Rassemblement pour les 14€/h : nos augmentations ne doivent pas être payées par la sécu!

Dans le cadre de sa campagne pour un salaire minimum de 14€/h (2300€/mois), la FGTB organise tous les 14 de chaque mois des actions et rassemblements. Ce lundi 14 octobre, une centaine de syndicalistes s’étaient donnés rendez-vous aux portes de la FEB.

Par Nico M. (Bruxelles)

C’est aussi dans la cadre des négociations au sein du groupe des 10 avec le patronat que la FGTB a organisé ce rassemblement. Un accord pourrait être signé ce mercredi au sein de cette instance pour une augmentation du salaire minimum de 3.5% (1.1% maintenant, puis 2.4% en avril 2020). L’accord prévoit notamment des diminution de charges patronales pour compenser. La FGTB entend qu’elles soient temporaires et compensées autre part pour ne pas payer cette augmentation par un transfert de la sécurité sociale.

Ces 3.5% sont un pas en avant et une étape. Avec un salaire minimum autour de 1600€ aujourd’hui, il faudrait une augmentation de plus de 40% pour atteindre les 14€/h revendiqués par la FGTB et donner ainsi des perspectives d’avenir décentes à des dizaine de milliers de travailleurs mal rémunérés.

La FGTB a raison et Robert Vertenueil l’a encore appuyé hier matin: il faut montrer à la FEB que nous restons vigilants. En effet depuis des années, quand une amélioration était arrachée elle était payée et financée par la collectivité en baisse de charges ou en primes versées directement par le public. Pour éviter ces mécanismes qui pillent nos services publics et ne remettent pas en cause les inégales redistribution de richesses, les négociations ne suffiront pas il faut construire un rapport de force. Ce dont nous aurions besoin c’est un plan d’action discuté largement en Assemblées générales sur les lieux de travail et voté afin d’impliquer le plus largement possible chaque collègues. Vertenueil le disait en septembre concernant le déficit de la sécu et son financement : « il ne faudra pas s’étonner de nous trouver dans la rue et devant les entreprises. On ne va pas laisser détruire cette cathédrale de la protection sociale. Elle a été érigée parce que les travailleurs ont accepté de laisser une part de leur salaire dans une caisse de solidarité. Elle leur appartient ».

Pour le salaire minimum de 14€, construire un mouvement social large, massif en faisant appel à l’arme de la grève sera crucial. FEB et patronat chercherons toujours, avec leur soutien dans les partis traditionnels, à reporter la facture sur le dos de la collectivité. Un tel plan d’action pourrait aller mettre au centre des discussions, dans chaque délégations, le « plan national d’urgence » présenté par R. Vertenueil fin août (Le Soir) :

« Il pèse 3,5 milliards d’euros et comporte cinq axes.
1). Revoir en profondeur la loi sur la formation des salaires, en finir avec la norme salariale contraignante, relancer le pouvoir d’achat des travailleurs.
2). Relever les minima sociaux au-delà du seuil de pauvreté, égal à 1.180 euros par mois : 90 % des minima en Belgique se trouvent sous le seuil.
3). Il faut relever les pensions – nous avons les pensions parmi les plus basses d’Europe – à un minimum de 1.500 euros, dont coût 2,2 milliards. Et il faut reconsidérer la hausse de l’âge légal de la pension à 67 ans, alors que l’espérance de vie en bonne santé est à 64 ans.
4). Relever le salaire minimum à 14 euros l’heure, ou 2.300 par mois.
5). Il faut investir dans le social et en faveur du climat. Attention à l’endettement du pays ? Une grosse part de notre endettement est dû au sauvetage des banques, on a payé pour leur incompétence ».

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