaient pas de mandat, résultant à son arrestation et sa garde à vue pendant des heures, sans recevoir la moindre explication et sans que son droit de communiquer avec un avocat ou sa famille ne lui soit accordé. Son domicile sera ensuite fouillé, les policiers utiliseront ses clés sans son accord, et sa famille sera terrorisée puisqu’elle n’était pas mise au courant de son arrestation.

17 novembre : après une manifestation massive et pacifique (marche commémorative de la révolte contre la dictature des colonels), 60 personnes ont été interpellées au hasard et 30 ont été arrêtées. Des personnes ayant manifesté, de simples passant.e.s et même un touriste ont été la cible d’attaques, de violences et d’interpellations arbitraires.

La police anti-émeute insultait tout le monde, elle a déclaré en hurlant « nous avons une junte », faisait des commentaires sexistes aux femmes arrêtées mais aussi à de simples passantes, prenait des photos de personnes menottées, mises à genoux, violant ainsi des droits fondamentaux. Ils ont procédé à des perquisitions sans mandats. Des personnes proches ou solidaires aux inculpé.e.s ont été victimes de violences de la part de la police anti-émeute devant les tribunaux. De plus, des appareils de surveillance ont été retrouvés sur des véhicules appartenant aux manifestants, et une plainte a été déposée contre le gouvernement.

Des journalistes se font agressé.e.s et intimidé.e.s, même après avoir déclaré leur identité professionnelle, tandis qu’un étudiant en cinéma a été attaqué pour avoir filmé une scène de violence policière.

Il est remarquable que quelques jours plus tard, le gouvernement ait rejeté la révision de l’article constitutionnel en vue de l’interdiction de la discrimination sexuelle (en plus des critères de religion, d’origine et de langue qui existent déjà) – à 178 voix contre 122.

L’excès de provocations de la part de la police témoigne d’un climat qui prône « Loi et Ordre », climat que le gouvernement veut instaurer. Ils tentent de terroriser les jeunes et ciblent des personnes et des lieux qui se battent pour une autre société. Les jeunes et le peuple combatif ne cèdent pas. Au côté des peuples du Chili, de Bolivie, de Hong Kong, du Liban, d’Iran et France, elles et ils continueront à se battre pour une vie digne et juste.

Et nous, à Bruxelles, nous les soutenons, solidaires de leur lutte, nous nous opposons à la violence de la police et à la misère économique.

La violence policière et leur terreur ne passeront pas!

Action soutenue par : CADTM, PSL/LSP, Campagne ROSA, Gauche Anticapitaliste, Convoi solidaire Liège-Exarcheia, Antarsya-Belgique,…

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