Construisons le mouvement démocratiquement à partir de la base!
L’État espagnol a condamné à de longues peines de prison pour « sédition » les prisonniers politiques catalans, les anciens responsables du gouvernement et des institutions catalanes ainsi que les dirigeants des organisations indépendantistes. Il s’agit d’un événement extrêmement grave, presque sans précédent dans l’histoire récente de l’Europe occidentale, qui intervient également pendant la campagne pré-électorale pour les élections générales de novembre dans l’État Espagnol.
Par Socialismo Revolucionario (CIO dans l’État espagnol)
Les dirigeants du bloc de droite (PP, Ciudadanos et Vox) appellent à une interdiction des partis indépendantistes catalans et à d’autres mesures anti-démocratiques. Pour sa part, le président du gouvernement par intérim, Pedro Sánchez, du PSOE (social-démocratie), joue également la carte électoraliste de la répression contre la Catalogne. Il a parlé de « respect de la peine » et de « l’exécution de l’intégralité » de ces peines (sans libération conditionnelles) allant de 9 à 13 ans de prison pour neuf des douze condamnés.
La seule réponse possible de la jeunesse et de la classe ouvrière catalane est d’organiser une grève générale pour la défense des droits démocratiques et du droit du peuple catalan de décider de son avenir. L’attaque contre les droits démocratiques de la Catalogne est une attaque contre l’ensemble de la classe des travailleurs de l’État espagnol et une réponse claire doit y être donnée.
Tout le monde suit les événements en Catalogne, comme ils ont suivi le mouvements de masse à Hong Kong. Et sans aucun doute, les dizaines de milliers de personnes qui ont marché jusqu’à l’aéroport de Barcelone El Prat ont été inspirées par les manifestations de masse à Hong Kong.
La police espagnole a été aussi brutale que celle de Hong Kong. Les « démocraties » occidentales et la dictature chinoise utilisent des méthodes violentes similaires lorsque les intérêts du capitalisme sont menacés. L’UE défend la répression exercée par l’État espagnol sur la Catalogne et n’apporte aucun soutien à la lutte pour les droits démocratiques à Hong Kong.
La lutte contre l’oppression est internationale et ces leçons sont apprises en particulier par les jeunes. Il est inspirant que les mouvements de masse en Europe et en Asie apprennent les uns des autres. La seule solidarité internationale que nous souhaitons vient d’en bas, pas des présidents ni des gouvernements capitalistes!
Grève générale maintenant en Catalogne et actions de solidarité de toutes les organisations de la classe des travailleurs de l’État espagnol !
De nombreuses manifestations de milliers de personnes ont eu lieu lundi en Catalogne. Ces manifestations de masse ont déjà bloqué les autoroutes, les voies ferrées et l’occupation de l’aéroport de Barcelone a bloqué ses accès et entraîné l’annulation de plus de 100 vols.
Nous devons maintenant bloquer toute la Catalogne avec une grève générale comme point de départ d’une lutte continue. Les étudiants ont déjà quitté leurs cours pour aller manifester dès l’annonce des peines et une grève étudiantes de trois jours est convoqué à partir de mercredi. Nous devons tous nous arrêter de travailler vendredi pour la grève générale!
Ce mouvement semi-spontané et d’en bas doit être organisé et avoir une direction claire. Notre force est dans les rues et notre arme est la grève générale. Les Comité de défense de la République (CDR) doivent être reconstruit où et quand c’est nécessaire et des réunions de masse doivent être organisées dans les écoles, les universités, les lieux de travail et les quartiers. Des comités démocratiques locaux doivent être créés pour diriger le mouvement. C’est trop important pour laisser cela aux mains de politiciens professionnels qui ont malheureusement montré par le passé qu’ils préféraient que les gens ne descendent pas dans la rue. Nous avons besoin que ces comités locaux organisés démocratiquement s’étendent à travers toute la Catalogne pour développer sérieusement la lutte et devenir la direction du mouvement.
Le mouvement doit également parler du type d’indépendance pour lequel nous nous battons. Les travailleurs et les jeunes de Catalogne se révoltent contre la répression de l’État espagnol et pour le droit de décider de leur avenir. Mais pour quelle sorte de Catalogne se battent-ils? Nous défendons une Catalogne libre non seulement de la répression de l’État, mais aussi de toute oppression économique et sociale, de la fin du régime de 78 et de système capitaliste qui la soutient. Gagner tous les travailleurs catalans à ces revendications et inspirer les travailleurs dans tout l’État espagnol est essentiel pour obtenir une victoire.
Une nouvelle phase du mouvement pour l’indépendance a été franchie et il ne peut y avoir de retour en arrière. C’est une période où toute la gauche, le mouvement ouvrier et les mouvements sociaux doivent s’unir et s’opposer au régime antidémocratique. Ce n’est pas le moment de parler de « respect de la loi » mais de rébellion ouvrière et populaire contre le système capitaliste et franquiste.
Malheureusement, la position de Pablo Iglesias est abstraite et utopique et constitue une grave erreur historique: « Tout le monde devra respecter la loi et assumer la peine », mais désormais « il est temps de se ressaisir et d’œuvrer à la reconstruction des ponts entre une société catalane divisée, une partie de la société catalane et une société espagnole. » Il faut, selon ses mots, chercher « le chemin de la réconciliation ».
Comment peut-il y avoir une « réconciliation » avec les partis politiques de droite qui emprisonnent les gens pour leurs idées? L’État espagnol tente de criminaliser le peuple catalan et quiconque exprime son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. On ne peut permettre que cela continue et la gauche et le mouvement syndical doivent s’opposer à cette injustice. Il ne peut y avoir aucun respect pour un système judiciaire qui opprime le peuple.
La gauche doit avoir une vision très claire de ce qui est en jeu en Catalogne. Des mesures antidémocratiques et franquistes sont déjà prises contre la jeunesse d’Altsasu, les grévistes qui participent à des piquets de grève, des tweeters et des rappeurs, et continueront d’être utilisées contre la classe ouvrière dans ses futurs luttes, à moins d’une réponse claire maintenant.
- Soutenons la grève étudiante de 72 heures!
- Pour une grève générale en Catalogne!
- Pour l’organisation d’actions de solidarité dans tout l’État espagnol et internationalement!
- Liberté pour les prisonniers politiques catalans!
- Stop à la répression de l’État espagnol et pour le retour des exilés politiques!
- Pour la défense des droits démocratiques!
- Pour le droit à l’autodétermination!
- Pour une république socialiste catalane!
- Pour une confédération sur base libre et volontaire des peuples de l’État espagnol et de la péninsule ibérique, dans le cadre d’une confédération socialiste d’Europe!