Attendre le gouvernement ? Entrons en action ! Pour nos soins de santé, pensions, salaires, notre enseignement,…


‘‘Je ne me sens pas Première ministre d’un pays en crise’’ affirmait la Première ministre par intérim Sophie Wilmes (MR) dans la presse 13 novembre. Après 11 mois de gouvernement en affaires courantes, des élections désastreuses pour la coalition suédoise et un déficit budgétaire parmi les plus élevés d’Europe, il faut vraiment ne pas avoir peur du ridicule ! Pendant ce temps, 16,4% de la population est officiellement pauvre et les conditions de vie et de travail se dégradent. Devons-nous vraiment attendre qu’un nouveau gouvernement austéritaire soit sur pied pour nous mettre en ordre de bataille ?

Les résultats élections de juin sont l’expression d’une crise sociale qui s’approfondit : l’ensemble des partis dominants ont été sanctionnés pour leur politique antisociale, quel que soit le niveau de pouvoir où ils gouvernaient. Toutes les possibilités pour un nouveau gouvernement semblent compliquées et comportent des risques pour tous les partis qui y participeront.

Une chose est certaine : se contenter d’attendre signifie de se retrouver démunis quand le prochain gouvernement lancera son offensive antisociale. Car, quelle que soit sa composition, c’est très précisément cela qui nous attend. Voilà le sens de l’avertissement lancé par la Commission européenne à l’État belge le 20 novembre : ‘‘Dépêchez-vous de former un gouvernement, de réduire le déficit budgétaire (1,7% en 2019, 2,3% pour 2020) et d’accélérer le remboursement de la dette publique (100% du PIB)’’. En parallèle à cela, selon le Bureau du plan, le budget de la sécurité sociale aura un déficit de 7 milliards cette année. Où iront-ils chercher cet argent ? Pas dans la poches des milliardaires et du grand patronat.

La lutte paie… mais il faut lutter

L’automne a été marqué par la lutte tenace et combative des ‘‘blouses blanches’’, qui a su arracher un accord représentant 400 millions d’euros sur base annuelle en profitant d’un gouvernement affaibli et en affaires courantes. C’est un exemple à suivre qui, avec l’actuelle atmosphère de révolte globale, peut pousser à passer à l’action dans les autres services publics sous-financés et laissés à l’abandon.
Le secteur culturel flamand peut lui aussi jouer un rôle déclencheur. La culture est étranglée de longue date par l’austérité et le gouvernement Jambon entend réduire de 60% le budget des aides aux projets culturels, soit 6 millions d’économies. La résistance du secteur fut immédiate. Après de premières actions, une ‘‘Semaine de feu d’artifice’’ (‘‘Week van het vuurwerk’’ en néerlandais) a été lancée. Le 5 décembre, une manifestation organisée par le personnel de la VRT sur la place des Martyrs à Bruxelles, devrait servir de point de ralliement à tout le secteur. Il n’y a pas si longtemps, le secteur culturel francophone s’était mobilisé avec succès aux côtés du secteur non-marchand pour rejeter la réforme des points APE du gouvernement MR-CDH.

Chez De Lijn, une grève de 10 jours contre l’austérité a été lancée depuis le Brabant flamand pour ensuite s’étendre au reste de la Flandre, avec jusque 80% des travailleurs en grève à certains endroits. L’impact de l’austérité s’approfondit dans de nombreux secteurs comme le rail (avec 3 milliards d’austérité en 5 ans), l’enseignement (14% de coupes en Flandre depuis 2008), la fonction publique, etc. A tous les niveaux, le besoin d’investissements publics, et donc de luttes pour les arracher, est de plus en plus criant.

La coupe est pleine, nous sommes nombreux à le dire. Transformons cette indignation en action concrète ! L’idéal serait de disposer d’un plan d’action coordonné qui défende un budget d’urgence sociale et climatique autour d’investissements publics massifs dans les services publics, le logement social et le climat, avec un salaire minimum à 14 euros de l’heure et une pension minimum de 1.500 euros par mois. Il faut en débattre dès maintenant sur les lieux de travail et dans les délégations syndicales. Cela permettrait de concrétiser la solidarité à apporter aux secteurs déjà en lutte, avec l’envoi de motions de solidarité et la présence de délégations de solidarité aux actions, mais aussi de se tenir prêts à partir au quart de tour dès que les menaces seront plus claires ailleurs.

Ces discussions peuvent aussi porter sur la manière de défendre de manière durable nos conquêtes sociales face à ce système en crise et prédateur, c’est-à-dire sur la nécessité de le renverser. Alors que partout à travers le monde éclate la colère contre les inégalités, la pauvreté des masses et la voracité des riches, préparons-nous à combattre avec audace pour une transformation socialiste démocratique de la société.

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