Vers un plan d’action anticapitaliste pour les syndicalistes et les jeunes !

Comment pouvons-nous sauver notre niveau de vie dans la période économique la plus instable depuis la Seconde Guerre mondiale ? Telle est la question à laquelle la majorité de la population est confrontée. La croissance économique ralentit partout dans le monde. Les économistes bourgeois sont largement pessimistes : rien ne semble marcher. Pour la zone euro, les analystes prédisent une nouvelle récession au dernier trimestre de 2011, une récession qui durera en 2012. Cela signifie une nouvelle vague de licenciements et de restructurations alors que la vague précédente n’a pas finer de frapper les travailleurs.

Par Peter Delsing, article tiré de l’édition de décembre-janvier de Lutte Socialiste

Avec une nouvelle phase de la crise bancaire, le gouvernement belge – qui veut déjà appliquer la plus grande opération d’austérité de ces dernières décennies – peut voir la dette nationale exploser. Dexia a été acheté pour 4 milliards d’euros, plus 50 milliards donnés en garanties d’Etat. Et si d’autres banques venaient à être elles aussi touchées? A la mi-novembre, les actions de la KBC ont déjà perdu 11% de leur valeur après que des doutes aient été révélés concernant le remboursement de dettes, notamment d’Irlande.

La Belgique est un des pays à avoir donné le plus de garanties d’État aux banques. Dans une telle situation, le scénario d’attaques à l’arme lourde contre nos salaires et notre sécurité sociale, suivant le modèle à l’œuvre en Europe du Sud, n’est pas inimaginable. Même si la Belgique part d’une position relativement meilleure que ces pays, la dette publique reste élevée et l’affaiblissement des instruments politiques de la bourgeoisie peut conduire à des changements rapides.

Le 15 novembre dernier, 6.000 syndicalistes des trois principaux syndicats se sont réunis à Bruxelles. Anne Demelenne (FGTB) n’a pas exclu un e‘‘grève générale’’ en réponse à l’austérité. La manifestation nationale du 2 décembre constitue un important début de riposte de la part des travailleurs.

Mais comment définitivement stopper les menaces d’austérité ? Comment contre-attaquer face aux agressions systématiques dont sont victimes les travailleurs depuis 30 ans, agressions ayant d’ailleurs joué un rôle crucial dans cette crise systémique ? Elio Di Rupo veut s’attaquer aux prépensions, aux soins de santé, aux chômeurs,… Les mesures telles que la réduction de la déduction des intérêts notionnels pour les grandes entreprises sont limitées et n’ont pour objectif que de présenter les attaques fondamentales contre notre niveau de vie comme faisant partie d’une politique équilibrée, où tout le monde ‘participe’.

Rudy De Leeuw (président de la FGTB) a repris le message du mouvement Occupy quand il parle des 1% les plus riches qui décident pour les autres 99%. Mais la résistance ne peut pas se limiter à des mots. La manif du 2 décembre doit être le début d’une campagne pour préparer la base des syndicats à la grève générale, ou à une série de grèves générales pour répondre à la politique d’austérité du gouvernement.

Luttons pour le maintien des prépensions et contre le fait qu’il soit nécessaire d’avoir 40 années complètes de travail derrière soi pour accéder à une pension complète. Quel jeune pourra encore y parvenir ? Face au chômage, défendons la diminution du temps de travail sans baisse de salaire et avec embauche compensatoire, pour que les jeunes aient des emplois avec un contrat stable et un salaire minimum de 1.500 euros net ! Stop aux statuts précaires, stop aux bas salaires !

Les dirigeants syndicaux nationaux doivent abandonner l’illusion qu’il est possible de maintenir notre niveau de vie dans le cadre de ce système en faillite. Pour éviter une chute économique et financière il faut nationaliser le secteur financier sous contrôle des travailleurs, des consommateurs et des représentants d’un gouvernement ouvrier, de même que les entreprises qui annoncent des licenciements collectifs, notamment avec l’arme de l’occupation de l’entreprise. Construisons un rapport de force avec une forte mobilisation basée sur des comités de lutte implantés dans les entreprises, les écoles et les quartiers !

Mais il faudra aussi réfléchir à disposer d’un prolongement politique, et donc de se distinguer très clairement du PS, qui mène la politique d’austérité du patronat. Les travailleurs et les jeunes peuvent démontrer le pouvoir qui est le leur avec des actions de masse, c’est cela qui est à la base de notre ‘‘vraie démocratie’’ ce qui, pour nous, signifie lutter pour une autre société, une société socialiste. Ainsi, les énormes ressources disponibles seront placées dans les mains du public, sous le contrôle des assemblées massives et des comités élus de la classe des travailleurs et de la jeunesse.

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