Depuis l’été passé, le gouvernement et le patronat préparent un véritable carnage social. Pour faire travailler les gens plus longtemps et plus durement, ainsi que pour revoir encore à la baisse les salaires, ils doivent s’attaquer à la sécurité sociale.Le gouvernement veut mener une politique d’austérité, ce qui implique des coupes dans les pensions, la suppression d’allocations de chômage et la privatisation de tous les services qui peuvent nous être utiles (La Poste, SNCB, l’enseignement…).
Marijke Decamps
Jusqu’à présent, ces attaques ont commencé notamment avec la chasse aux chômeurs qui a déjà remporté ses premiers trophées. Mais à chaque fois que se profile la menace d’un mouvement ouvrier plus large, comme les mobilisations sur les accords interprofessionnels, le gouvernement n’ose pas se mouiller et postpose ses attaques. Cela s’est vu lors du vaudeville communautaire dans lequel il s’était empêtré avec le dossier BHV. La récession pointant son nez, le patronat a appelé son gouvernement à faire une trêve pour BHV pour qu’il se consacre à des problèmes économiques plus importants, à savoir le contrôle du budget de fin octobre, et le débat des fins de carrière. En clair : « Nous devons drastiquement et au plus vite casser le niveau de vie des travailleurs et des jeunes, car nous sommes en retard sur les pays voisins. » Nous vivons dans un système fait de crises économiques et de surproduction toujours plus profondes et, depuis 20 ans, les mêmes attaques néolibérales sont entreprises pour faire des économies. La sécurité sociale impossible à payer. Pensions aux oubliettes ?« L’Etat manque d’argent. » Cela est ressassé sans cesse pour justifier la politique néolibérale.
Le gouvernement parle souvent de déficit imminent dans la sécurité sociale, mais alors qu’il y a effectivement eu déficit l’année passée, il y a presque toujours eu excédent les années précédentes. Où est passé cet argent ? Pourquoi les retraites sont-elles impossibles à payer ? La vérité, c’est que ces excédents ont été utilisés pour rembourser la dette de l’État (et à gonfler les profits des grandes banques) et pour financer la baisse des charges patronales et autres cadeaux aux grosses entreprises.
Nos retraites comptent pourtant déjà parmi les plus faibles en Europe ! Ceci aide à comprendre comment tant de chômeurs et de prépensionnés sont laissés sur le tapis après avoir épargné pour leurs pensions, et pourquoi le gouvernement n’a jamais mis la différence. Qui sont donc les grands coupables ? Les travailleurs qui, après les licenciements massifs et un plan d’économie sur la prépension, ont été éconduits ou mis au chômage ; ou bien les grandes multinationales comme Ford ou Volkswagen qui veulent assurer leurs bénéfices en sabrant dans l’emploi et en durcissant les conditions de travail des travailleurs ?
Recherchons une réponse au néolibéralisme
Il est temps qu’une politique véritablement courageuse ose remettre en question le capitalisme et propose une économie démocratiquement planifiée pour remplacer un système qui, progressivement, apporte la pauvreté, le chômage et la misère complète à toujours plus de gens. Et ceci est d’autant plus nécessaire qu’à l’heure actuelle, en Belgique, plus de 600.000 personnes sont sans emploi, alors que la plupart des autres croulent littéralement sous une charge excessive de travail.
On appelle ça des maladies de prospérité. Ce gouvernement du patronat, quel que soit le masque qu’il revête, n’hésitera pas une seconde à attaquer nos conditions de vie. La seule chose qu’il craint (et il a bien raison !), c’ est un mouvement unifié des travailleurs et des jeunes remettant en question cette politique néolibérale et recherchant une alternative socialiste. C’est donc ce que nous allons construire !